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L’autrice Sylvie Germain victime de cyberharcèlement après le bac de français

22 juin 2022
Par Kesso Diallo
Les insultes des lycéens ont fusé sur les réseaux sociaux.
Les insultes des lycéens ont fusé sur les réseaux sociaux. ©LStockStudio / Shutterstock

Des lycéens l’ont insulté sur les réseaux sociaux par rapport au commentaire de texte portant sur un extrait tiré de l’un de ses ouvrages, qu’ils ont trouvé trop difficile.

Le 16 juin se tenait l’épreuve anticipée de français pour les élèves de première. Lors de celle-ci, un texte tiré de l’ouvrage Jours de Colère de Sylvie Germain a été proposé aux candidats du bac général pour le commentaire de texte. Cet écrit a suscité la colère de certains qui l’ont trouvé trop difficile et s’en sont pris directement à l’autrice sur les réseaux sociaux. « Bon mes reufs, j’ai un message à passer à Sylvie Germain (l’autrice du livre pour le commentaire du bac de français), ton texte il est finito, aucun sens, à part 9 bouffons nu dans la forêt qui vivent dans une maison de merde j’ai rien compris, la dissertation était cool », a par exemple tweeté un lycéen.

D’autres se sont montrés plus violents, en menaçant de lui faire du mal, voire de « la tuer » s’ils la croisent. Face à ce cyberharcèlement, de nombreux internautes ont pris la défense de Sylvie Germain, en signalant les tweets insultants et menaçants. Des professeurs ont également exprimé leur inquiétude sur le réseau social. « Les lycéens qui se déchaînent sur #sylviegermain sont-ils vraiment les adultes et les électeurs de demain? », a ainsi publié l’un d’entre eux.

Une pratique critiquée et punie par la loi

Sylvie Germain elle-même s’est exprimée sur le cyberharcèlement dont elle a été victime. « C’est grave que des élèves qui arrivent vers la fin de leur scolarité puissent montrer autant d’immaturité, et de haine de la langue, de l’effort de réflexion autant que d’imagination, et également si peu de curiosité, d’ouverture d’esprit », a déclaré l’autrice au Figaro Étudiant. Elle a également répondu aux lycéens jugeant le texte pour le commentaire du bac trop difficile, affirmant que « le passage à analyser n’était pas délirant » et que « le vocabulaire était accessible ». « Certains se contentent d’un vocabulaire si réduit, riche seulement en insultes et en invectives, que tout écrit un peu élaboré leur est un défi, un outrage », a ajouté Sylvie Germain.

Concernant les auteurs de ces propos, il est possible que certains ne sachent pas qu’ils s’exposent à des sanctions financières et à des peines de prison. Un sondage mené en début d’année a en effet révélé que la plupart des Français ignorent que le cyberharcèlement tombe sous le coup de la loi. Dans le cas présent, la victime ayant plus de 15 ans, l’auteur risque une peine maximale d’un an de prison et de 7 500 euros d’amende s’il est mineur. Il risque cependant 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende s’il est majeur.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste