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Andor, The Mandalorian, Épisodes I à IX… Pourquoi Jedi: Survivor est un vrai produit Star Wars

29 avril 2023
Par Vincent Oms
“Star Wars Jedi: Survivor” était l'un des jeux les plus attendus de 2023.
“Star Wars Jedi: Survivor” était l'un des jeux les plus attendus de 2023. ©Electronic Arts

Le Jedi Cal Kestis revient sur les machines de dernière génération. Avec des ambitions plus fortes et des inspirations très marquées.

En 2019, Star Wars Jedi: Fallen Order marquait les débuts d’une grande aventure. C’était le retour au premier plan d’un jeu enfin orienté action et jeu solo uniquement, très attendu par les fans de Star Wars. Depuis les deux volets du Pouvoir de la Force (2008 et 2010) des années auparavant et les deux épisodes multijoueurs Battlefront, les occasions de retrouver la célèbre licence en jeu vidéo s’étaient faites plus rares. La volonté de Disney d’augmenter la cadence a sans doute été pour beaucoup dans la mise en chantier du projet.

Fallen Order affirmait surtout de grandes ambitions, avec aux commandes le studio Respawn. Fondé à sa création par les cocréateurs de la poule aux œufs d’or d’Activision, Call Of Duty, le développeur a vite gagné ses galons de nouveau venu avec deux épisodes de Titanfall très réussis.

D’ailleurs, la première comme la nouvelle aventure de Cal Kestis s’appuient sur certains de ses éléments, tels que le parkour, permettant de courir sur les murs. Surtout, avec ce nouveau volet, Respawn et le directeur du jeu Stig Asmussen (God Of War III) multiplient les références, volontaires ou fortuites, qui font de Jedi Survivor un Star Wars « total ». La preuve par cinq.

1 Un duo iconique

Références : Grogu (The Mandalorian), R2-D2 (Épisodes I à IX)

Si vous n’avez pas joué à Fallen Order, vous ne connaissez peut-être pas le droïde BD-1. Une petite tête évoquant celle du Wall-E de Pixar, un langage binaire similaire à celui employé par R2-D2 et surtout un côté aussi mignon qu’utile. Sa petite taille lui permet de se hisser sur l’épaule de son compagnon ou de se faufiler lorsqu’il le faut pour l’aider à progresser. Leur rapport s’étoffe au fil des deux aventures, le droïde se montrant empathique, touchant, sensible au monde qui l’entoure et à ses habitants. Une petite boîte de conserve très vite attachante.

©Electronic Arts

Le parallèle avec le duo Din Djarin et Grogu de The Mandalorian semble évident. De façon sans doute moins spectaculaire, BD-1 prouve lui aussi ses capacités, notamment celle de dépasser son rôle de simple faire-valoir en prenant des initiatives, tel un égal de son partenaire.

Au travers de toutes leurs épreuves, les deux complices tissent une relation qui dépasse de très loin celles d’un humain et de son droïde. En bonus, les nombreuses options de customisation offertes par Jedi: Survivor permettent de le personnaliser à l’envi, tel un atelier de tuning spécialisé en robotique. Un pur plaisir coupable.

2 Une rébellion au prix fort

Références : Andor, Star Wars Rogue One, Obi-Wan Kenobi

Autre référence évidente, la noirceur de Jedi: Survivor dès ses premières heures rappelle celle d’une série diffusée récemment sur Disney+ : Andor. Tout comme Cassian, Cal Kestis va comprendre bien malgré lui que les sacrifices, la douleur et le deuil constituent la seule voie vers la victoire face aux forces Impériales.

On devine que certaines scènes tragiques ont été relativement édulcorées, soit grâce à d’habiles contrechamps, soit avec des effets plus appuyés par la violence « dynamique » de l’action que son résultat, mais elles n’en demeurent pas moins étonnantes.

©Electronic Arts

Avec les souvenirs ou les exemples de la férocité du régime impérial, la narration environnementale évoque une période commune aux séries Andor et Obi-Wan, une dizaine d’années après l’Épisode III. Et ce, même dans des cadres d’une apparence première enchanteresse. Les motivations des alliés et ennemis apparaissent également bien moins manichéennes que dans de précédents jeux, épousant là aussi les codes des dernières séries Star Wars.

Des antagonistes au passé douloureux motivant leur position actuelle, des rebelles opportunistes ou cherchant à allier idéologie et profit constituent une constellation de personnages nuancés. Le héros lui-même alterne des phases en clair-obscur durant son périple. Des initiatives intéressantes, qui font oublier une intrigue finalement assez convenue et prévisible.

3 L’union fait la force

Références : The Mandalorian, Bad Batch, Tales of the Jedi

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BD-1 n’est pas le seul allié de Kestis dans sa lutte, bien au contraire. De nouveaux visages s’invitent à la fête, à la façon des diverses saisons de The Mandalorian. À commencer par l’arrivée de l’acteur Nishir Dalal dans le rôle de Bode, puissant mercenaire au cœur tendre. Si son nom ne vous est peut-être pas familier, il est pourtant au casting de nombre de jeux cultes. D’Horizon: Forbidden West à Red Dead Redemption II en passant par Black Ops III, il est un habitué du média. Il s’est aussi illustré dans des séries telles que NCIS, Hawaii 5-0, mais aussi des productions Star Wars comme Bad Batch ou Tales of the Jedi.

Il rejoint un trio de prestige. Cal Kestis est interprété par Cameron Monaghan, découvert dans les séries Shameless et Gotham. Ses compagnons de route ont, eux aussi, de jolies carrières. Debra Wilson, qui interprète Cere Junda, s’est autant illustrée sur petit que sur grand écran avec Mad TV et Bodied. Elle bénéficie également d’une riche expérience en jeu vidéo, ayant prêté sa voix à Halo Infinite, League of Legends, Far Cry ou encore le prochain Suicide Squad de Rocksteady.

Enfin, le pilote ronchon Greez Dritus est lui doublé par Daniel Roebuck (Le Fugitif, US Marshalls, Lost). Un casting trois étoiles, digne de la saga.

©Electronic Arts

4 Sabres au clair

Références : Star Wars Épisode I à IX

Un Jedi n’en serait pas un sans son précieux sabre laser. Celui de Cal Kestis lui a été transmis par son défunt maître, le Général Jaro Tapal, pendant la purge liée à l’Ordre 66. Cependant, l’apprenti de Fallen Order a de multiples occasions, volontaires ou non, de le modifier. Le premier volet permettait ainsi de changer la couleur avec la pierre de Crystal Kiber associée.

Les joueurs pouvaient alors opter pour un coloris associé à l’un des grands noms de la saga cinématographique. Le vert du second sabre de Luke, le jaune de l’arme finale de Rey, ou bien sûr le rouge de Vador et Darth Maul. Tout comme la possibilité de modifier les détails esthétiques de sa crosse, là encore avec de multiples références, cette customisation poussée est de retour, plus riche encore.

Après l’esthétique, la technique. Cal pouvait utiliser son arme comme sabre simple ou double lame, voire la scinder en deux dès Fallen Order. Chaque posture améliore ou amenuise attaque, défense, garde et vivacité. Désormais, Cal disposera de deux postures supplémentaires. Et la première fait une référence directe à Kylo Ren de la dernière trilogie.

En effet, il s’agit d’un sabre laser à quillons, avec deux faisceaux supplémentaires à la base du manche de cette arme unique. La seconde ajoute la possibilité d’utiliser conjointement sabre et blaster, une façon peu orthodoxe d’agir pour un Jedi. On regrette évidemment l’absence de la fameuse Darkblade de The Mandalorian… mais un DLC reste possible.

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5 Des affrontements dantesques

Références : Épisode VI et VIII (principalement)

Que serait un Star Wars sans son lot de créatures terrifiantes ou d’adversaires à la puissance redoutable ? En bon jeu vidéo, mais aussi en bon élève de ses maîtres du grand et du petit écran, Jedi Survivor multiplie ces séquences. Certaines sont fortuites, comme lorsque Cal rencontre un représentant particulièrement costaud de la faune locale de l’une des nombreuses planètes qu’il visite.

D’autres sont plus cinématographiques, avec des scripts donnant souvent lieu à des scènes impressionnantes. De ce côté, deux extraits iconiques viennent immédiatement à l’esprit : les affrontements contre les Gardes prétoriens de l’Épisode VIII (d’autant que Cal peut désormais attaquer de concert avec un allié) et le fameux combat de Luke contre le Rancor, dans l’Épisode VI.

©Electronic Arts

Bien sûr, on pourrait invoquer l’ensemble de la saga dans cette particularité du titre. Mais on en profitera plutôt pour rappeler que ces séquences, sans une plastique aussi irréprochable que celle de Jedi: Survivor, entre ray-tracing, HDR ou 60 images par secondes constantes selon le mode vidéo choisi, renforcent le parallèle avec les séries ou les films. Une réalisation qui pèse certes son poids, mais qui est là encore digne de la saga. De quoi parachever l’intronisation définitive du padawan de Fallen Order en tant que maître jedi (Survivor, évidemment) au sein d’un univers dont il a su épouser tous les codes.

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Article rédigé par
Vincent Oms
Vincent Oms
Journaliste