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Festival d’Avignon 2023 : quatre spectacles qui ont marqué cette première semaine

12 juillet 2023
Par Apolline Coëffet
Affiche de la 77e édition du Festival d'Avignon.
Affiche de la 77e édition du Festival d'Avignon. ©Festival d'Avignon

Le Festival d’Avignon a donné son coup d’envoi ce mercredi 5 juillet. L’Éclaireur revient sur quatre spectacles qui ont d’ores et déjà marqué cette 77e édition.

1 Welfare de Julie Deliquet

Cette 77e édition du Festival d’Avignon s’est ouverte avec Welfare de Julie Deliquet. Adaptation sur les planches du documentaire du même nom signé Frederick Wiseman, le spectacle donne à voir le quotidien de bénéficiaires de l’aide sociale dans le New York des années 1970. Touchante en bien des aspects, la pièce témoigne de la dure réalité à laquelle font face celles et ceux qui dépendent de ces bureaux.

Aussi ne manque-t-elle pas de souligner les dysfonctionnements administratifs, bien trop nombreux et toujours d’actualité, qui y surviennent et ne font qu’accroître la précarité. « J’ai beaucoup d’admiration pour le travail de Julie » a d’ailleurs expliqué le réalisateur américain, présent dans l’assemblée, à FranceInfo. « Je crois que la situation de mon film existe partout. Les règlements diffèrent selon les pays, mais il y a des gens pauvres, handicapés mentalement ou physiquement partout. Ils ont besoin de l’aide de l’État. La pièce peut résonner avec les Français. »

2 A Noiva e o Boa Noite Cinderela de Carolina Bianchi

Avec A Noiva e o Boa Noite Cinderela, Carolina Bianchi signe une œuvre qui restera gravée dans les mémoires tant le sujet est grave et la représentation réaliste. Avant même que celle-ci ne commence, le festival prévient que la performance, interdite aux moins de 18 ans, contient des scènes pouvant « heurter la sensibilité ». De fait, sur les planches, la comédienne brésilienne propose une réflexion autour du viol, du sort de celles qui y survivent et des féminicides.

Après une conférence donnée en portugais, ponctuée d’extraits de La Divine Comédie de Dante et de projections de L’histoire de Nastagio degli Onesti de Botticelli, l’artiste ingère celle que l’on a coutume de surnommer la drogue du violeur afin d’entraîner le public dans l’enfer qui s’ensuit. « Je ne fais pas cette pièce pour une catharsis. Je ne crois pas en la guérison, car ce fait ne va jamais disparaître », assurait à l’AFP Carolina Bianchi, elle-même victime d’un viol il y a dix ans. Une tournée européenne est prévue.

3 Jardin des délices de Philippe Quesnes

Après sept ans de fermeture, Philippe Quesnes inaugure la mythique Carrière de Boulbon avec Le Jardin des délices. Dans cet écrin singulier, dénué de scène et de décors, évoluent des personnages qui semblent tout droit venus des années 1970. Vêtus de pantalons à pattes d’éléphants, de franges et de santiags, ils donnent des coups de pioche pour déposer un œuf immense.

L’incompréhension du public se distille peu à peu dans un enchaînement de séquences plus absurdes les unes que les autres, parfois décousues, que l’assemblée ne pourra qu’apprécier ou détester, sans demi-mesure. Inspirées des tableaux de Bosch, l’ensemble des scènes propose toutefois un spectacle à la beauté plastique certaine. 

4 Le Songe de Gwenaël Morin

Cette année, Gwenaël Morin souffle un vent de fraîcheur et d’insolence sur un classique du répertoire théâtral en présentant une version joyeuse et débridée du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. Dans Le Songe, le metteur en scène à l’origine du « théâtre permanent » – cette manière de jouer des œuvres en continu, avec que très peu d’éléments de décor – s’adonne à un véritable manifeste du genre.

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Les péripéties des amours contrariées des quatre jeunes nobles de la pièce originale se croisent et se recoupent en une célébration dionysiaque où les sentiments triomphent sur le reste. Dès sa première représentation, ce samedi 8 juillet, la performance a su séduire le public, largement emporté par ce monde burlesque à la frontière du rêve. 

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste