À l’occasion du mois de l’imaginaire, L’Éclaireur a sélectionné les cinq romans de SF, ce genre littéraire si inventif, à lire au moins une fois dans sa vie.
1 L’Espace d’un an, de Becky Chambers
Premier tome du cycle du Voyageur (prix Hugo de la meilleure série littéraire 2019), L’Espace d’un an relate les aventures de Rosemary, jeune humaine peu expérimentée, et des membres de l’équipage coloré du Voyageur, vaisseau intergalactique dont la mission est de creuser des tunnels dans l’espace. Reine du cosy space opera, Becky Chambers nous embarque avec elle à bord du Voyageur, où humains et aliens de diverses espèces cohabitent (plus ou moins) harmonieusement. Un petit bijou d’inventivité et de douceur, aux personnages tous plus attachants les uns que les autres.
L’Espace d’un an, de Becky Chambers, Le Livre de poche, 2020, 8,90 €.
2 Les Dépossédés, d’Ursula K. Le Guin
Sur Anarres, société anarchiste utopique où l’on vit pauvre, mais libre, le physicien Shevek travaille à la création de l’ansible, technologie révolutionnaire qui permettrait aux peuples de communiquer instantanément à travers la galaxie. Bloqué par des jeux de pouvoir invisibles dans une société officiellement dénuée d’entités coercitives, Shevek décide de se rendre sur Urras, planète capitaliste que ses ancêtres révolutionnaires ont quittée il y a plus de 200 ans pour fonder Anarress.
Le Guin explore avec brio ces deux sociétés jumelles aux systèmes politiques si différents et nous offre une critique puissamment actuelle de la société de consommation, du capitalisme, du pouvoir et des institutions. Les Dépossédés a obtenu le prix Nebula 1974, Hugo 1975 et Locus 1975.
Les Dépossédés, d’Ursula K. Le Guin, Le Livre de poche, 2006, 8,40 €.
3 La Cinquième Saison, de N. K. Jemisin
Dans un monde post-apocalyptique en proie à des phénomènes naturels particulièrement hostiles – tremblements de terre, éruptions volcaniques, pluies acides… – qui s’intensifient pendant les « saisons », l’humanité survit tant bien que mal. Une partie de la population dispose de pouvoirs lui permettant de maîtriser volcans et séismes. Ce sont les Orogènes, peuple martyr soumis au contrôle implacable des Gardiens et du Fulcrum. Essun, Damaya et Syenite en font partie. À travers leurs récits qui s’entremêlent, N. K. Jemisin explore le trauma, la résilience et la résistance à la déshumanisation. Le premier roman d’une saga afrofuturiste qui prend aux tripes, lauréate du prix Hugo 2016, 2017 et 2018.
La Cinquième Saison, de N. K. Jemisin, J’ai lu, 2019, 8,90 €.
4 L’Aube, d’Octavia Butler
Lilith Lyapo, survivante de la guerre nucléaire qui a dévasté la Terre, se réveille plusieurs siècles après la catastrophe à bord d’un vaisseau extraterrestre Oankali. Les Oankali sont prêts à ramener les humains sur une Terre régénérée en échange de leur participation à des manipulations génétiques qui les amèneront à combiner leur ADN avec celui des humains. Le but : créer une nouvelle espèce délestée des tendances hiérarchiques destructrices des Terriens. Chef-d’œuvre de la littérature afrofuturiste, la trilogie Xenogenesis est aussi une exploration philosophique de ce que signifie être humain.
L’Aube, d’Octavia Butler, Au diable Vauvert, 2022, 23,50 €. En librairie à partir du 27 octobre 2022.
5 Fondation, d’Isaac Asimov
Trantor, début du treizième millénaire de l’Empire. Le brillant scientifique Hari Seldon invente la psychohistoire, une science statistique qui permet de prédire l’avenir. Grâce à elle, Seldon prédit la chute de l’Empire d’ici 500 ans, suivie de 30 000 ans de ténèbres et de chaos. Seule la Fondation, chargée de rassembler les savoirs de l’humanité entière dans une Encyclopédie, permettra de réduire cette période sombre à 1 000 ans. Un projet ambitieux semé d’embûches…
Composé de cinq nouvelles publiées en 1951, le cycle de Fondation est un des grands classiques de la science-fiction. La trilogie a remporté le prix Hugo en 1966.
Fondation – Le Cycle de Fondation tome 1, d’Isaac Asimov, Folio SF, 2009, 7,80 €.