À seulement 23 ans, Guillaume Diop devient le premier danseur noir de l’Opéra de Paris en près de 300 ans d’existence.
La nomination fera date. C’est sur la scène du LG Arts Center de Séoul, après une représentation de Giselle, que le jeune danseur Guillaume Diop a appris sa nomination à l’Opéra de Paris ce samedi 11 mars. Ovationné et visiblement très ému, l’espoir de la compagnie interprétait pour la seconde fois le rôle d’Albrecht dans le ballet romantique de Jean Coralli et Jules Perrot, avec la danseuse étoile Dorothée Gilbert comme partenaire. C’est une grande première pour l’Opéra de Paris, l’institution n’ayant jamais eu de danseur étoile noir ou métis dans ses rangs en 300 ans d’existence. L’annonce intervient une semaine après celles de la néo-zélandaise Hannah O’Neill et du Français Marc Moreau après une représentation du Ballet Impérial de George Balanchine à Paris.
Un talent précoce
Né à Paris en 2000, Guillaume Diop est initié à la danse à l’âge de quatre ans. Conseillé par son professeur du conservatoire, il passe l’audition pour rentrer à l’école de danse de l’opéra national de Paris, qu’il intègre en 2012. Marqué par le manque de représentation dans le milieu de la danse classique français, il rejoint néanmoins le corps de ballet de l’Opéra National de Paris à l’âge de 18 ans et apparaît dans plusieurs rôles principaux comme dans Don Quichotte, Le Lac des Cygnes ou encore Roméo et Juliette. Sensibilisé à la problématique du racisme et de la représentation, il co-signe avec 400 salariés de l’Opéra de Paris la tribune « De la question raciale à l’Opéra national de Paris » en 2020.
Guillaume Diop sera prochainement à l’affiche du Chant du compagnon errant de Maurice Béjart, à l’Opéra Bastille entre le 21 avril et le 28 mai.
