Les chaînes de supermarchés Kmart et Bunnings sont visées par une enquête de la CNIL australienne sur l’impact de ce programme sur la vie privée des clients.
Souriez, vous êtes filmés… et analysés ! En Australie, l’association de consommateurs Choice a appris que les supermarchés Kmart et Bunnings testaient la reconnaissance faciale et partagé l’information dans les médias, ce qui a déclenché l’ouverture d’une enquête par l’OIAC, l’équivalent australien de la CNIL. Le but : comprendre les objectifs réels de ces enseignes et les données qui sont collectées sur les clients avec cette technologie.
Empêcher la fraude et le vol
Les deux entreprises ont expliqué qu’elles voulaient utiliser la reconnaissance faciale pour détecter des clients bannis de leurs magasins, par exemple pour fraude ou vol, afin qu’ils ne puissent pas recommencer. « Quand des clients insultent notre personnel, sortent des armes, crachent ou frappent, nous les bannissons de nos magasins. Mais ce bannissement n’est pas efficace s’il est difficile à appliquer, a expliqué le directeur de Bunnings Mike Schneider au Guardian. La reconnaissance faciale nous donne une chance de détecter quand une personne bannie entre dans un magasin, pour aider notre équipe à gérer la situation avant qu’elle ne dégénère. »
Les supermarchés ne conserveraient donc pas les données et images des autres clients dans un but marketing par exemple. Malgré ces explications, ce programme de reconnaissance faciale dérange, puisque les clients n’en avaient pas la connaissance et pouvaient être analysés sans leur consentement.
La reconnaissance faciale, une technologie controversée
La suspension de ce programme est un exemple de plus des tensions et des problématiques éthiques autour de la reconnaissance faciale. L’entreprise spécialisée Clearview AI a ainsi écopé de plusieurs dizaines de millions d’euros d’amende venant de plusieurs pays pour avoir collecté des milliards de photographies sur les réseaux sociaux sans demander le consentement des utilisateurs.
De grandes entreprises comme Microsoft et Meta ont aussi fini par limiter leur utilisation de cette technologie : Microsoft avait pris cette initiative pour raisons éthiques, tandis que Meta était poursuivi par le Texas pour les mêmes raisons que Clearview AI.