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Bruxelles donne son feu vert au rachat de Fitbit par Google

17 décembre 2020
Par Thomas Estimbre
Bruxelles donne son feu vert au rachat de Fitbit par Google

La Commission européenne a autorisé le projet de rachat par Google de Fitbit sous conditions. Le géant américain doit respecter certaines règles, notamment sur l’utilisation des données personnelles.

La Commission européenne a finalement décidé d’autoriser le projet de rachat par Google de Fitbit. En novembre 2019, la firme de Mountain View avait fait part de son intention de s’offrir le spécialiste des objets connectés pour le sport. Une acquisition majeure pour Google qui veut se lancer dans la bataille des wearables en misant sur la santé. La firme californienne avait fait part de son intention de boucler cette transaction estimée à 2,1 milliards de dollars en 2020, dans l’attente que la Commission européenne donne son aval. Aux États-Unis comme en Europe, ce rachat a très vite soulevé de sérieuses préoccupations et interrogations. En s’offrant Fitbit, Google met la maison sur de nombreuses données de santé et si le groupe américain se voulait rassurant, la Commission européenne avait ouvert une « enquête approfondie » durant l’été.

 La Fitbit Sense © LaboFnac
La Fitbit Sense © LaboFnac

Cette dernière craignait alors que l’opération « ne renforce encore la position de Google sur les marchés de la publicité en ligne, en accroissant le volume de données déjà important que Google pourrait utiliser pour personnaliser les publicités qu’elle propose ou qu’elle affiche ». Après quelques mois d’enquête, Bruxelles a décidé d’autoriser le projet de rachat sous certaines conditions.

« Nous sommes en mesure d’autoriser l’acquisition envisagée de Fitbit par Google, car les engagements garantiront que le marché des appareils de technologie portable et l’espace naissant des services de santé numériques resteront ouverts et concurrentiels », assure Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence. Les engagements « détermineront la manière dont Google peut utiliser les données récoltées à des fins publicitaires, dont l’interopérabilité entre les appareils de technologie portable concurrents et Android [son système d’exploitation] sera préservée et dont les utilisateurs pourront continuer à partager leurs données relatives à la santé et à la forme physique s’ils en font le choix ».

Google a proposé des engagements « pour dissiper les craintes »

Pour recevoir le feu vert de Bruxelles, Google a proposé une série d’engagements notamment sur l’utilisation des données personnelles. La firme américaine s’est engagée à ne pas utiliser les données relatives à la santé et au bien-être des utilisateurs de l’Espace économique européen récoltés via des appareils Fitbit pour cibler les publicités. Les données récoltées au moyen de capteurs (y compris le GPS) ainsi que les données introduites manuellement sont également concernées.

Par ailleurs, Google devrait isoler les données des utilisateurs de Fitbit de toute autre donnée de Google utilisée à des fins publicitaires. Les utilisateurs français (et de l’EEE) auront ainsi le choix d’autoriser ou de refuser « que ces données stockées dans leur profil d’utilisateur Google ou Fitbit soient utilisées par d’autres services de Google (tels que Google Search, Google Maps, Google Assistant et YouTube) ». La Commission européenne fait savoir que la durée des engagements pris par Google est de dix ans. Néanmoins, la position de la firme de Mountain View sur le marché de la publicité en ligne pourra amener Bruxelles à prolonger l’engagement pour « une durée supplémentaire de dix ans maximum ».

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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