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Ernest Pignon-Ernest, pionnier du street art, exposé au Fonds Hélène et Édouard Leclerc

14 juin 2022
Par Félix Tardieu
Ernest Pignon-Ernest, "Pasolini assassiné – Si je reviens", Rome, 2015
Ernest Pignon-Ernest, "Pasolini assassiné – Si je reviens", Rome, 2015 ©Ernest Pignon-Ernest / Adagp / FHEL2022

Du 12 juin 2022 au 15 janvier 2023, le street-artiste Ernest Pignon-Ernest installe ses oeuvres au Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la Culture, à Landerneau (Finistère). Une grande exposition pour (re)découvrir les innombrables créations de cette figure tutélaire du street art dans l’Hexagone. 

L’artiste plasticien dénommé Ernest Pignon-Ernest, 80 ans, né à Nice en 1942, s’est fait connaître dans les années 1970 grâce à ses collages engagés et est aujourd’hui un artiste à la fois reconnu et révéré, dont l’oeuvre a jeté les bases de l’art urbain en France. Après avoir exposé ses oeuvres au sein du Palais des Papes d’Avignon en 2019-2020, Ernest Pignon-Ernest, qui siège depuis novembre dernier à l’Académie des Beaux-Arts à la place autrefois occupée par le peintre et graveur Vladimir Veličković, pose aujourd’hui ses valises au Fonds Hélène et Édouard Leclerc de Landerneau (Finistère), dans l’écrin de l’ancien du couvent des Capucins.

Inauguré en 2012, cet espace d’expositions unique en son genre a accueilli de grandes expositions consacrées, entre autres, à Joan Miró, Alberto Giacometti, Marc Chagall, Hans Hartung, et plus récemment l’auteur de bande dessinée Enki Bilal ou encore Françoise Pétrovitch. 

Études pour les mystiques (2007-2009) ©Ernest Pignon-Ernest / Photo : Aurelien Mole ©Adagp ©FHEL 2022

C’est donc là qu’Ernest Pignon-Ernest a installé plus de trois-cents de ses oeuvres (installations, photographies, dessins, etc.) afin d’offrir au visiteur une plongée dans son processus créatif, pour ce qui sera sans doute l’une des expositions incontournables de l’été. En véritable artiste autodidacte arpentant les villes depuis plus cinquante ans, armé de ses célèbres sérigraphies, Pignon-Ernest dévoile dans cette exposition son intérêt pour la mémoire invisible que portent en eux les lieux qu’il investit de son regard : « Ce que je fais c’est un peu comme composer un tableau ou réaliser un montage. Ma palette ce sont les lieux, les lieux et leur histoire (…) On a dit souvent que je faisais des œuvres en situation. En fait, je fais œuvre des situations », a ainsi déclaré l’artiste niçois. 

Parcours Genet, Brest, 2006 ©Ernest Pignon-Ernest ©Adagp ©FHEL 2022

Rimbaud, Pasolini, Le Caravage, autant de figures grâce auxquelles Ernest Pignon-Ernest a infusé ses engagements dans ses collages à travers le monde, faisant aussi bien référence à la Commune de Paris qu’à l’avortement, la situation des expulsés, l’Apartheid ou l’épidémie de SIDA. Pignon-Ernest a sillonné le monde, Paris à Lyon, Ramallah (Palestine), Port-au-Prince (Haïti), Rome, Alger, Soweto (Afrique du Sud) ou encore Naples, où l’artiste a passé beaucoup de temps au début des années 1990. « Mes images nées des lieux se sont intégrées aux murs de la ville au point que beaucoup ont pu dire qu’elles suintaient des murs puis que ces murs les avaient réabsorbées », dira-t-il à propos de sa période napolitaine. C’est donc une oeuvre littéralement débordante que tente d’englober cette nouvelle exposition.

Ernest Pignon-Ernest, Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture (Landerneau, Finistère) – du 12 juin 2022 au 15 janvier 2023 – tous les jours de 10h à 18h – Tarif : 9 €, Tarif réduit : 7 €
Gratuit pour les moins de 18 ans

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste