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La Sacem : une alliée indispensable pour les artistes

22 juin 2023
Par Pascal Bertin
La Sacem est partenaire du Fnac Live Paris 2023.
La Sacem est partenaire du Fnac Live Paris 2023. ©PopTika/Shutterstock

La vénérable institution est le partenaire incontournable des auteurs et compositeurs, afin de protéger leurs œuvres musicales et obtenir la rémunération de leurs écoutes.

« Touche ta Sacem y’a pas 30 balles ! » Comme Booba dans sa chanson 4G, nombre de rappeurs français n’éprouvent aucun problème à citer la plus mythique de leurs sources de revenus : la Sacem. Une institution à l’activité souvent méconnue du grand public, pourtant vitale à l’écosystème des créateurs de musique, dont l’acronyme résume son but principal : Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique.

Logo de la Sacem.

Fondée en 1851, première du genre à naître au monde, cette société civile à but non lucratif a pour mission d’assurer la collecte et la répartition des droits dus à ses membres, qu’ils soient auteurs, compositeurs ou éditeurs. Rappelons que l’auteur écrit des paroles, que le compositeur se charge de la musique – les deux peuvent ne faire qu’un : l’auteur-compositeur –, et que l’éditeur est une structure dont le métier est d’exploiter les œuvres au nom de ses auteurs et compositeurs, en se chargeant de les faire entendre au plus grand nombre.

La rémunération des écoutes

Lorsqu’une pièce musicale voit le jour, celle-ci contribue au patrimoine artistique personnel de son créateur, auteur et-ou compositeur, donc. En bref, l’artiste en est le propriétaire et en détient les droits. Dès qu’il s’agit de percevoir les sommes dues pour son écoute et en contrôler les utilisations, la Sacem se pose en partenaire incontournable. Un enregistrement en ligne de son identité et de ses coordonnées, et le créateur devient un sociétaire qui n’a plus qu’à déclarer ses œuvres.

Ainsi protégées de la contrefaçon ou du plagiat, les œuvres sont ensuite rémunérées par la Sacem pour toutes les utilisations qui en seront faites grâce à de savants calculs qui cumulent les ventes de disques, les écoutes sur les plateformes de streaming et les réseaux sociaux, les diffusions en radio, en télévision et dans des lieux publics – clubs, bars, magasins etc. Pour ce faire, la Sacem dispose d’un arsenal technique très complet afin de comptabiliser toutes les écoutes sur l’ensemble des sources de diffusion.

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La Sacem représente donc l’artiste pour collecter ces revenus et les lui reverser. Des sommes importantes, qui s’ajoutent à d’autres sources de revenus comme les cachets pour des concerts, la conception ou la cession des droits d’un titre pour illustrer une publicité, une série télévisée ou un film, le merchandising (vente de produits dérivés comme les t-shirts), voire les partenariats pour mettre son image au service d’une marque.

Un soutien de poids à la scène émergente

Avec la chute du disque entamée au milieu des années 2000, nombre de gros vendeurs n’ont pu compenser le manque à gagner par les sommes versées par les plateformes de streaming. De plus, la crise du Covid a fragilisé le secteur de la musique en stoppant pendant de nombreux mois les concerts, tournées et festivals. C’est pourquoi la Sacem a lancé des programmes de soutien à ses sociétaires et s’est particulièrement attachée à aider les plus fragilisés : les artistes émergents, dont les revenus restent faibles ou trop irréguliers. Pour la Fête de la musique 2023, elle a pris l’initiative d’accorder une autorisation de diffusion de musique pour les concerts gratuits, non sponsorisés, à budget réduit.

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Par ailleurs, la Sacem peut être sollicitée pour des aides financières à l’autoproduction, aux festivals, à la réalisation de clips, à l’organisation de résidences artistiques ou à des formations. Enfin, elle mène de nombreuses actions en s’associant à des festivals qui font la part belle à la scène émergente tricolore, à l’image du Fnac Live Paris, qui se tient chaque année fin juin, début juillet. Au cours de ses 11 précédentes éditions, l’événement a accueilli Aya Nakamura, Eddy de Pretto, Jeanne Added, ou Clara Luciani, entre autres.

Pour son édition 2023, la révélation Zaho de Sagazan, Lujipeka, le phénomène pop suisse Nuit Incolore, le duo Agar Agar, le couple électro belge Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, ou le rappeur niortais Luther incarnent la nouvelle vague francophone. Tandis que Polo & Pan, Benjamin Biolay, Franz Ferdinand, Disiz, ou Hot Chip représentent le club des valeurs sûres très attendues. Pour tous les artistes français présents, c’est le rendez-vous incontournable du début d’été avec le public parisien et une page supplémentaire dans leur relation au long cours avec la Sacem.

Le Fnac Live Paris 2023 a dévoilé sa programmation.

Fnac Live Paris, du 28 au 30 juin 2023, Hôtel de Ville de Paris, en partenariat avec la Sacem.

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