À peine plus d’un an après avoir bousculé le marché avec le Neo premier du nom, DJI remet le couvert. Le Neo 2 arrive avec une promesse audacieuse : corriger toutes les erreurs de jeunesse de son prédécesseur, quitte à faire grimper la facture. Pari réussi ou simple mise à jour opportuniste ? Voici notre verdict.
En résumé
Avec ce Neo 2, DJI démontre que le premier Neo n’était finalement qu’un brouillon. La marque a corrigé quasiment tous les défauts de jeunesse (bruit, stabilisation, absence de capteurs). Le concept sympathique devient ici un produit abouti. DJI livre ici le drone de loisir quasi idéal. Il est sûr, facile à utiliser sans manette, et produit des images qui suffiront amplement à la vaste majorité des utilisateurs. Certes, le ticket d’entrée a augmenté, mais la tranquillité d’esprit apportée par le LIDAR et la qualité vidéo en nette amélioration justifient amplement ce surcoût. Au final, le Neo 2 ne s’adresse pas qu’aux débutants, pour qui il représente le meilleur choix en passant. Avec ses fonctionnalités de suivi, il devient également une très bonne caméra qui vous suit dans tous vos mouvements en extérieur. Et ça, c’est encore plus fort.
Note technique
Les plus et les moins
- La détection d’obstacles (LIDAR) bluffante à ce prix
- Le fonctionnement beaucoup plus silencieux
- La stabilisation nacelle 2 axes enfin efficace
- L'écran intégré très pratique pour le vol sans téléphone
- Le stockage interne en hausse
- L'autonomie, forcément un peu juste avec une seule batterie
- Les performances photo en basse lumière limitées
- L'absence de port microSD (pour les très gros consommateurs)
Il y a une règle tacite dans la tech : ne jamais acheter la première version d’un nouveau produit. Si le DJI Neo original avait su séduire par sa simplicité et son format de poche, ce drone traînait quelques casseroles, notamment un bruit de moustique sous stéroïdes et une fâcheuse tendance à s’encastrer sans discrimination dans tous les obstacles. La bonne nouvelle (sauf si vous avez acheté le premier Neo récemment), c’est que le géant chinois n’a pas attendu pour réagir. Voici donc le DJI Neo 2.
Sur le papier, sa fiche technique fait envie, avec un poids plume qui flirte avec les 150 grammes et un capteur 1/2 pouce capable de filmer en 4K à 60 images par seconde. Mais surtout, on note l’arrivée d’une détection d’obstacles grâce au LIDAR. C’est aussi surprenant qu’inespéré pour un produit à ce prix. Voyons ensemble si le nouveau venu fait mieux que son prédécesseur à l’usage.
Le design et l’ergonomie
Au premier coup d’œil, le Neo 2 conserve un air de famille indéniable avec son aîné. Il s’agit donc toujours d’un petit quadricoptère caréné, conçu pour ne pas y laisser un doigt en cas de mauvaise manipulation. Pour ce qui est de la qualité de fabrication, bien qu’elle fasse la part belle au plastique pour maintenir le poids sous la barre fatidique des 250 g (classe C0 en Europe), elle respire le sérieux habituel de la marque.

Deux détails sautent aux yeux. D’abord, cette excroissance à l’arrière, semblable à des oreilles de lapin, qui abrite le nouveau module de transmission pour une meilleure portée et la compatibilité avec les radiocommandes classiques.


Ensuite et surtout, on note l’apparition d’un petit écran OLED sur la face avant qui transforme l’expérience. Plus besoin donc d’essayer de déchiffrer des clignotements de LED cryptiques pour savoir dans quel mode on est.

Désormais, le mode de vol s’affiche en toutes lettres. C’est tout bête, mais pour un appareil pensé pour être utilisé sans smartphone ni manette, c’est une bénédiction. On note aussi la présence de trois boutons sur le flanc droit, dédiés à la sélection des modes et à l’allumage.
À l’usage
Le talon d’Achille du premier modèle érait son aveuglement. Le Neo 2 corrige le tir de manière spectaculaire en intégrant un système de détection d’obstacles omnidirectionnel, s’appuyant notamment sur un capteur LIDAR à l’avant.
Nous avons mis ce système à l’épreuve en le faisant voler à travers des branches d’arbres assez basses. Là où son prédécesseur aurait fini dans le décor en quelques instants, le Neo 2 a su détecter les obstacles et ajuster sa trajectoire, plongeant parfois sous les branches pour continuer son suivi. Attention toutefois, le système n’est pas infaillible face aux brindilles les plus fines, mais pour un drone de cette taille et à ce prix, la performance est bluffante.

L’autre bonne surprise vient de nos oreilles. DJI a revu la conception de ses hélices et de ses moteurs. Le hurlement suraigu qui caractérisait la première génération a laissé place à un ronronnement bien plus discret. Nous l’avons fait voler dans un parc public sans que personne ne lève la tête d’un air agacé. Côté vélocité, le drone a pris des vitamines. Il est désormais capable de suivre un sujet jusqu’à 12 m/s (environ 43 km/h). Nous l’avons testé en suivant un vélo électrique, et le Neo 2 n’a jamais été largué, gardant le cadrage tout en évitant les obstacles frontaux.
La captation photo/vidéo
Si le capteur reste un modèle 1/2 pouce de 12 mégapixels, tout le reste a été amélioré. L’ouverture passe à f/2,0 pour capter plus de lumière, et la définition vidéo grimpe jusqu’à la 4K à 60 i/s. Mais l’évolution majeure réside dans la nacelle (gimbal).

Le Neo 2 adopte une stabilisation mécanique sur deux axes (inclinaison et roulis), là où l’ancien se contentait d’un seul axe. Couplé à la stabilisation électronique RockSteady, le résultat est sans appel : les vidéos sont fluides, l’horizon reste droit même lorsque le drone effectue des virages serrés.

La qualité d’image est globalement très satisfaisante pour un usage social ou familial. Les couleurs sont plus naturelles et la netteté est au rendez-vous. Cependant, ne vous attendez pas à des miracles dès que le soleil se couche. Le bruit numérique devient très visible au-delà de 3200 ISO et la plage dynamique reste limitée, avec des ciels qui peuvent vite brûler. L’absence de profil colorimétrique plat (10-bit D-LogM) confirme que ce drone ne vise pas les professionnels de la post-production.
Pour les créateurs de contenu TikTok ou Instagram, DJI a ajouté la possibilité de filmer en vertical, bien que limitée à une définition de 2,7K.
Les fonctionnalités
Ce qui rend ce drone attachant, c’est sa capacité à se faire oublier. Le décollage depuis la main est d’une simplicité enfantine. Mais c’est le contrôle gestuel qui nous a autant amusés qu’impressionnés. Tendre la main, écarter les doigts pour le faire reculer, mimer un cadre pour déclencher une vidéo, autant de gestes amples qui nous font presque nous prendre pour un chevalier Jedi contrôlant à distance l’engin. D’autant que sa réactivité est bonne et qu’une lumière à l’avant confirme que la commande a été comprise.

Côté stockage, DJI a eu la bonne idée d’intégrer 49 Go de mémoire. C’est plus du double de la génération précédente. L’absence de port microSD est donc largement pardonnée, d’autant que le transfert des fichiers vers un smartphone se fait désormais à 80 Mo/s en Wifi.
L’autonomie
Après le concert de louanges des paragraphes précédents, il fallait bien que l’appareil ait un défaut. L’autonomie est le seul domaine où la physique revient se rappeler aux (mauvais) souvenirs des utilisateurs. En théorie, la taille de batterie n’a pas changé, mais DJI promet un temps de vol en hausse, à 19 minutes. En pratique, comptez plutôt une quinzaine de minutes avant de devoir rentrer au bercail, voire un peu moins si vous abusez du suivi actif, qui semble beaucoup solliciter le processeur.
Si vous envisagez une sortie sérieuse, le pack « Fly More » avec ses trois batteries devient presque une obligation, malgré le surcoût. C’est celui que nous avons testé, et autant vous dire qu’il procure une tranquillité d’esprit assez incomparable. D’ailleurs, en plus des deux batteries supplémentaires, il propose également un chargeur pour les trois accumulateurs, ainsi qu’une télécommande. Même si le drone se révèle facile à manier sans cette dernière, elle amène tout de même le pilotage dans une autre dimension.




Conclusion
Avec ce Neo 2, DJI démontre que le premier Neo n’était finalement qu’un brouillon. La marque a corrigé quasiment tous les défauts de jeunesse (bruit, stabilisation, absence de capteurs). Le concept sympathique devient ici un produit abouti. DJI livre ici le drone de loisir quasi idéal. Il est sûr, facile à utiliser sans manette, et produit des images qui suffiront amplement à la vaste majorité des utilisateurs. Certes, le ticket d’entrée a augmenté, mais la tranquillité d’esprit apportée par le LIDAR et la qualité vidéo en nette amélioration justifient amplement ce surcoût. Au final, le Neo 2 ne s’adresse pas qu’aux débutants, pour qui il représente le meilleur choix en passant. Avec ses fonctionnalités de suivi, il devient également une très bonne caméra qui vous suit dans tous vos mouvements en extérieur. Et ça, c’est encore plus fort.