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ChatGPT visé par deux plaintes en France

06 avril 2023
Par Kesso Diallo
La Cnil a reçu deux plaintes provenant d'une avocate et d'un développeur.
La Cnil a reçu deux plaintes provenant d'une avocate et d'un développeur. ©Rafapress/Shutterstock

Portant sur l’utilisation des données personnelles par le robot conversationnel, elles ont été déposées auprès de la Cnil mardi dernier.

Alors que la Cnil s’est rapprochée de son homologue italienne pour en savoir plus sur les raisons du blocage de ChatGPT dans le pays, elle vient de recevoir deux plaintes concernant le chatbot d’OpenAI. Portant sur l’utilisation des données personnelles, elles ont été déposées ce mardi, rapporte l’AFP. La première provient de l’avocate Zoé Vilain, présidente de l’association de sensibilisation aux enjeux du numérique Janus International. « On n’est pas anti-tech, mais on souhaite une technologie éthique », a-t-elle déclaré auprès de l’agence de presse.

Elle a décidé de déposer une plainte après avoir créé un compte sur le site d’OpenAI, entreprise derrière ChatGPT, pour utiliser celui-ci et avoir constaté l’absence de « conditions générales d’utilisation » à accepter et d’« une quelconque politique de confidentialité ». Comme l’a expliqué Zoé Vilain auprès de France Inter, elle a envoyé début février une demande d’accès à ses informations personnelles, comme le permet le RGPD, mais la société n’a pas donné suite à sa demande. Elle demande ainsi à la Cnil de l’aider à exercer son droit d’accès à ses informations personnelles collectées par OpenAI.

Une question de données personnelles

La seconde plainte provient de David Libeau, développeur très investi dans la protection des données personnelles. Motivé par la décision prise la semaine dernière par l’homologue italien de la Cnil, il a interrogé ChatGPT sur son profil et a repéré des informations personnelles le concernant. « J’ai tenté de faire ressortir mon nom et prénom par ChatGPT sans qu’il ne le sache préalablement. Donc je lui ai posé une question et il m’a répondu avec mon nom et mon prénom. Après, j’ai pu demander plus d’informations et là, j’ai vu que ChatGPT donnait de fausses informations qui étaient liées à mon nom et prénom et c’est assez problématique », a expliqué le développeur à France Inter.

Comme d’autres systèmes utilisant l’intelligence artificielle générative pour créer des contenus, ChatGPT a tendance à « halluciner », soit à inventer des faits. David Libeau estime que cela est en infraction avec l’article 5 du RGPD, selon lequel les informations sur des personnes doivent être exactes et traitées de manière loyale.

Reste désormais à voir si la Cnil suivra les traces de l’Italie ou du Canada, qui a ouvert une enquête cette semaine, après avoir reçu une plainte portant sur la collecte et l’utilisation de données personnelles par OpenAI.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste