Nous avons pu tester le jeu de Striking Distance Studios durant une session d’une heure et demie au début du mois d’octobre. Une chose est sûre : si vous avez aimé Dead Space, vous aimerez The Callisto Protocol.
Oui, le nom de Dead Space est lâché dès l’introduction. Le titre de Visceral Games sorti en 2008 transpire tellement par tous les pores de The Callisto Protocol qu’il est très difficile de les dissocier l’un de l’autre – et ce, pour le meilleur. Le nouveau jeu des créateurs de la franchise Dead Space est sombre, sale, poisseux, violent, impardonnable et intense. À tel point qu’on est ressorti de cette session complètement épuisé, avec une seule hâte : se poser avec un livre et de la musique douce pour faire redescendre la tension. Mais rassurez-vous, c’était aussi très bien.
Du sang et des larmes
Il est difficile de restituer fidèlement ce que nous avons vécu durant cet essai de The Callisto Protocol. Ce fut, sans aucun doute, une expérience âpre qui a tout de même été capable de nous apporter du plaisir. Pendant cette heure et demie, la démo à laquelle nous avons pu jouer nous a entraînés à travers tout Black Iron, de ses couloirs de maintenance à ses égouts, en passant par le biodome, poumon vert de cette prison. Et tout ça sans nous couper une seule fois ! Aucun écran noir, aucun chargement, tout a été fait d’une traite, comme un parcours du combattant continuel ne désirant qu’une chose : nous faire repousser nos limites.
Une expérience aussi éprouvante pour le joueur que pour le personnage de Jacob Lee (interprété par l’acteur Josh Duhamel), que le jeu va malmener encore et encore. L’objectif de la démo, que l’on situerait au début de l’histoire (bien que l’information n’ait pas été confirmée), était « simplement » de traverser un complexe et d’arriver à un tramway dans le biodome, où nous attendait un camarade d’infortune. Une partie du jeu extrêmement avare en détails sur l’histoire, qui nous a juste fait enchaîner les objectifs : débloquer cette porte, déverrouiller ce panneau de contrôle, chercher une carte d’accès, etc.
Le jeu nous a très vite mis une claque tant ses graphismes et son ambiance sont réussis. Nous avons testé le titre sur PlayStation 5 et tout tournait impeccablement. Les décors étaient extrêmement fins et détaillés, augmentant encore le degré d’immersion du jeu. L’ambiance était au rendez-vous. Évidemment très inspirée de Dead Space, on pourra aussi mettre dans le lot Silent Hill pour le côté sale, rouillé et humide des décors traversés pendant l’aventure.
L’horreur à chaque recoin
Cette ambiance visuelle n’a été que sublimée par le design sonore du jeu, qui nous plonge véritablement dans cette prison aussi glauque que mystérieuse. Ça, c’est ce que les développeurs, dont Glen Schofield (patron du studio et créateur de Dead Space), présents lors de la session de jeu, appellent le horror engineering. En bref, une construction de l’horreur faite entièrement à la main, tel un artisan gravant ses petits détails sur son meuble, pour un effet redoutable sur les nerfs.
On notera aussi cette caméra quasiment collée à l’épaule de Jacob qui empêche de voir correctement autour de soi. On se prend à aborder chaque coin de couloir, chaque porte, avec une extrême précaution, à petits pas, pour essayer d’apercevoir ce qui pourrait se trouver de l’autre côté du mur. Cette caméra si proche et le gameplay lourd du titre (là encore, énième rappel à Dead Space) nous donnent l’impression de contrôler une brique, aussi lente que vulnérable.
Et vulnérable, nous le sommes bien. Venons-en au cœur du sujet : The Callisto Protocol est dur. Très dur. Même en mode de difficulté moyen. Selon les organisateurs de la session, très peu de personnes ayant déjà joué au jeu ont réussi à finir la démo dans le temps imparti (mais nous y sommes arrivés). Si dur que des pans entiers de la démo s’apparentaient d’ailleurs plus à du die and retry.
Facile à prendre en main, difficile à maîtriser
Cependant, cette difficulté n’est pas gratuite et plusieurs raisons viennent l’expliquer. Déjà, des mots de Glen Schofield, mourir de nombreuses fois permet de profiter des dizaines d’animations différentes de mise à mort du personnage. Et effectivement, celles-ci sont travaillées et douloureuses à regarder. Elle permet aussi de souligner la fragilité de notre personnage face à ces monstres ultraviolents. Il suffit de deux coups de la part de certains ennemis pour tuer Jacob.
Les combats doivent donc à chaque fois être pris pour de nouvelles expériences, tout en tenant compte des erreurs qu’on a pu faire précédemment. Tirer à volonté est déconseillé puisque les munitions sont limitées et rares dans les niveaux. Il faudra donc bien souvent aller au corps à corps et jouer habilement avec le GRP, le grip.
En combat au corps à corps, il faudra non seulement frapper les monstres (avec des coups normaux ou des coups puissants), mais aussi, et surtout, éviter leurs coups au bon moment en utilisant le stick analogique gauche. Les timings sont si serrés qu’il faudra du temps pour maîtriser les esquives.
Le GRP, c’est le gant télékinésique de Jacob. Tout comme dans Dead Space (oui, encore), ce gant dispose d’une jauge d’énergie – qui diminue quand on l’utilise. Il faudra donc habilement jongler entre le gant, le pistolet et les coups de mêlée pour se défaire des groupes d’ennemis. Le jeu a mis en place en ce sens un système de combo à base de ralentis qui peuvent beaucoup aider dans les affrontements si bien exécutés.
Pour résumer, tout ce que The Callisto Protocol fait nous renvoie directement à Dead Space. Rassurez-vous, les mécaniques ont été modernisées et la mise en scène, déjà excellente dans le titre de 2008, n’en est que plus impressionnante. À voir maintenant si l’histoire suivra et si la difficulté du jeu saura s’équilibrer convenablement. Réponse à la sortie du titre, prévue pour le 2 décembre sur PC, PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series et Xbox One.