Peu à peu, l’intelligence artificielle s’invite dans les déchetteries pour mieux trier les détritus… et recycler davantage. Explications.
Trouver des trésors dans les poubelles et favoriser l’économie circulaire. Telle est la mission de robots intelligents employés dans de plus en plus de déchetteries de par le monde. Destinés à remplacer un travail fastidieux, réalisé jusqu’à présent par des êtres humains, ces machines sont dotées d’intelligence artificielle et travaillent plus vite, et… sans se fatiguer. Elles sont aussi un espoir pour accroître le taux de recyclage des déchets partout dans le monde.
En France en 2021, 89 % des Français triaient leurs emballages, dont seulement 51 % de manière systématique, selon l’Observatoire du Geste de Tri. D’après un rapport de la Cour des comptes, le taux de recyclage des déchets municipaux a atteint 44 % en 2018, légèrement sous la moyenne européenne (47 %) et bien loin de l’Allemagne (67 %). Le tri par les particuliers est donc une première base, mais il reste toujours une partie de la tâche à effectuer en déchetterie afin de valoriser au mieux les détritus. C’est là qu’entre en jeu la technologie pour améliorer l’efficacité du tri.
Un robot qui trie 6 900 déchets par heure
En Finlande, en Norvège ou encore en Suisse, le robot ZenBrain de la société finlandaise ZenRobotics attrape et trie quelque 6 900 déchets par heure. Très versatile une fois que son intelligence artificielle a été entraînée de manière adéquate, il peut trier jusqu’à 350 types de détritus : différentes sortes de bois, les emballages noirs ou multicouches, le plastique dur, les déchets inertes…
Ces derniers, qui ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune réaction physique ou chimique, sont généralement issus du secteur de la construction (béton, tuile, déblais, etc.). La plupart du temps, ils finissent dans d’immenses déchetteries à ciel ouvert. Ici, avec ZenBrain, ils peuvent être triés et recyclés par des prestataires spécialisés.
En France aussi, l’intelligence artificielle au service du tri des déchets
La piste de l’intelligence artificielle est également explorée dans l’Hexagone par différents acteurs du secteur. Veolia a investi pendant cinq ans en recherche et développement pour mettre au point Max-AI. Cet opérateur-trieur, entré en service en juin 2018, est composé de trois modules. Le norvégien Tomra propose également une solution similaire, utilisée aussi en France.
À chaque fois, le principe général est le même pour ce type de robot-trieur. Son « œil » – une caméra optique – capte les déchets qui défilent sur le tapis de tri. Son « bras » est un robot articulé qui se saisit des éléments pour les placer dans le conteneur adéquat. Enfin, son « cerveau » est un réseau neuronal implanté dans un ordinateur. L’intelligence artificielle a été entraînée avec de nombreux visuels de déchets pour lui apprendre à correctement dissocier chaque type de détritus.
Des machines à la hauteur des défis
La France s’est fixé un objectif de 100 % des plastiques recyclés en 2025. Or, aujourd’hui, seulement 27 % des emballages plastiques sont recyclés, selon le ministère de la Transition écologique. Le taux monte à 61 % pour la partie bouteilles et flacons. En outre, la loi Économie circulaire adoptée fin janvier 2020 impose une réduction de l’enfouissement des déchets de 50 % entre 2010 et 2025.
Parmi les pistes explorées pour encourager la population à mieux trier, l’entreprise VRAI Studio a mis au point un jeu de collecte sélective en réalité virtuelle. RecyclageVR se joue avec un casque de réalité virtuelle. Les collectivités, écoles et entreprises pourront bénéficier de cette sensibilisation durant la Semaine européenne de la réduction des déchets qui se tient du 19 au 27 novembre 2022.
