La sortie du formidable remake de Resident Evil 4 nous donne l’occasion de revenir sur quelques secrets de la saga mythique.
Vous pensez être un expert auquel on ne peut rien apprendre sur la franchise d’horreur la plus célèbre du monde vidéoludique ? Alors voici une sélection de dix points que le grand public ne connaît pas forcément et qui peuvent vous surprendre. Chiffres, projets annulés, inspirations étonnantes ou infos improbables ont contribué à écrire la légende de Resident Evil. De quoi célébrer l’événement que constitue la sortie de Resident Evil 4 Remake comme il se doit.
Et si d’aventure, vous terminez la lecture de cet article en vous exclamant « Pfff! Je le savais déjà tout ça », on vous dit un grand bravo !
1 Des chiffres de vente effrayants
Voici une information qui est d’autant plus amusante que, lors du développement du tout premier jeu, l’éditeur japonais Capcom n’était absolument pas confiant quant à son succès. Bien des années plus tard, à l’occasion de la publication de ses chiffres de ventes toutes franchises confondues, Resident Evil est pourtant officiellement la plus rentable et vendue de toute l’histoire de Capcom. Avec 135 millions d’exemplaires écoulés, pour plus de 164 versions différentes, même Monster Hunter (90 millions) et Street Fighter (50 millions) peuvent aller se rhabiller…
2 Un nom occidental issu d’un concours
Vous le savez sans doute, le titre japonais de Resident Evil est Bio Hazard. Le changement de nom en Occident a été motivé par des problèmes de copyrights face à un jeu MS DOS et un groupe de rock américains utilisant tous deux cette appellation. Pour trouver son titre à l’étranger, Capcom a organisé un petit concours en interne dans sa branche américaine, comme le rappelait Chris Kramer, responsable de la communication de l’éditeur aux États-Unis, lors d’une interview auprès du site GamesRadar. Imaginez à quels titres nous avons bien pu échapper… Zombie Fighter ? Bloody Mansion ?
3 Inspiré d’un jeu Nintendo NES de 1989
L’évident lien de parenté entre le premier Resident Evil et quelques monuments du cinéma d’horreur et d’épouvante n’est plus à démontrer. Entre les films de zombies de George Romero (nous y reviendrons) ou le Shining de Stanley Kubrick, les références sont légion. Pourtant, c’est bien dans un jeu vidéo déjà édité par Capcom en 1989, Sweet Home, que le créateur Shinji Mikami a trouvé sa plus grande source d’influence. Sur Nintendo NES, le titre tentait de retranscrire l’effrayante ambiance du film éponyme, mettant en scène une équipe de tournage dans un manoir hanté. Une sorte d’ancêtre du « found footage », également.
4 Une vue FPS imaginée au départ
L’une des étapes importantes pour Capcom avec le premier Resident Evil était une approche technique différente, passage à la 3D oblige. Ne connaissant pas encore le potentiel exact des nouvelles consoles, PlayStation en tête, les développeurs ont un temps imaginé une version en vue FPS, jugée plus effrayante. Malheureusement, la technique d’alors ne permettait pas à Mikami et son équipe d’être satisfaits du résultat, et ils ont opté pour des angles de caméra fixes et une vue à la troisième personnes devenus tout aussi iconiques. Resident Evil VII sera le premier jeu de la saga à adopter ce point de vue, devenant même, à ce jour, l’un des portes étendards du PS VR2. Cœurs sensibles, s’abstenir.
5 Un mode multijoueur abandonné
Autre projet rattaché au jeu initial, la possibilité de découvrir les horreurs du Manoir Spencer en Mode coopération, à deux joueurs. Un temps sérieusement envisagée, cette option se heurtait, elle aussi, à de nombreux problèmes techniques, mais aussi à deux écueils de taille. D’abord, la perte de l’angoisse d’une expérience qui ne serait plus solitaire. Ensuite, l’absence de jeu en ligne à l’époque, aurait obligé les deux joueurs à toujours être dans la même pièce. Resident Evil 5 sera le pionnier de cette possibilité.
6 Une version annulée sur Game Boy
Adapter le tout premier jeu sur une console telle que la Game Boy Color relevait certainement de la gageure. Pourtant, c’est bien ce qu’avait demandé Capcom à un développeur britannique, Hotgen, en 1999. Soucieux de rester le plus fidèle possible à l’original, le développeur avait rencontré de nombreux obstacles, au point que l’éditeur japonais annula purement et simplement le projet. Deux ans plus tard, une version baptisée Resident Evil Gaiden, sans aucun lien avec la saga et moins ambitieuse, sortira néanmoins.
7 Un doublage à double tranchant
Lors de la fin du développement de Bio Hazard, Mikami et son équipe se sont rendu compte qu’ils avaient oublié deux points essentiels. D’abord, le doublage en japonais allait être un obstacle pour la sortie du titre en Occident. Ensuite, le doublage en question était perçu par l’équipe comme médiocre. Des acteurs américains ont donc été engagés en urgence, donnant vie à des textes restés légendaires… à plus d’un titre. En effet, la qualité de la traduction offrira à Capcom et son Resident Evil le titre peu enviable de « pires dialogues d’un jeu vidéo » dans le Guiness Book des records… Mais le fameux « Jill Sandwich » reste culte.
8 Le film devait être réalisé par Romero
Le maître incontesté du film de zombie en personne, George A. Romero, a, par sa série de films dérivés de son premier long métrage, La Nuit des morts-vivants (1968), plus qu’inspiré la franchise de Capcom. Après le succès du premier jeu, l’éditeur a voulu en quelque sorte lui renvoyer l’ascenseur, en lui proposant de tourner la publicité live action de Resident Evil 2 à destination du marché japonais. Par la suite, le réalisateur écrira un script fidèle au jeu original, qu’il proposera pour tourner l’adaptation au cinéma… qu’il se verra purement et simplement refuser. Paul W. Anderson héritera de cette « adaptation », aussi décevante pour les fans qu’étonnamment lucrative pour Capcom.
9 Resident E-Will Rock You
Les clins d’œils ou easter eggs sont légion dans bon nombre de jeux vidéo. Resident Evil n’y fait pas exception, avec en prime une sorte de fil rouge. En effet, les principaux personnages de certains épisodes font référence au groupe légendaire Queen de Freddie Mercury. Ainsi, Chris Redfield porte un blouson griffé du titre « Made in Heaven » dans le premier volet, Claire Redfield hérite d’une veste « Let me Live » dans le second jeu. Enfin, le personnage de Billy Cohen dans Resident Evil Zero arbore un tatouage « Mother Love ». Il s’agit de trois titres issus de l’album Made in Heaven.
10 Capcom en a fait un Game & Watch
Afin d’assurer la promotion de la première version de Resident Evil 4 à sa sortie, Capcom a eu l’idée de réinterpréter l’arrivée de Leon dans le village des Ganados sous la forme d’un antique jeu à cristaux liquides. Que les collectionneurs se calment, il ne s’agit pas d’un objet physique, juste un jeu tournant sous navigateur web et reprenant les principes basiques des fameux Game & Watch de Nintendo. Les joueurs ayant obtenu les meilleurs scores pouvaient remporter une version de Resident Evil 4, un t-shirt… ou l’affreuse manette en forme de tronçonneuse, à l’ergonomie plus que discutable.