Ce mardi 18 avril 2023, la Quinzaine des Cinéastes a dévoilé sa 55e sélection. Cette année, la section parallèle du Festival de Cannes aura lieu du 17 au 26 mai.
Comme chaque année depuis plus d’un demi-siècle, La Quinzaine des Cinéastes – ancienne Quinzaine des Réalisateurs, renommée par souci d’inclusivité – propose des œuvres cinématographiques hors compétition. Celle qui s’impose comme l’une des principales sections parallèles du Festival de Cannes a dévoilé une sélection qui entremêle nouveaux cinéastes à quelques auteurs plus connus.
Des cinéastes bien installés
La Quinzaine s’ouvrira le 17 mai avec la diffusion du Procès Goldman de Cédric Kahn. Le long-métrage reprend l’histoire de l’affaire Pierre Goldman, militant intellectuel d’extrême gauche, frère de Jean-Jacques, qui sera jugé, en 1974, pour l’assassinat de deux pharmaciennes. Les festivités se clôtureront le 26 mai avec Woo-Ri-Ui-Ha-Ru (In Our Day), la nouvelle création du réalisateur sud-coréen Hong Sang-soo qui survient quelques mois seulement après la présentation d’In Water à la Berlinale.
Les jours suivants, les spectateurs pourront découvrir les derniers films d’autres réalisateurs déjà bien installés. Parmi eux figure Conann, une réécriture au féminin de Conan le Barbare signée Bertrand Mandico. Michel Gondry présentera quant à lui Le Livre des Solutions, qui donne à voir Pierre Niney dans la peau d’un cinéaste en crise. Ne parvenant pas à achever son long-métrage, celui-ci entend écrire un ouvrage censé l’aider. Enfin, une projection de Val Abraham rendra hommage à Manoel de Oliveira, huit ans après sa disparition. Son héroïne, Léonor Silveira, apparaît d’ailleurs sur l’affiche de la manifestation.
Un retour en force
Les premiers métrages d’auteurs venus des quatre coins du globe – qui constituent l’essentiel de la sélection – seront également à découvrir. On retrouvera notamment Agra de Kanu Behl, un film indien sur la répression de la sexualité, le road-movie russe La Grâce d’Ilya Povolotsky ou encore Mambar Pierrette de Rosine Mbakam, une fiction-documentaire belgo-camerounaise.
Selon Julien Rejl, délégué général de l’évènement, l’ensemble des 4 000 films visionnés pour l’occasion révèle « un retour en force de l’Asie et des États-Unis et quelques propositions africaines ». Le corpus souligne également « une forte présence du cinéma de genre, du fantastique à l’aventure en passant par le polar », « le retour du religieux » et « le malaise entre les sexes ».
Autre remarque, encore trop peu de femmes osent proposer leur travail. Si elles ne représentaient que 27 % des soumissions, cette année, 32 % des longs-métrages retenus seront l’œuvre de femmes, a indiqué le Festival, qui ne souhaite pas instaurer de quotas liés à l’origine ou au genre. Si les chiffres restent faibles, on observe néanmoins une légère hausse.