Si vous n’aimez pas avoir le même smartphone que tout le monde ou si vous êtes sensible aux questions éthiques, le Fairphone 6 est fait pour vous. Derrière son look atypique se cache une mécanique efficace. Il propose un excellent écran et un suivi logiciel au top. Sa partie photo progresse, mais demeure un ton en dessous de la concurrence. Même chose pour son autonomie.
En résumé
Le Fairphone 6 ne peut pas tout à fait être jugé comme n’importe quel smartphone. En effet, les choix forts faits par la marque ont des impacts directs, à commencer sur son prix. Oui, ce nouveau mobile est plus cher que la concurrence – bien que l’écart tarifaire se soit un peu réduit avec ce millésime –, mais c’est le prix à payer pour avoir entre les mains un produit éthique et durable. Cette génération marque de sérieux progrès et son design différent nous a séduits, tout comme son interface épurée. Sa partie photo est maîtrisée en journée, mais en difficulté la nuit. L’autonomie est moyenne, tout comme la vitesse de charge.
Note technique
Les plus et les moins
- Une marque avec des choix forts
- Un design différent et réussi
- Un bel écran
- Fluidité générale
- Interface fluide et agréable
- 8 ans de mises à jour !
- Des accessoires sympathiques…
- … mais onéreux
- Photos nocturnes moyennes
- Autonomie un peu faible
- Prix en baisse, mais toujours un peu plus élevé que la concurrence
Notre prise en main détaillée
Née il y a une douzaine d’années, la marque néerlandaise Fairphone trace sa propre route, bien singulière au sein du marché des smartphones. En effet, depuis ses débuts, Fairphone se distingue par une démarche axée sur l’éthique, la durabilité et la réparabilité de ses produits. Les efforts concernent donc tout autant la fabrication des smartphones avec des matériaux recyclés ou issus du commerce équitable, que la conception des appareils qui peuvent être réparés et upgradés par le consommateur. Cette démarche est reprise par le nouveau modèle, le Fairphone (Gen. 6), qui est proposé au prix de 599 € en une seule configuration mémoire (8 Go de RAM et 256 Go de mémoire interne), mais en trois coloris : noir, vert et blanc, comme notre exemplaire de prise en main, prêté par la marque.
Difficile d’évoquer de véritable concurrent à opposer au Fairphone 6 tant celui-ci est un ovni dans la production actuelle. Si nous oublions un instant les atouts éthiques pour ne regarder que son positionnement tarifaire, nous pouvons citer le Samsung Galaxy A56, le Honor 400 ou encore le realme 14 Pro+.
Design et ergonomie
Pour sa nouvelle génération de smartphones, Fairphone a choisi un écran un peu plus petit que celui de son modèle 5 lancé en 2023. Sa diagonale passe ainsi de 6,46 à 6,31 pouces. Un format qui nous rapproche théoriquement de smartphones compacts tels que le Samsung Galaxy S25. Théoriquement, car avec un taux d’occupation de seulement 83,7 %, le Fairphone 6 reste largement plus encombrant que son homologue coréen. Il est plutôt épais, 9,6 mm contre 7,2 mm pour le S25, et lourd avec ses 193 g.
L’écran intègre la caméra frontale dans un poinçon, mais pas le lecteur d’empreinte digitale. Il est protégé par du verre Gorilla Glass 7i d’une épaisseur de 0,7 mm. L’arrière du smartphone est en plastique avec trois caméras intégrées et disposées en triangle, comme sur la précédente génération. Le dos est en grande partie amovible : l’opération est on ne peut plus simple, puisqu’il suffit d’ôter deux petites vis.
Le capot standard peut être remplacé par un capot porte-cartes, un capot cordon pour porter le smartphone autour du cou en toute sécurité, ou encore un capot intégrant une bague pour glisser vos doigts afin d’assurer une tenue particulièrement sûre du mobile. Mais, en enlevant cette partie de la coque, vous accéderez surtout aux entrailles de la bête pour changer des pièces en cas de problème et peut-être, dans le futur, upgradrer certains composants.
Fairphone propose d’ores et déjà bon nombre de composants : batterie, écran, caméras, micro, haut-parleur ou encore la prise USB-C. L’idée est de pouvoir les changer facilement sans recourir aux services d’un technicien spécialisé. Les flancs, également en plastique, accueillent les différentes commandes physiques du Fairphone 6.
Nous trouvons à gauche deux touches pour régler le volume et, à droite, le bouton de mise sous tension intégrant le lecteur d’empreinte digitale, ainsi qu’un bouton coulissant jaune baptisé Switch, qui peut être associé à différentes actions. L’ensemble de ces commandes est facilement accessible. En bas, la prise USB-C est bien là, accompagnée d’une trappe pour une nanoSIM et une carte mémoire microSD.
Le Fairphone 6 dégage une belle impression de solidité. Il répond à la norme IP55 : il résiste donc à la poussière et aux projections d’eau sans pression élevée. L’étanchéité totale semble difficile à concilier avec une fabrication pensée pour faciliter la réparation par monsieur et madame tout le monde. Le smartphone résisterait par ailleurs à une chute d’une hauteur de 1,5 m sur un sol dur. Agréable à prendre en main, le Fairphone 6 offre un design sympathique agrémenté de quelques petites originalités toujours appréciables.
Il propose deux haut-parleurs qui s’expriment respectivement par une fente placée juste au-dessus de l’écran et par une grille dans la tranche inférieure. Leur puissance n’impressionne pas vraiment. Le smartphone se passe de technologie d’amélioration, comme l’incontournable Dolby Atmos.
L’écran
Fairphone a décidé de prendre à bras le corps la question de l’affichage de son nouveau smartphone. Il faut dire que le Labo Fnac n’avait pas été tendre avec l’écran du Fairphone 5, pointant du doigt un contraste peu élevé et surtout une fidélité des couleurs très aléatoire. Son successeur a droit à une toute nouvelle dalle d’une définition de 1 116×2 484 pixels, avec donc une densité de 431 ppp (462 ppp pour le précédent millésime). La technologie LTPO débarque enfin et permet de faire varier dynamiquement la fréquence de rafraîchissement de la dalle entre 10 et 120 Hz. La marque annonce par ailleurs une luminosité boostée, avec un pic de 1 400 nits et 800 nits HBM.
Nous attendons donc avec impatience le verdict des experts du Labo Fnac, qui valideront les progrès annoncés par la marque. Pour notre part, nous avons apprécié l’écran du Fairphone 6. Sa luminosité est suffisante à l’usage, mais la concurrence fait tout de même mieux aujourd’hui. On s’en rend compte dans des conditions spéciales, comme un guidage GPS sous un grand soleil estival. Les couleurs offrent à notre sens une bonne précision.
Communication
Le Fairphone 6 bénéficie d’une mécanique rajeunie par rapport à son prédécesseur. Pour la partie radio, cela se traduit par l’arrivée du Bluetooth 5.4 et d’une 5G plus rapide. Le wifi 6e est bien présent, tout comme le NFC. Des caractéristiques conformes à nos attentes dans cette tranche de prix. En attendant les mesures du Labo Fnac, nous avons apprécié le comportement de ce smartphone au quotidien. En ville ou à la campagne, il a accroché sans mal le réseau mobile. La connexion à des écouteurs Bluetooth n’a pas posé de difficultés. Seul léger bémol, le smartphone a parfois eu du mal à se connecter à un réseau wifi 7.
Performances et interface
Le Fairphone s’appuie sur une mécanique récente, une Qualcomm Snapdragon 7s Gen 3. Cette puce gravée en 4 Nm rassemble huit cœurs, dont un Cortex-A720 capable d’atteindre une fréquence de 2,5 GHz. Le protocole de tests du Labo Fnac nous permettra d’estimer précisément le niveau de performances de ce nouveau processeur. À l’usage, nous avons apprécié un mobile offrant une expérience globale fluide, y compris pour jouer. La chauffe est modérée et le Fairphone 6 est donc très agréable.
Il s’appuie sur Android 15 dans une version épurée : vous ne trouverez pas de bloatware et, au-delà des applications Google, une seule app maison qui permet de tout connaître de son smartphone, d’accéder à la boutique en ligne de la marque ou encore de visionner des tutoriels. Pour le support logiciel, Fairphone frappe fort, puisqu’il s’étend à huit années, tant pour les correctifs de sécurité que pour les versions d’Android. Un vrai plus pour les acheteurs en quête d’investissement pérenne. Gemini, l’intelligence artificielle de Google, est préinstallé.
La fonction Moments, qui s’active par défaut avec le bouton Switch précédemment évoqué, s’apparente à une interface très épurée et personnalisable donnant accès aux fonctions de base, comme la caméra, Google Maps ou encore les messages, tout en limitant les notifications. La partie logicielle du Fairphone 6 est une réussite : c’est simple, efficace et stable.
Photo
Si le Fairphone 6 dispose de trois caméras, ne vous attendez cependant pas à bénéficier d’un téléobjectif. Le troisième module est une caméra 3D TOF utilisée pour mesurer précisément la profondeur de champ. La caméra principale est un grand-angle qui s’appuie sur une optique lumineuse (ƒ/1,6) et un capteur Sony de 50 mégapixels. Nous trouvons ensuite un ultra grand-angle qui se contente d’un capteur de 13 mégapixels, alors que le Fairphone 5 dispose de 50 mégapixels. L’optique présente une ouverture ƒ/2,2. La caméra frontale passe de 50 à 32 mégapixels, ce qui ne signifie pas automatiquement que les photos perdront en qualité.
Les spécialistes du Labo Fnac armés de leur savoir-faire et de leur équipement de mesures vont bien entendu passer au crible les différents modules photo du Fairphone 6. La précédente génération avait, pour rappel, réalisé un bon parcours. Nous avons bien entendu réalisé plusieurs dizaines de photos avec ce smartphone.
En journée, le module principal s’est montré plutôt séduisant avec un beau piqué et des couleurs équilibrées, malgré une légère accentuation. Nous avons simplement constaté l’apparition d’un flou en périphérie de l’image. La nuit, les résultats sont corrects, sans plus, en raison d’un lissage parfois excessif.
L’ultra grand-angle impressionne peu sur le papier… et pas plus en réalité. Le niveau de détails est correct, mais, là aussi, la perte de qualité intervient dès que l’on se rapproche de la périphérie de l’image. En basse luminosité, cette seconde caméra n’est pas franchement à l’aise, avec du bruit numérique et une balance des blancs souvent déstabilisée. Petite point étrange : une latence apparaît lorsque l’on change de module. Les selfies sont pour leur part d’une très bonne qualité, avec des textures de peau bien retranscrites. Le Fairphone 6 filme en 4K à 30 images par seconde et il se montre plutôt doué dans cet exercice.
Autonomie
En choisissant une batterie amovible, le Fairphone 6 ne peut techniquement pas offrir une énorme capacité. Toutefois, avec ses 4 415 mAh (4 200 mAh pour la précédente génération), celle l’équipant n’a pas à rougir. Pour rappel, le Samsung Galaxy S25 se contente de 4 000 mAh. Le Fairphone 5 n’avait pas vraiment brillé face au protocole de mesure de l’autonomie du Labo Fnac, puisqu’il s’était avoué vaincu au bout de huit heures seulement. Son successeur fera-t-il mieux ? En attendant les résultats, nous avons mis le smartphone à l’épreuve. Il a pu résister à une grosse journée d’utilisation, mais guère plus. Ce n’est pas particulièrement glorieux, donc.
Pour la vitesse de charge, c’est le status quo, avec une puissance admissible de 30 W qui passera par votre propre bloc secteur, car la marque n’en fournit pas. Pour passer le cap des 50 % de charge, il nous a fallu un peu plus de 20 minutes. Un temps plutôt satisfaisant, même si, ensuite cela se ralentit, puisque les 100 % sont atteints en 70 minutes environ. La mesure du Labo Fnac apportera un temps de charge plus précis. Le smartphone fait l’impasse sur la recharge sans fil.
