Après plusieurs vagues de licenciements en novembre, au moins une douzaine de personnes ont été virées en fin de semaine dernière.
Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, près de 5 000 des 7 500 employés ont quitté l’entreprise. Les équipes de modération, déjà fortement affectées par les précédentes vagues de licenciements, ont souffert de nouvelles coupes vendredi dernier, rapporte Bloomberg. Selon l’agence de presse, au moins une douzaine de personnes ont été remerciées dans les bureaux de Dublin et de Singapour de la société. Elles étaient chargées de gérer la désinformation, les discours de haine ou encore le harcèlement.
Parmi elles figurent notamment Nur Azhar Bin Ayob, responsable de l’intégrité du site pour la région Asie-Pacifique et Analuisa Dominguez, directrice principale de la politique des revenus de Twitter. Ella Irwin, responsable de la confiance et de sécurité de l’entreprise a confirmé le licenciement de plusieurs membres de ces équipes à Bloomberg. « Il était plus logique de regrouper les équipes sous un seul chef (au lieu de deux) par exemple », a-t-elle expliqué. Elle a par ailleurs affirmé que plusieurs rôles au sein de l’entreprise ont été supprimés car n’ayant pas obtenu un « volume » suffisant pour justifier un « soutien continu ».
Un risque accru de contenus problématiques
Ces énièmes coupes suscitent de nouvelles craintes quant à la désinformation et à d’autres contenus problématiques sur le réseau social. Cela, alors que des dizaines de milliers de comptes bannis ont été rétablis par Elon Musk, à l’instar de Donald Trump. Selon le développeur Travis Brown, ce sont plus de 27 000 comptes qui ont été restaurés après avoir été suspendus pour désinformation, harcèlement ou incitation à la haine, comme le cardiologue Peter McCullough et le médecin Robert Malone – des figures « antivax » – ou la militante d’extrême droite Pamela Geller. Contacté par l’AFP, le développeur a précisé que le nombre de ces comptes pourrait être plus élevé, sa liste étant incomplète.
Ce retour de comptes bannis sur Twitter a contribué à une forte hausse des contenus problématiques sur le réseau social. D’après plusieurs ONG, les messages racistes, homophobes, misogynes et antisémites ont augmenté de façon « choquante » depuis le rachat par Elon Musk. Cela ne risque pas de rassurer les annonceurs qui sont nombreux à avoir suspendu leurs publicités sur la plateforme ni l’Union européenne, qui accorde une attention particulière au réseau social par rapport au Digital Services Act (DSA), loi entrée en vigueur en novembre et imposant de nombreuses obligations aux plateformes numériques.
Le patron de l’entreprise a rencontré plusieurs membres de gouvernements et d’institutions européennes pour échanger à ce sujet, dont le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot vendredi. « Au siège de Twitter, Elon Musk m’a confirmé son intention de se conformer aux règles européennes, et ses engagements sur la modération des contenus, la lutte contre la désinformation et la protection de l’enfance », a déclaré le ministre, à la suite de cette rencontre.