« Trente ans après la fin de la série culte Cat’s eye », imaginée par Tsukasa-City Hunter-Hojo, les trois voleuses de charme nous reviennent pour de nouvelles aventures. Le nostalgique et le fan du mangaka que je suis, ne pouvait laisser passer cette magnifique occasion de vous parler, une fois de plus, de l’influence qu’eût ce grand maître. La série « Cat’s Aï « , dessinée par Shin Asai et scénarisée par Sakura Nakameguro, en est une bonne illustration…
Ce récit se révèle, en effet, être une sorte de suite alternative à Cat’s eye. Il reprend ainsi le cours de l’histoire, là où cette dernière s’était arrêtée jadis, en modifiant toutefois un peu le passé de nos « trois vives panthères », afin de nous apporter un éclairage nouveau sur la série. Cette nouvelle vision pourra donc heurter à bien des égards les fans de la première heure.
Ainsi lorsque l’histoire commence, Hitomi, la cadette des sœurs Kisugi, n’est pas ou plus amnésique. De la même façon, exit le petit ami/ fiancé policier (pauvre Toshio Utsumi !). Les justaucorps cèdent leur place à de nouvelles tenues… Mais le plus frappant reste – même attendue – cette flagrante différence de style graphique entre les deux séries. N’est pas Tsukasa Hojo qui veut !
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(1) Cat’s eye © Tsukasa Hojo/ Panini manga
(2) Cat’s Aï © Shin Asai – Sakura Nakameguro/ Panini manga
L’histoire :
Après avoir réuni l’intégralité des toiles de leur père le peintre Michael Heintz, les trois sœurs Kisugi se sont retirées. Mais ces dernières se voient contraintes de sortir de leur retraite pour démasquer un malfaiteur qui se fait passer pour le célèbre Cat’s eye.
Si cette œuvre n’est pas intrinsèquement mauvaise, j’avoue tout de même avoir été grandement déçu par le résultat final. Peut-être attendais-je un peu trop de cette suite ! Ayant vibré enfant sur la série mère, mon niveau d’exigence était peut-être un peu trop élevé. Même si l’auteur reconnait bien volontiers avoir pris quelques libertés, en modifiant le passé des trois sœurs afin d’apporter des éléments nouveaux, son honnêteté ne suffit pas à sauver, à mes yeux, cette œuvre tant le fossé qui la sépare de la série de maître Hojo est immense.
1) Des graphismes aux antipodes :
Tout d’abord bien que s’agissant d’une suite de Cat’s Eye (donc une histoire qui se déroule chronologiquement après) les deux sœurs aînées (Rui et Hitomi) semblent avoir subit une cure de jouvence, puisqu’elles paraissent bien plus jeunes que dans mes souvenirs. De même dites adieu aux justaucorps. En effet la tendance semble être au cuir. Dès lors nos trois héroïnes semblent plus tenir d’adolescentes rebelles que de cambrioleuses de charme.
Mais plus encore que le choc graphique, l’élément qui m’a le plus destabilisé, c’est le scénario. En effet si ce dernier prétend s’inscrire dans la continuité de la série mère, il passe le plus clair de son temps à réécrire le passé des trois sœurs jusqu’à s’éloigner totalement de (pour ne pas dire jusqu’à trahir) l’œuvre originale.
2) Une histoire revisitée :
En effet comme cela a déjà été dit plus haut, lorsque l’histoire commence, Hitomi, la cadette des sœurs Kisugi, n’est pas ou plus amnésique (état dans lequel nous l’avions laissé à la fin de la série Cat’s eye). De même son petit ami/ fiancé policier Toshio Utsumi (alias Quentin dans la version française) qui passe toute la série à tenter de capturer cat’s eye semble ne jamais avoir existé et Aï (la petite dernière) qui était la plus affectée par la double vie menée par les trois sœurs se montrent la plus empressée à reprendre du service.
Bref, je pense que cette œuvre s’adresse avant tout à la nouvelle génération de lecteurs de shônen manga plutôt qu’aux fans de la première heure. Désolé, mais le charme de ce « relaunch » n’a pas opéré pour moi.
Enfin je me console en relisant, avec toujours autant de plaisir, la série mère Cat’s eye, en espérant que peut-être un jour, une suite dessinée par le maître Tsukasa Hojo, himself, verra le jour comme cela fût le cas pour une autre de ses séries mythiques : City Hunter (Nicky Larson).