Du 3 juillet au 24 septembre 2023 se tiendra la 54e édition des Rencontres de la photographie d’Arles. Au programme ? Une quarantaine d’expositions parsemées dans toute la ville fera la part belle au cinéma et témoignera de l’urgence climatique.
Festival incontournable de la scène photographique française et internationale, Les Rencontres d’Arles ont dévoilé quelle sera leur programmation pour l’été 2023. S’imposant comme un miroir de notre temps, le 8e art cristallise les préoccupations qui animent nos sociétés et les changements qui en découlent. Il est donc tout naturel que cette 54e édition ait fait de l’écologie une problématique centrale qui émergera au travers des cinq thèmes qui régiront l’évènement, à savoir Géographies du regard, Revisiter, Mises en scène, Des films en images, et Réminiscences.
Un écosystème menacé
« Les photographes, artistes et commissaires nous donnent à voir, à percevoir, avec une acuité aiguisée, les transformations que nous vivons. La prise en considération – a minima – du réchauffement climatique s’est imposée à nous, impactant directement nos habitudes », étaye Christoph Wiesner, directeur de l’évènement, dans un communiqué. Au total, 44 expositions réparties dans 24 espaces de la ville graviteront autour de l’urgence écologique, mais également du delta camarguais. Grandement fragilisée par les dérèglements climatiques, il s’agit de la région où se situe la cité arlésienne.
Dans Ici près, trois projets signés Mathieu Asselin, Tanja Engelberts et Sheng-Wen Lo évoqueront la pollution industrielle, l’aménagement des berges du Rhône et la cohabitation malaisée entre la faune locale et les voitures qui traversent les routes du marais. Initiée en Camargue, la série Les Enfants du fleuve de Yohanne Lamoulère s’intéresse tout autant aux nuisances humaines qui menacent l’écosystème du territoire et mèneront la photographe marseillaise jusqu’en Suisse.
Des questions sociétales
Outre la problématique environnementale, Les Rencontres d’Arles ont également à cœur de mettre en lumière des questions qui touchent plus largement nos sociétés. Dans Soleil gris, Éric Tabuchi et Nelly Meunier se livrent à la cartographie d’une France plus triviale, qui investit notamment les bars PMU. Par ce biais, tous deux entendent mettre en lien la manière dont nos modes de vie se traduisent dans le façonnage des paysages alentour.
Au sein de l’exposition collective Søsterskap, qui signifie « sororité » en norvégien, dix-huit femmes originaires des cinq pays du Grand Nord interrogeront plus de 70 années d’histoire du nord de l’Europe et permettront, par la même occasion, de redécouvrir les scènes photographiques féminines de cette région.
L’histoire d’hier et de demain
Autre sujet à l’honneur cette année, l’histoire et le cinéma se distilleront dans plusieurs expositions. Avec ses Assemblages, Saul Leiter immergera celui ou celle qui contemple ses clichés dans les rues new-yorkaises. Sa rétrospective retracera plus de 60 ans de street photography. Quant à Harold Feinstein, ses images de New York révèlent le quotidien d’une population qui ne jouit pas de la prospérité d’après-guerre.
Les visiteurs pourront, entre autres choses, apprécier le travail photographique d’Agnès Varda, réalisé à Sète à la fin des années 1940. Les Poladroids de Wim Wenders seront également présentés, tandis que la trilogie d’images de Gregory Credson, pensée comme des scènes de cinéma, sera exposée pour la première fois dans son intégralité.
Enfin, les œuvres des dix artistes retenus par le Prix Découverte 2023 de la fondation Louis Rœderer seront à découvrir à l’église des Frères Prêcheurs. Tous à leur façon permettront d’entrevoir quels seront les contours de la photographie de demain.