Éditée en France chez Ototo, la série Re:Monster est un isekai passionnant, qui nous fait vivre d’immenses épopées en seulement quelques chapitres. Le manga compte à ce jour six volumes, et il est toujours en cours de parution.
De plus en plus populaire, le genre de l’isekai compte chaque année de nouvelles sorties, plus ou moins populaires. Parmi elles se cache une œuvre encore assez méconnue, bien que son noyau dur de fans soit bien présent : Re:Monster. Édité en France chez Ototo depuis 2016, elle compte six volumes à l’heure actuelle. Le manga, dessiné par Haruyoshi Kobayakawa, est l’adaptation du light novel du même nom, écrit par Kogitsune Kanekiru
Le point de départ de l’histoire est le même que dans la plupart des isekai ; un humain meurt dans des circonstances horribles et se réincarne dans le corps bébé d’un gobelin, une des créatures les plus faibles dans le monde où il vient d’arriver. Cependant, il a la chance d’avoir deux dons : celui de se souvenir de son passé d’humain, et surtout de joueur de RPG, mais aussi celui d’absorber les capacités des êtres qu’il mange. Il y voit l’occasion de prendre la tête de sa tribu, voire du reste de l’univers où il a débarqué.
Fan-service et action hyper rythmée
Avec un tel pitch, on peut tout imaginer. Ça tombe bien, l’auteur Kogitsune Kanekiru imagine tout pour son héros, qui semble presque invincible. Il peut faire ce qu’il veut et ne s’en prive pas, et évolue de façon fulgurante. C’est un mot qui définit bien ce manga, tant l’action est rythmée et l’histoire avance vite. Là où un One Piece mettrait une dizaine de chapitres à gravir le moindre obstacle, Re:Monster ne met que quelques pages, et on n’a pas l’impression de perdre au change.
En réalité, ce titre détient une forte proximité avec le jeu vidéo, par son fonctionnement et ses dialogues, qui y font souvent référence, mais surtout par le déroulement des événements de l’histoire. On a presque l’impression de lire la version manga de ces jeux de gestion très populaires, où l’on part de zéro pour monter un empire, l’étendre et le faire fructifier.
De fait, toutes les victoires du héros sont jouissives et on prend plaisir à le voir gagner du terrain sur les autres espèces, tout en se demandant jusqu’où il ira. C’est là que réside le fan-service de l’œuvre : tout est possible et l’auteur le montre bien, jusqu’à rendre son héros parfois tyrannique, au fil de ses victoires. Il le voit comme une revanche de la race des gobelins, qui a été inférieure durant toute son histoire.
Un manga à la publication trop éclatée dans le temps pour être un succès
Si Re:Monster n’est pas apprécié à sa juste valeur, c’est sans doute à cause de son rythme de publication erratique. Au Japon, le premier chapitre a été publié en 2014, et la série n’en est qu’à son huitième volume ! Contrairement à la plupart des mangas, il ne paraît qu’à raison d’un tome par an, contre trois à quatre pour les séries les plus populaires. En France, le rythme n’est pas meilleur, et il a fallu parfois attendre plusieurs années avant d’avoir le nouvel opus de la série – ce qui lui laisse largement le temps de sombrer dans l’oubli. Sur le marché du manga, il est difficile de survivre quand la parution est aussi lente.
À ce stade de l’histoire, aucun moyen de savoir où le scénario se dirige et, surtout, jusqu’à quand. La fin du manga pourrait ne pas arriver avant des années, ce qui dessert l’œuvre. Pourtant, c’est une pépite à ne pas manquer. Pleine de surprises, c’est le genre d’ovni assez rare pour avoir envie d’en suivre les aventures jusqu’au bout. Son rythme est un véritable plaisir et lire une histoire qui prend autant d’ampleur à chaque chapitre est très galvanisant.
Une chose est sûre : le sixième volume de Re:Monster est sorti en France le 30 septembre dernier, et le septième est prévu par les éditions Ototo pour le 24 mars prochain. Si ce délai est respecté, ça en fera la durée la plus courte entre la sortie de deux volumes de la série.