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Un député porte plainte contre ChatGPT pour diffusion de fausses informations

13 avril 2023
Par Kesso Diallo
Les fausses informations diffusées par ChatGPT pourraient constituer une infraction au RGPD.
Les fausses informations diffusées par ChatGPT pourraient constituer une infraction au RGPD. ©Ascannio / Shutterstock

Éric Bothorel, député des Côtes-d’Armor, a saisi la Cnil après avoir constaté plusieurs erreurs dans sa biographie générée par le chatbot.

Une nouvelle plainte contre ChatGPT en France. Alors que les deux premières ont été déposées auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) au début du mois, l’autorité vient d’être saisie par le député des Côtes-d’Armor Éric Bothorel. Il a annoncé avoir déposé plainte contre le célèbre chatbot ce mercredi, après avoir constaté que le robot conversationnel s’était trompé sur sa biographie.

Une potentielle infraction au RGPD

Féru de nouvelles technologies, Éric Bothorel a publié des captures d’écran de ses échanges avec ChatGPT. Elles montrent les nombreuses erreurs commises par le chatbot lorsqu’il est interrogé sur le profil du député. Il a par exemple affirmé qu’Éric Bothorel est né le 20 novembre 1961 à Morlaix ou le 2 janvier 1975 à Guingamp, qu’il est maire de Lannion ou de Saint-Brieuc, mais aussi qu’il est élu dans la 2ème circonscription des Côtes d’Armor.

En réalité, Éric Bothorel est né le 20 octobre 1966 à Paimpol, n’a jamais été maire et est député de la 5ème circonscription des Côtes-d’Armor. Alors que le député a été cadre dans une filiale de General Electric, ChatGPT a également affirmé qu’il a travaillé en tant que journaliste et enseignant, mais aussi chez Orange.

Ces fausses informations pourraient constituer une infraction au Règlement général sur la protection des données (RGPD), selon lequel les informations sur des personnes doivent être « exactes et, si nécessaire, tenues à jour ». « Toutes les mesures raisonnables doivent être prises pour que les données à caractère personnel qui sont inexactes (…) soient effacées ou rectifiées sans tarder », indique également le règlement.

La plainte du député met de nouveau en lumière la tendance des robots conversationnels comme ChatGPT à « halluciner », soit à inventer des informations. C’est aussi la raison pour laquelle le développeur David Libeau a déposé plainte contre le chatbot début avril. Après avoir interrogé ChatGPT sur son profil, il a constaté qu’il donnait de fausses informations liées à son nom et à son prénom.

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Kesso Diallo
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