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Deux associations portent plainte contre Bastien Vivès

24 décembre 2022
Par Lisa Muratore
Bastien Vivès fait l'objet de deux plaintes, depuis la polémique autour du Festival d'Angoulême.
Bastien Vivès fait l'objet de deux plaintes, depuis la polémique autour du Festival d'Angoulême. ©nikkimeel/Shutterstock

Après la polémique autour du Festival d’Angoulême et malgré ses excuses publiques, Bastien Vivès fait désormais l’objet de deux plaintes déposées par deux associations de protection de l’enfance, qui entendent dénoncer le caractère pédopornographique de trois de ses BD.

L’affaire Bastien Vivès se poursuit. Malgré sa volonté de maintenir la carte blanche qui devait lui être consacrée, le Festival de la bande dessinée d’Angoulême a finalement dû annuler l’exposition. Cependant, si l’on pensait la polémique terminée, deux associations ont finalement décidé de porter plainte contre Bastien Vivès et deux éditeurs pour « diffusion d’images pédopornographiques ».

Bastien Vivès dans le collimateur de plusieurs associations

Innocence en Danger et la Fondation pour l’enfance ont en effet déposé un recours en justice au motif que trois ouvrages écrits par Bastien Vivès présentent « un caractère pédopornographique ». Les trois BD en question « livrent des représentations de mineurs dans des situations sexuellement explicites, présentant indubitablement un caractère pornographique », ajoute La Fondation pour l’enfance dans sa plainte.

Envoyées en début de semaine au procureur de la République de Nanterre, ces deux plaintes visent précisément La Décharge mentale (Les Requins Marteaux, 2018), Les Melons de la Colère (Les Requins marteaux, 2011) et Petit Paul (Glénat, 2018). Ce dernier avait déjà fait l’objet d’un signalement à la justice en 2018, avant d’être classé sans suite en 2019. Les deux associations ont pointé ces trois BD « dans lesquelles des mineurs sont représentés tant dans le cadre d’activités sexuelles avec des majeurs qu’exhibant leurs parties intimes ».

La Fondation pour l’enfance a plus précisément ajouté que ces BD mettaient en scène « des relations incestueuses », dénonçant « l’absence de consentement », ainsi que la représentation « d’agressions sexuelles sur de très jeunes enfants ». Au regard de la loi, et selon les deux associations, cela serait « constitutifs du délit de diffusion d’images pédopornographiques ».

De son côté, Bastien Vivès s’est exprimé sur les réseaux sociaux afin de présenter ses excuses, niant tout lien avec la pédocriminalité. Dans son post Instagram, il s’est également défendu en qualifiant son univers « de burlesque et d’humoristique. » Après quoi, Charlotte Caubel, la secrétaire d’État chargée de l’Enfance, magistrate de profession, avait déclaré au micro de France Info : « Une représentation ou une image d’un mineur en situation pornographique est punie par la loi. Il m’apparaît qu’un certain nombre de dessins de Bastien Vivès relèvent de la loi » , avant toutefois de rappeler que c’est à la justice de s’exprimer sur les faits.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste