Bien que les vagues de Covid-19 se suivent les unes après les autres, l’activité touristique a repris ses droits dans la plupart des endroits de la planète. Quelle que soit votre destination, l’acquisition d’un système à optique interchangeable vous ouvrira des perspectives de prise de vue bien plus vastes qu’avec un smartphone. Voici quelques questions à se poser avant de jeter son dévolu sur tel ou tel système, plutôt hybride au vu des tendances actuelles du marché.
Il est loin, le temps où les bridges ou compacts experts figuraient en bonne place dans le sac de voyage, aux côtés du passeport. Peu ou plus renouvelés, ces appareils ont été remplacés par les smartphones, bien plus intuitifs à manipuler et bien plus pratiques à transporter, pour une qualité finalement suffisante quand il s’agit de partager des instantanés sur Instagram ou WhatsApp. Bien sûr, pour des besoins spécifiques – comme un safari photo ou toute autre activité qui requiert de longues focales – les bridges ou compacts pourvus de zooms puissants, comme le Lumix TZ200 ou le Sony RX100 VII ont toujours voix au chapitre.
Mais, pour mettre fin à tout débat sur les capacités de ces appareils face aux smartphones, mieux vaut investir dans un système à optique interchangeable, dont la taille de capteur largement supérieure et la flexibilité en matière de choix optiques achèveront de faire oublier les fonctions photo de nos chers compagnons du quotidien.
Se poser les bonnes questions
Quid des reflex ? Certains modèles constituent une réelle aubaine et les gammes optiques, très fournies notamment chez Canon et Nikon, sont à même de combler tous les besoins. Mais, depuis quelques années, tous les constructeurs – à l’exception de Ricoh, qui croit dur comme fer aux reflex Pentax – donnent la priorité aux hybrides, appareils dépourvus de miroirs.
Aussi, si vous débutez, mieux vaut investir dans un système pérenne, dont le futur ne s’inscrit pas en pointillés : Canon a officiellement stoppé le développement de sa gamme optique EF / EF-S. Priorité est désormais donnée aux hybrides EOS R, au format 24×36 ou APS-C, à l’instar des EOS R10 et R7 récemment annoncés. En outre, l’argument d’une compacité et d’une légèreté accrues avec les systèmes hybrides correspond plutôt bien à ce que l’on recherche en voyage.
Mais, avant de se précipiter sur la moindre offre, il convient de cerner ses besoins, en fonction de la destination et de ses centres d’intérêt photographiques : quelles sont les conditions météo ? Quel type de sujet peut-on photographier ? La vidéo est-elle importante ? Suis-je prêt à changer régulièrement d’objectif ? Plutôt zoom ou focale fixe ?
Choix du système
Ainsi, différentes configurations sont possibles. Mais le choix le plus important est celui du système, qui nécessite à la fois d’adopter une monture et de s’orienter vers une taille de capteur. Sur le marché de l’hybride, plusieurs marques proposent une monture identique, que le capteur soit au format APS-C ou 24×36. C’est le cas de Canon (monture RF), Nikon (monture Z) ou Sony (monture E). Un avantage certain si vous souhaitez passer d’un format à l’autre.
Reste la question globale du poids et de l’encombrement, cruciale en voyage. Et, dans ce domaine, le système qui offre le meilleur compromis reste le Micro 4/3, qui comprend les Lumix G et les OM System. Un format de capteur deux fois inférieur au plein format (d’où un coefficient 2x, un 12 mm équivaut ainsi à un 24 mm en 24×36), qui permet de concevoir des boîtiers et des optiques au gabarit raisonnable. Le Lumix GX9 est un excellent choix pour débuter, avec une offre en triple kit souvent accessible sous le millier d’euros. Mais si vous partez vers une destination tropicale ou désertique, l’absence de protection contre les intempéries peut être un frein. Vous pourrez alors vous tourner vers le Lumix G90 ou l’OM-D E-M5 Mark III. Ou encore les Lumix G9 et OM-D E-M1, appareils plus haut de gamme, véritables « tanks » tout-terrain, à condition, bien sûr, d’employer une optique elle aussi pourvue de joints d’étanchéité.
Mêmes remarques pour les appareils APS-C Fujifilm : le X-T30 et le X-S10 sont d’excellents appareils, mais pour un rendement optimal quelles que soient les conditions climatiques, il faudra se tourner vers les X-T3 ou X-T4. Les Canon EOS R10 (non protégé, plutôt entrée de gamme) et R7 font une entrée remarquée sur le segment APS-C, tandis que Nikon propose trois modèles, également non protégés contre les intempéries : Z30, Z50 et Z fc.
En plein format, secteur en pleine effervescence, le choix est vaste : il va du Canon EOS RP (dépourvu de joints d’étanchéité) jusqu’aux R6 et R5, en passant par les Lumix S5, Nikon Z5 , Z6 II ou Z7 II, sans oublier les incontournables Sony A7, notamment les A7 III et A7 IV.
Optiques et stabilisation
Pour aiguiller le choix, plusieurs critères supplémentaires sont à prendre en compte, outre le niveau de construction du boîtier. À commencer par la présence ou non de système de stabilisation en interne. Les appareils Micro 4/3 actuels sont tous pourvus d’un système de stabilisation. En revanche, sur le créneau APS-C, cet attribut se fait plus rare : le Fujifilm X-S10 y a droit, tout comme les X-T4, X-H2S ou le Sony A6600. En plein format, l’écrasante majorité des appareils sont stabilisés. Un atout précieux en vidéo, ou bien pour réaliser des poses lentes à main levée, et se passer d’un trépied en voyage. Cela permet aussi de ne pas forcément investir dans des optiques stabilisées, puisque n’importe quel objectif monté bénéficiera du système à l’œuvre dans l’appareil. À noter toutefois une efficacité accrue chez Canon et Lumix, puisque les systèmes IBIS des appareils peuvent être combinés aux stabilisations optiques respectives.
En ce qui concerne le type d’objectif, il y a deux écoles. Les photographes prêts à changer régulièrement d’optique en fonction du sujet et ceux qui privilégient un zoom polyvalent, qui couvre la plupart des besoins, ce que l’on appelle les « transstandards » (la plage de zoom recouvre la focale standard, soit 50 mm), de type 24-105 ou 24-200 mm environ, en 24×36. Si l’on utilise pour la première fois un système à optique interchangeable, il faut veiller à s’entraîner chez soi à passer d’un objectif à l’autre, à l’abri des poussières et de l’humidité, le capteur étant particulièrement exposé sur les hybrides.
En complément d’une optique polyvalente, on peut toujours prendre une focale fixe lumineuse pour les ambiances nocturnes, un modèle plus spécifique pour faire de la macrophotographie (un marché d’épices, des motifs ornementaux, des espèces de faune ou flore endémiques…), ou encore de longues focales, avec des zooms type 100-400 mm en 24×36, pour faire de la photo animalière.
Quelques accessoires
Le meilleur appareil photo, c’est bien connu, est celui que l’on a toujours avec soi. Encore faut-il y accéder rapidement ! Sac d’épaule, à dos, en bandoulière, ou même banane : peu importe le bagage, tant que l’on se sent à l’aise au moment de sortir son matériel, que ce soit dans une rue, un véhicule ou au cours d’une randonnée… Plusieurs types de sacs peuvent ainsi être complémentaires sur une même destination. Une housse anti-pluie est toujours un plus, et il faut regarder de près les dimensions des compartiments dédiés au matériel photo en fonction de son équipement, s’il y a des inserts sur les côtés, pour glisser une bouteille d’eau, ou un trépied, autre accessoire bien utile. Il existe des modèles légers, type Gorillapod, que l’on pourra transporter facilement.
Un autre allié précieux, dont le rendu ne peut être simulé avec un logiciel : le filtre polarisant, très utile sur des destinations ensoleillées, pour éliminer les reflets sur l’eau et saturer les couleurs. Les férus de vidéo se tourneront vers les filtres ND à densité variable.
Enfin, il serait dommage de faire l’impasse sur un chargeur nomade. Tous les appareils récents peuvent être alimentés en USB. On peut ainsi profiter d’un trajet ou d’un temps mort pour recharger la batterie, l’idéal étant tout de même de disposer d’une batterie supplémentaire (voire plus, selon la destination et les possibilités de recharge sur secteur), pour être certain de rapporter des images d’horizons lointains. Après tout, c’est bien pour cela que l’on est prêt à lester son sac de voyage de quelques centaines de grammes…