Avec son Asus ROG Flow X13 et le dock externe XG Mobile, la marque taïwanaise promet le meilleur des deux mondes pour ne plus avoir à choisir entre puissance et mobilité. Que vaut cette grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf ?
Le concept n’est pas nouveau : prendre un ultra portable et décupler sa puissance en y connectant un dock externe. Asus s’y était déjà essayé mais les besoins en matière de portabilité ont changé. C’est ainsi qu’est né le Asus ROG Flow X13 accompagné du XG Mobile. Voyons si cet ultraportable de seulement 1,3 kg mérite sa place dans la gamme Republic of Gamers.
Un 2-en-1 convertible soigné
Avec un écran 16:10 de 13,4 pouces, l’Asus ROG Flow X13 et un ordinateur ultraportable assez compact. Il présente un châssis alliant aluminium, magnésium et plastique. Ce dernier recouvre l’arrière de l’écran d’un matériau texturé d’un bel effet. Le rendu est très convaincant et surtout très sobre par rapport à d’autres machines Gaming de la marque, si bien qu’on pourrait le confondre avec une machine professionnelle comme les Dell XPS.
La seule excentricité se trouve dans le discret logo apposé au dos de l’écran dans un coin de l’appareil et griffant l’appareil du délicat sigle Republic of Gamers assorti du nom du processeur qui équipe le ROG Flow X13.
Le plus surprenant demeure dans son design 2-en-1 permettant d’utiliser l’ordinateur tantôt de manière conventionnelle, en mode chevalet, en mode tente ou encore en mode tablette. Ce dernier n’est que peu pénalisé par le poids très contenu de l’ensemble. Ce sera idéal pour regarder une série au creux du lit ou tenir l’ordinateur à la main lors d’une présentation.
L’ensemble est rigoureusement construit, les charnières sont solides et aucun jeu ou craquement désagréable n’est à déclarer. Asus a effectué un excellent travail sur la qualité de fabrication de sa machine.
L’alimentation de l’ordinateur se fait par l’un des ports USB-C au moyen du chargeur Asus. Ce dernier est très compact et propose une bonne longueur de câble tout en se montrant à peine plus gros qu’un chargeur 65W de smartphone. On sent que l’ordinateur a été pensé pour la mobilité.
Connectique perfectible mais expérience réussie
En soulevant l’écran, on révèle un beau clavier Asus. Les touches de type chiclet offrent une course de 1,7 mm, un peu courte à mon goût, mais offrant tout de même un excellent confort de frappe. Malgré le gabarit de l’appareil, le clavier est de belle taille et se révèle assez conventionnel mis à part la touche « Entrer » qui est coupée en deux horizontalement et les touches directionnelles un peu petites, mais rien de rédhibitoire. Bien entendu, le format de l’ordinateur Asus ne laisse pas la place à un pavé numérique.
De son côté, le Touchpad se montre bien intégré, réactif et précis. S’il réagit bien aux différents raccourcis de Windows 10, il est un peu petit pour être vraiment agréable, mais il remplit parfaitement son office.
De son côté, la connectique est un peu maigre. En effet, sur la tranche gauche, on trouve un port HDMI, une prise combo micro-casque ainsi que le port pour le module XG Mobile. Ce dernier est composé d’une prise format propriétaire PCIe ainsi que d’un port USB Type-C, qui reste exploitable, notamment pour la charge de l’ordinateur. La tranche droite présente un port USB-C, un port USB-A ainsi que le bouton d’alimentation qui fait également office de lecteur d’empreintes digitales. Son positionnement un peu atypique ne m’a pas dérangé et trouve tout son intérêt sur un ordinateur convertible.
Comme vous l’avez remarqué, la connectique est un peu maigre par rapport à d’autres ultraportables. Estampillé ROG, ce PC se destine avant tout aux joueurs pour lesquels un unique port USB-A est souvent insuffisant. En effet, si on souhaite utiliser un casque gaming USB, une souris ainsi qu’un autre périphérique (manette, tablette graphique, clé USB…) le port USB ne sera pas suffisant. De plus, il est situé sur la tranche droite du PC ce qui n’est pas vraiment pratique pour utiliser une souris de gaming. Il aurait dû se retrouver sur la tranche gauche de l’appareil, permettant de laisser les câbles d’un seul côté de l’appareil sans gêner mes mouvements amples dans League of Legends ou Valorant.
Les créatifs voulant utiliser cet ordinateur pour travailler sur leurs images seront également un peu déçus de ne trouver aucun lecteur de carte, pas même au format micro-SD. C’est dommage. Il faudra donc se muni d’un adaptateur USB-C pour être sûr de pouvoir connecter tous ses appareils.
XG Mobile, un complément idéal
Il est ici question de tester l’Asus ROG Flow X13 ainsi que son dock externe ROG XG Mobile. Ce dernier est conçu pour apporter à l’ordinateur le soutien d’une carte graphique dédiée plus puissante que celle de l’ordinateur. Asus offre le choix entre deux configurations, proposant une RTX 3070 ou RTX 3080 au format portable. C’est le second modèle que nous avons reçu en test.
Au premier abord, le boitier est à l’image de l’ordinateur, c’est-à-dire très compact. Léger et discret, on note un design un peu plus agressif, reprenant les traits marqués de la marque ROG. On trouve une petite LED rouge sur le boitier renforçant le positionnement gamer de l’ensemble. Ce petit boitier dispose de sa propre alimentation, permettant de donner l’énergie nécessaire à la carte graphique et à l’ordinateur en même temps. C’est bien pensé, ainsi une seule prise suffira pour brancher son ordinateur, et non pas une pour chaque appareil.
En plus de cela, le ROG XG Mobile offre une véritable connectique déportée, de quoi combler les lacunes de l’ordinateur en la matière. Il offre ainsi un port Ethernet, idéal pour les jeux en ligne, un port HDMI, un port DisplayPort ainsi que 4 USB-A et surtout, un lecteur de cartes SD.
Le choix d’une puce mobile plutôt que d’une puce de bureau est assez spécial. En effet, les performances des puces mobiles sont bien entendues moins exubérantes que celles de leurs homologues sédentaires. Cela permet en revanche à Asus de concevoir un système de refroidissement efficace tout en maximisant la compacité. En revanche, on ne pourra pas modifier le GPU à loisir comme c’est le cas pour les ordinateurs de bureau ou les autres boitiers de GPU externes.
Le design très compact sans alimentation externe du boitier permettra ainsi de l’emporter partout dans un sac d’ordinateur.
Un bel écran pour travailler
L’Asus ROG Flow X13 propose deux configurations pour son écran de 13,4 pouces au format 16:10. Il existe une première version dotée d’une dalle Full HD de 1920 x 1200 pixels pour un taux de rafraichissement de 120 Hz, et une configuration dotée d’un écran 4K de 3840 x 2400 pixels pour un taux de rafraichissement de 60 Hz. C’est cette dernière configuration qui équipe notre modèle de test.
Dans un premier temps, le ratio d’image 16:10 se montre suffisamment lisible malgré la petite diagonale. Il conviendra parfaitement aux créateurs de contenus ayant besoin d’un écran plutôt large pour afficher toutes les informations avec clarté. En jeu, on devra alors concéder des bandes noires en haut et en bas de l’image. Rien de rédhibitoire à mon sens, d’autant plus que le taux de contraste est bon et permet de rendre ces bandes presque invisibles, mais certains joueurs n’apprécient pas forcément.
Puisqu’il s’agit d’un ordinateur convertible, la dalle est par conséquent tactile ce qui autorise des interactions directement sur l’écran.
Résolution 4K oblige, les détails affichés sont très fins et on ne décèle aucun pixel. Toutefois, sur une diagonale aussi petite, on peut se questionner sur l’intérêt d’un tel dispositif, une définition Full HD prodiguant d’excellents résultats et un affichage parfaitement lisible et confortable. Les créateurs de contenus et d’images pourront profiter de l’écran 4K, lorsqu’il s’agit de travailler sur des détails d’une image. En jeu, la différence est perceptible mais on préfèrerait une meilleure réactivité d’un écran 120 Hz pour profiter d’une fluidité optimale, notamment dans les jeux compétitifs comme Counter Strike ou League of Legends.
Dans tous les cas et quelle que soit la configuration choisie, les écrans du Flow X13 disposent tous de la mention Pantone Validated, ce qui signifie que chaque machine a subi une calibration d’usine selon le cahier des charges Pantone pour que l’écran affiche des couleurs fidèles à la réalité. Idéal pour les professionnels de l’image.
Dans l’ensemble, l’écran de notre Flow X13 est vraiment excellent. Il pourrait toucher la perfection si sa luminosité maximale était un peu plus élevée ce qui permettrait de mieux consulter son ordinateur en extérieur par grand soleil. Il faudra alors se contenter de couleurs fidèles, d’un bon taux de contraste et d’un affichage très précis et réactif.
L’ultraportable 13 pouces le plus puissant
Encore une fois, le fabricant taïwanais propose diverses configurations propulsant son ultrabook gaming. Notre modèle de test est évidemment équipé de la meilleure configuration possible, reposant sur un processeur AMD Ryzen R9 5980HS, 32 Go de mémoire vive, un SSD PCIe de 1 To et bien entendu, une carte graphique dédiée Nvidia GTX 1650, commune à toutes les configurations.
Si vous n’avez pas besoin d’autant de puissance, on peut opter au choix pour un Ryzen 7, 8 à 32 Go de RAM et 512 Go ou 1 To de stockage.
Toujours est-il que le ROG Flow X13 délivre une puissance sans commune mesure pour un ordinateur de ce type. Les 8 cœurs et 16 Threads du processeur tournent comme une horloge Suisse et ne laissent aucun temps mort lors des tâches les plus exigeantes. On pourra sans soucis retoucher de très lourds fichiers sur Photoshop ou lancer des applications professionnelles sans crainte.
Avec 32 Go de mémoire vive, le multitâche a toute sa place. Pour exemple, j’ai pu ouvrir et naviguer parmi plus de 150 onglets différents ouvert sur le navigateur internet sans noter le moindre ralentissement. Certes, on n’a pas forcément besoin de 150 onglets simultanément tous les jours mais on sent que l’ordinateur a beaucoup de réserve pour aujourd’hui comme pour demain.
Sous Geekbench par exemple, le Ryzen 9 5980HS dévoile un score tout bonnement impressionnant, surclassant par la même occasion la majorité des autres ordinateurs portables. Cela vous assure de bénéficier de performances optimales dans toutes les tâches. Il en va de même pour le SSD, qui sans être aussi rapide que la configuration en Raid 0 du Zephyrus GX551, se montre particulièrement véloce pour assurer des démarrages éclairs.
Trois cartes graphiques pour un PC
On a l’habitude de voir des ordinateurs portables fonctionner sur le chipset graphique intégré. Cette solution est pratique mais peu performante, c’est pourquoi, les ordinateurs de jeu, principalement, disposent en plus d’une carte graphique interne dédiée. C’est le cas de notre Asus ROG Flow X13 disposant d’une puce Vega intégrée au processeur et d’une GTX 1650 pour prendre en charge les tâches plus lourdes comme le jeu vidéo. Bien entendu, on utilisera que rarement la puce intégrée, voire jamais mis à part pour économiser de l’énergie.
Cette puce Nvidia, bien qu’économe et parfaitement adaptée aux PC les plus petits, n’est pas vraiment un modèle de puissance. C’est pourquoi Asus a eu la bonne idée d’ajouter une carte graphique externe permettant de profiter de la puissance de la meilleure puce mobile actuelle, la RTX 3080.
De son côté, la GTX 1650 se montrera parfaitement à l’aise sur les logiciels de créations ou les jeux légers. On pourra sans mal jouer à League of Legends ou aux triple A célèbres au prix de concessions sur la qualité et la fluidité. Cela sera idéal pour les jeux occasionnels en déplacement par exemple, mais rapidement limité si vous voulez vous immerger dans vos jeux vidéo préférés.
En connectant le ROG XG Mobile, on découvre un nouveau monde. Une fois connecté à l’ordinateur, le dock externe permet de jouer dans de bien meilleures conditions. La RTX 3080 portable est bien plus puissante et permet de lancer sans soucis tous les jeux du moment même les plus gourmands. On peut par exemple lancer Final Fantasy XV en Ultra 4K et ainsi avoisiner les 50 fps constants. Les jeux moins gourmands comme le récent Scarlet Nexus ou Nier : Replicant 1.22 tournent sans problème à 60 fps en 4K en ayant bien entendu réglé tous les détails graphiques au maximum.
Au niveau de la chauffe des composants, l’Asus ROG Flow X13 fait de son mieux. Il embarque un système de refroidissement bien pensé et assez silencieux dont le bruit de fonctionnement est assez grave, bien plus agréable qu’un sifflement strident. Malheureusement, si les composants restent relativement au frais (maximum à 90°C tout de même sur un court laps de temps), la chaleur a tendance à se répandre dans le châssis et dans le clavier, occasionnant un léger inconfort durant les sessions les plus longues. Rien de surprenant pour un ordinateur de ce gabarit et avec de tels composants.
Une fois branché au XG mobile, le constat est un peu plus flatteur. Le système de refroidissement de l’ordinateur profite entièrement au CPU dont la température max s’abaisse de 5° C. La RTX 3080 bénéficie pour sa part de son propre système de refroidissement intégré au XG Mobile. Finalement, on préfèrera utiliser le Flow X13 en mode sédentaire pour jouer ou pour les tâches les plus gourmandes.
Afin d’éviter l’effet de goulot d’étranglement de la bande passante, il est recommandé de jouer sur un moniteur externe raccordé au XG Mobile afin de profiter de performances maximales. Selon les jeux, il sera possible de gagner quelques fps supplémentaires. Finalement, le XG Mobile aura toute sa place sur un bureau aux côtés d’un bel écran de gaming 4K ou 1440p comme l’Asus ROG XG27WQ par exemple.
On peut ainsi profiter d’une véritable installation avec clavier, casque, souris et écran de gaming, raccordé au XG Mobile. Il suffira de débrancher le Flow X13 pour partir travailler ou étudier, et de le brancher le soir pour profiter de performances et d’un confort proches d’un ordinateur de bureau. Petit, compact et léger, le Flow X13 allie ainsi portabilité et puissance.
Il faudra en revanche bien respecter les indications et ne jamais débrancher le XG Mobile « à chaud » sans le déconnecter depuis le bureau », au risque d’un vilain plantage de la machine et de potentiellement abimer l’ensemble.
Le demi-fond mais pas le marathon
Ceux pour lesquels l’autonomie est un critère déterminant seront un peu déçus. Le Flow X13 n’est pas un cador de la catégorie, contrairement aux récents Macbook avec la puce M1. En effet, on pourra utiliser l’ultraportable gaming d’Asus durant 5 à 6 heures loin d’une prise de courant. Il n’est clairement pas le meilleur de sa catégorie mais a le mérite de proposer une charge rapide efficace permettant de regagner une bonne partie de son autonomie en seulement 30 minutes. On pourra ainsi sans soucis utiliser son ordinateur en cours ou au travail sans craindre la panne sèche.
Par ailleurs, de tels résultats d’autonomie ne sont pas surprenant compte tenu de la configuration de l’appareil, intégrant un processeur ultra performant et un écran 4K, une telle puissance a un coût. Nul doute que le Flow X13 devrait se montrer un peu plus endurant dans une configuration moins exubérante basée sur un écran Full HD et un Ryzen 7. Par ailleurs, l’autonomie n’est pas aussi pénalisante que pour son grand frère, le Zephyrus Duo 15 testé précédemment.
Cette solution, commercialisée à 3399 euros se révèle assez onéreuse. On a alors le droit à un ordinateur ultraportable très puissant et à une station de jeu également performante. Si le tarif le place au même niveau que les ordinateurs portables de jeu à la configuration similaire, l’ensemble ne se montre pas aussi « portable ». En effet, il faudra vraiment être installé sur un bureau avec une prise pour réellement profiter de la machine et de sa RTX 3080. En revanche, si vous voulez un véritable ultraportable pour vos déplacements mais également un PC portable de jeu performant, le combo Flow X13 + XG Mobile pourrait bien être la solution idéale.
On pourrait penser à une alternative intégrant le PC portable seul, vendu 1199 euros avec « seulement » 16 Go de RAM et 512 Go de SSD en ajoutant une tour fixe équivalent. Avec un ordinateur fixe intégrant un CPU Ryzen 7 3700X, 32 Go de RAM, 1 To de SSD ainsi qu’une carte RTX 3070, l’alternative du PC Asus et de son dock reste finalement moins onéreuse et plus intéressante. En effet, deux ordinateurs apportent leur lot de contraintes et il faudra alors s’occuper de deux ordinateurs, jongler entre les fichiers et les mises à jour, ce qui n’est pas forcément une solution plus efficace. Vous pourrez toujours opter pour un autre ultrabook moins onéreux mais les performances n’auront alors plus rien à voir et le problème de praticité reste le même.
