Actu

Samsung va fermer sa division CPU : vers la fin des cœurs custom Exynos

04 novembre 2019
Par Thomas Estimbre
Samsung va fermer sa division CPU : vers la fin des cœurs custom Exynos

Samsung s’apprête à fermer son centre de recherche et développement en architecture CPU, à l’origine des cœurs « custom » de ses puces Exynos. Cette décision devrait entraîner la fin des SoC maison du fabricant coréen, mais pas nécessairement la fin des Exynos. Explications.

C’est un petit coup de tonnerre qui frappe le marché du smartphone : Samsung va fermer en fin d’année son centre de recherche et développement en architectures CPU. Situé à Austin, au Texas (États-Unis), il développe depuis plusieurs années les cœurs « custom » (ou personnalisés) des SoC Exynos de la firme coréenne. Numéro un mondial des semi-conducteurs depuis le début de l’année 2018, Samsung produit des puces mémoire (RAM et stockage) qui sont ensuite utilisées par de nombreux acteurs du marché, ainsi que des puces logiques telles que les microprocesseurs qui prennent place dans ses smartphones. Il y a quelques jours, le fabricant a d’ailleurs officialisé l’Exynos 990, une puce haut de gamme qui devrait notamment équiper le futur Galaxy S11.

 © Samsung
© Samsung

Malgré ses ambitions et la volonté de tenir tête à Apple et ses SoC A, ou encore aux Kirin de HiSilicon, la filiale de Huawei, Samsung devrait tirer un trait sur ses activités de fondeur. Le site Android Authority rapporte que la marque coréenne va fermer d’ici quelques semaines sa division CPU, entraînant la suppression de 290 postes. L’entreprise explique de son côté vouloir « rester compétitive sur le marché mondial », sans toutefois évoquer l’avenir des puces Exynos. Cette décision serait motivée par les difficultés de Samsung à proposer des puces « maison » capables de tenir tête aux solutions Snapdragon de Qualcomm.

Les puces Exynos figurent parmi les références dans l’univers Android, mais le rival américain de Samsung dispose toujours d’une certaine avance. Même si cet écart n’est pas forcément – aujourd’hui – perceptible au quotidien, il est bien réel et se vérifie lors des comparaisons entre les versions des Galaxy S. En effet, la firme sud-coréenne fait régulièrement le choix de proposer deux modèles de ses appareils avec deux SoC différents : on retrouve une version équipée d’une puce Qualcomm (Snapdragon 855 pour le Galaxy S10) destinée aux marchés américain ou chinois et une version dotée d’une puce « maison » (Exynos 9820 pour le Galaxy S10) pour le reste du monde.

L’intérêt pour le géant sud-coréen de continuer à investir dans ce domaine et de développer ses propres cœurs « Mongoose » sans avoir la certitude de dépasser Qualcomm apparaît donc comme limité. Samsung semble avoir retenu la leçon et préfère se retirer de la bataille, ce qui ne signifie pas pour autant la fin des Exynos.

Bientôt des Exynos semi-custom chez Samsung ?

Le numéro un mondial devrait continuer à lancer des Exynos en optant pour le design de référence d’ARM, comme peut le faire Huawei avec ses Kirin. Le fait de choisir des cœurs ARM classiques plutôt que « custom » pourrait permettre à la marque de concentrer ses efforts dans un autre domaine : celui des performances graphiques. Samsung s’est effet rapproché d’AMD pour développer des GPU mobiles et les premiers fruits de ce partenariat pourraient voir le jour d’ici 2021. Avec une base solide sur la partie CPU – où il est aujourd’hui difficile de se démarquer – et un gain de performance sur la partie GPU, les puces Exynos de Samsung n’ont sans doute pas dit leur dernier mot.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
Pour aller plus loin