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Au Japon, les insultes en ligne seront prochainement passibles d’un an de prison

17 juin 2022
Par Kesso Diallo
Le Parlement japonais a adopté une loi rendant les insultes en ligne passibles d'un an de prison.
Le Parlement japonais a adopté une loi rendant les insultes en ligne passibles d'un an de prison. ©faula / Shutterstock

Les contrevenants encourront également une amende de plus de 2 000 euros avec la nouvelle loi contre le cyberharcèlement qui vient d’être adoptée.

Si en France, les insultes en ligne – relevant de l’injure publique – sont uniquement passibles de 12 000 euros d’amende, ce n’est pas le cas au Japon. Les personnes reconnues coupables de ce délit encourront bientôt une peine allant jusqu’à un an de prison ou une amende de 300 000 yens (plus de 2 000 euros). Le Parlement japonais a en effet adopté une loi contre le cyberharcèlement le 13 juin selon CNN, et elle entrera en vigueur plus tard cet été. Sous le règlement actuel, les auteurs de propos insultants en ligne peuvent finir derrière les barreaux pendant une trentaine de jours, avec une amende maximale de 10 000 yens (71 euros).

Le code pénal japonais définit les insultes comme une atteinte publique au statut social d’une personne sans faire référence à des faits spécifiques à son sujet ou à une action spécifique. Ce crime se distingue ainsi de la diffamation, qui correspond au rabaissement d’un individu en pointant des faits précis et est également punie par la loi.

Une loi controversée

Le règlement contre le cyberharcèlement fait suite au suicide d’Hana Kimura, une catcheuse professionnelle et star de téléréalité, en 2020. Victime de harcèlement en ligne dans les mois précédant sa mort, celle-ci a entraîné des appels croissants en faveur de lois contre cette pratique. La législation adoptée a cependant fait l’objet de controverses au Japon, avec des opposants affirmant qu’elle était susceptible d’entraver la liberté d’expression et les critiques envers les personnes au pouvoir. Les partisans estiment, eux, que ce règlement plus strict est nécessaire pour réprimer le cyberharcèlement. La loi a d’ailleurs uniquement été adoptée après l’ajout d’une disposition imposant qu’elle soit réexaminée trois ans après son entrée en vigueur. Cela, afin d’évaluer son impact sur la liberté d’expression.

Le cyberharcèlement est aussi une source d’inquiétude en France, où ce délit est passible d’une peine maximale de trois ans de prison et d’une amende pouvant aller jusqu’à 45 000 euros. Face aux enfants victimes de ce phénomène, le gouvernement a lancé début février une application leur permettant de signaler ce type de situations et de conserver des preuves.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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