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En 2021, 51% des internautes français ont été confrontés à une infox

27 juillet 2022
Par Kesso Diallo
Un internaute sur deux a vu au moins une infox en 2021.
Un internaute sur deux a vu au moins une infox en 2021. ©Shutterstock

Selon une étude de l’Insee, les internautes s’inquiètent aussi des risques liés à Internet par rapport à la vie privée et aux données personnelles.

La désinformation en ligne est une source d’inquiétude dans de nombreux pays. En France, elle a même fait l’objet d’un rapport publié en début d’année, avec des recommandations pour lutter contre ce phénomène. Cela est important au vu des internautes français (hors Mayotte) qui ont été confrontés à une infox, soit une information jugée fausse ou peu fiable, en 2021. Selon une étude de l’Insee publiée le 21 juillet, ils sont plus de la moitié (51%) à en avoir vu au cours des trois derniers mois sur des sites d’information ou des réseaux sociaux l’année dernière.

L’institut précise que les utilisateurs de ces sites et plateformes sont davantage exposés aux infox que les autres. Dans le détail, parmi les internautes ayant créé un profil ou publié des messages sur les réseaux sociaux, 63% ont vu au moins une information jugée fausse ou peu fiable contre 39% des individus ne l’ayant pas fait. Et 56,8% de ceux ayant lu des journaux en ligne ou des sites d’actualité ont été confrontés à des infox contre 50,6% de l’ensemble des utilisateurs d’Internet.

Une vérification des infox principalement sur Internet

Selon l’étude de l’Insee, ce sont plutôt les hommes, les personnes de moins de 30 ans, les plus diplômées et celles disposant de compétences numériques avancées qui ont vu des informations fausses ou peu fiables l’année dernière. Ils sont aussi ceux qui ont vérifié le plus souvent les infox repérées. Sur les 15 000 répondants, 48% des internautes ayant rencontré ce type d’informations en ont vérifié la fiabilité, en privilégiant souvent Internet pour cela. La majorité d’entre eux ont en effet déclaré avoir contrôlé la source ou trouvé d’autres infos en ligne tandis que 19% ont participé à des discussions sur Internet afin de se renseigner. 46% des utilisateurs d’Internet ont tout de même procédé à cette vérification en parlant avec d’autres personnes ou en utilisant des sources hors ligne.

De l’autre côté, plus de la moitié des individus ayant repéré une information qu’ils ont jugé fausse ou peu fiable ne l’ont pas vérifié. Bien que 70% d’entre eux savaient déjà que cette dernière ou que la source n’étaient pas fiable, 22% estiment avoir manqué de compétences pour la vérifier.

Une volonté de protéger sa vie privée et ses données

L’étude de l’Insee révèle par ailleurs que les risques liés à Internet inquiètent, avec 72% des internautes s’étant déclarés préoccupés par l’enregistrement de leurs activités en ligne pour leur proposer des publicités ciblées. Ainsi, 82% des répondants limitent la mise à disposition de leurs données personnelles en ligne. Plus précisément, 59% des utilisateurs d’Internet ont refusé que leurs informations soient utilisées dans un but publicitaire l’année dernière. Ils sont aussi 59% à avoir restreint ou refusé l’accès à leur position géographique et 37% à avoir limité l’accès à leur profil ou aux contenus publiés sur leurs réseaux sociaux.

Certains internautes emploient des pratiques plus élaborées de protection des données, comme l’utilisation d’un logiciel de protection contre le tracking (capacité à suivre les actions de l’utilisateur sur Internet) ou encore en lisant la politique de confidentialité du site avant de fournir des informations personnelles. L’institut précise cependant que les personnes âgées, les plus défavorisées et celles disposant de faibles compétences numériques protègent moins leurs informations que les autres. « Les personnes aux compétences numériques fiables ou nulles sont trois fois moins susceptibles d’entreprendre des actions pour protéger leurs données personnelles que les autres. À compétences numériques égales, les personnes âgées de 75 ans ou plus font le moins de restriction d’accès mais lisent 1,6 fois plus souvent la politique de confidentialité d’un site que les personnes âgées de 15 à 29 ans », a indiqué l’Insee.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste