
Les Nothing Phone (3a) et (3a) Pro sont des smartphones singuliers qui, au-delà de leur design, présentent des caractéristiques techniques solides. Réactifs et dotés d’un bel écran, ils se distinguent par leur sous-système photo et donc par le design de leur bloc caméra. Justement, le trio de caméras des deux modèles se montre plutôt convaincant et même excellent en journée.
En résumé
Avec leur design singulier, et cela concerne également l’interface logicielle, les Nothing Phone (3a) et (3a) Pro se distinguent, ce qui n’est pas une mince affaire aujourd’hui. Passé le premier contact, leur qualité de fabrication apparaît aussi. Techniquement, les deux mobiles permettent une expérience plutôt fluide avec un bel écran pour profiter au mieux des contenus multimédia. Leur autonomie est bonne, avec une recharge relativement rapide. En journée, la caméra principale se montre convaincante, tout comme les deux téléobjectifs, l’ultra grand-angle étant logiquement un peu en retrait. La nuit, les deux smartphones sont un peu moins à l’aise, une situation fréquente dans le milieu de gamme. Finalement, avec une différence de prix de 80 € environ en 256 Go, le plus dur sera de choisir entre le (3a) et le (3a) Pro.
Note technique
Les plus et les moins
- Design très original
- Tarifs intéressants
- Fluidité générale
- Un bel écran
- Plutôt doués en photo
- Autonomie solide
- Surcouche logicielle épurée et réactive
- Pas IP68
- Suivi logiciel correct, sans plus
- Photo : un peu en difficulté la nuit
- Fonctionnalités IA encore balbutiantes
Notre prise en main détaillée
Une fois n’est pas coutume, nous allons réunir deux smartphones dans une seule prise en main, car ils sont très proches. Il s’agit des Nothing Phone (3a) et (3a) Pro, qui se distinguent uniquement au niveau de la photographie.
Nothing est la marque créée en 2020 par Carl Pei, le cofondateur de OnePlus, qui se distingue par des smartphones au design original et minimaliste, des caractéristiques que l’on retrouve aussi dans la surcouche logicielle maison nommée Nothing OS. La marque a lancé en début d’année ses deux nouveaux modèles, les Phone (3a) et (3a) Pro. Le premier ouvre le bal avec un prix d’attaque de 349 € en 8/128 Go, puis 399 € en 12/256 Go. Trois couleurs sont au programme : blanc, noir et bleu. La version Pro est proposée en une seule configuration mémoire : 12/256 Go pour un prix de 479 €. Deux couleurs sont au menu, gris et noir.

Les tarifs évoqués viennent placer ces deux modèles dans le milieu de gamme et face à une concurrence particulièrement dense. On pourrait évoquer, entre autres, le Honor Magic7 Lite, le Xiaomi Redmi Note 14 Pro voire le Pro+ ou encore l’Oppo Reno 13 FS. Des smartphones plutôt récents et qui ne manquent pas d’arguments. Alors, les Nothing Phone sauront-ils tirer leur épingle du jeu ? Pour le savoir, la marque nous a confié un (3a) Pro gris et un (3a) blanc en 12/256 Go.
Design et prise en main
La façade des deux smartphones est occupée à hauteur de 88 % par le même écran de 6,77 pouces. Les bordures sont perceptibles et la largeur globale est plutôt élevée avec 77,5 mm contre, par exemple, 77,6 mm pour le Samsung Galaxy S25 Ultra ou 75,5 mm pour le Honor Magic7 Lite. Les petites mains pourront donc être un peu gênées par ce format. La protection est assurée par du verre Panda et on retrouve un poinçon avec la caméra frontale, sans oublier le capteur d’empreinte digitale. Comme souvent, celui-ci est un peu trop bas à notre goût.

Mais c’est en retournant les deux terminaux que l’effet de surprise intervient, du moins pour les personnes n’ayant jamais eu un modèle de la marque entre les mains. En effet, nous retrouvons la très originale coque faussement transparente, qui produit le fameux effet waouh et fait tourner les têtes.

Pour cette nouvelle génération, la marque abandonne le polycarbonate pour du verre Panda. La transparence est également là pour une autre singularité des smartphones Nothing : le Glyph. Il s’agit de trois arcs de LEDS placés autour du bloc photo et qui vont s’illuminer en fonction d’événements comme un appel entrant, l’arrivée de notifications…

Ce n’est pas vraiment indispensable à nos yeux, mais cela renforce la personnalité unique des Nothing Phone. Bien entendu, le comportement de ces LEDS est personnalisable par le biais d’un menu dédié dans les paramètres des smartphones.
Les deux versions affichent un bloc photo différent. Le (3a) reprend une disposition déjà vue sur les Google Pixel avec trois caméras alignées horizontalement. Le (3a) Pro en impose davantage avec un bloc circulaire dépassant plus nettement de la coque. Il comprend lui aussi trois caméras, ainsi que le flash, qui est déporté sur son petit frère. Mention spéciale pour le Nothing Phone (3a) Pro dont la couleur grise est originale et plutôt réussie. Les deux modèles montent une belle résistance aux traces de doigt.

Leurs flancs sont en polycarbonate et affichent un profit plat. La marque a choisi de placer les deux boutons de réglage du volume à gauche, une disposition rarissime. Les deux boutons en question sont placés à la bonne hauteur, mais leur utilisation pourra néanmoins être un peu ardue pour les personnes gênées par la largeur des smartphones. À droite, le bouton de mise sous tension est lui parfaitement accessible. On remarque au-dessous une autre commande qui n’est pas dévolue à la photo. Prenant le nom d’Essential Key, elle lance la capture de votre voix (appui long) ou celle de votre écran (appui simple) tandis qu’un appui double affiche Essential Space, un espace géré par intelligence artificielle sur lequel nous reviendrons.

Enfin, la tranche inférieure est occupée par la prise USB-C et par le logement pour les nanoSIM. Les deux mobiles répondent à la norme IP64, qui correspond à une étanchéité totale à la poussière et à la capacité de résister à des projections d’eau. L’immersion totale n’est donc pas de mise, ce qui est plutôt décevant par rapport à la concurrence qui a, elle, passé ce cap. On note cependant que la marque met en avant la robustesse de ces deux nouveaux modèles. Ainsi, ils résisteraient à trois semaines passées à une température de 85 °C avec 85 % d’humidité.
Le connecteur USB-C demeure fonctionnel après 30 000 cycles d’utilisation et les différents boutons après 25 000 pressions. Le verre Panda utilisé sur les deux faces a pu être rayé plus de 2 500 fois avec de la laine d’acier. Quant à la fameuse étanchéité, Nothing annonce avoir testé victorieusement ses smartphones face à une immersion de 20 minutes sous 25 cm d’eau.

Le Nothing Phone (3a) pèse 201 g, soit 10 g de moins que son grand frère. Un certain embonpoint par rapport à la précédente génération, largement sous la barre des 200 g. En revanche, avec une épaisseur de 8,4 mm, le millésime 2025 est légèrement plus fin. Les deux haut-parleurs sont corrects, malgré l’absence de technologies d’améliorations audio telles que le fameux Dolby Atmos.
L’écran
Les deux versions du (3a) s’appuient sur le même écran. La dalle AMOLED présente une définition de 1 080×2 392 pixels avec une densité de 387 ppp. Des chiffres classiques parmi les smartphones de la catégorie. La fréquence de rafraîchissement peut atteindre 120 Hz, mais, faute de technologie LTPO, elle ne peut varier dynamiquement jusqu’à 1 Hz. La fréquence peut être réglée sur 120 ou 60 Hz en mode fixe, tandis que le mode Dynamique passerait par des paliers de 30, 60, 90 et 120 Hz en fonction de l’utilisation qui est faite du smartphone.

Pour son nouveau millésime, Nothing a décidé de considérablement booster la luminosité de l’écran, qui passe ainsi en pic de 1 300 à 3 000 nits. Cependant, cette indication est surtout là pour épater la galerie, car elle ne correspond pas à ce que l’utilisateur pourra rencontrer dans la « vraie vie ». Pour cela, il vaut mieux s’intéresser à la luminosité maximale et à la luminosité HBM. L’augmentation est moins importante, puisque l’on passe de 700 à 800 nits et de 1 100 à 1 300 nits. Dans tous les cas, nous avons pu utiliser les Nothing Phone (3a) et (3a) Pro en plein soleil très confortablement. En attendant les mesures des sondes du Labo Fnac, la justesse des couleurs nous a semblé excellente. Un excellent écran, donc, qui n’a pas vraiment à rougir en termes de qualité d’affichage par rapport à des modèles bien plus coûteux.
Communication
Les deux smartphones s’appuient sur la même base technique, mais avec une petite différence qui peut intéresser certains consommateurs, notamment ceux amenés à voyager fréquemment. En effet, seul le (3a) Pro embarque la technologie eSIM. Pour le reste, nous avons face à nous des terminaux modernes bien entendu compatibles avec la 5G. Ils proposent le wifi 6 et le Bluetooth 5.4. Un programme conforme aux smartphones de milieu de gamme, même si le wifi 6e aurait été un vrai plus.

Nous n’avons pas observé de difficultés particulières pour trouver le réseau et les conversations téléphoniques présentent une excellente qualité. Les spécialistes du Labo nous en apprendront plus sur la capacité de ces mobiles à conserver une connexion stable et efficace. Le NFC répond également présent pour payer avec Google Pay, par exemple.
Performances et interface
Si la précédente génération s’appuie sur une plateforme signée MediaTek, ce n’est plus le cas ici, puisque nous retrouvons le Qualcomm Snapdragon 7 s Gen 3. Cette puce qui équipe également le Xiaomi Redmi Note 14 Pro+ est gravée en 4 Nm et peut compter sur ses huit cœurs physiques pour une fréquence maximale de 2,5 GHz. Avec 12 Go de RAM, cette mécanique se montre plutôt à la hauteur et nous n’avons ressenti aucun ralentissement au quotidien. Certes, les jeux vidéo les plus exigeants atteignent un nombre d’images par seconde moins élevé que les mobiles haut de gamme, mais les deux smartphones ont du répondant, avec en prime une bonne gestion thermique. Le protocole de mesure de la performance du Labo devrait nous permettre d’en savoir plus et surtout de nous fournir une base de comparaison avec la concurrence.

Les deux variantes s’appuient sur la même base logicielle. Il s’agit d’Android 15 avec la surcouche maison, Nothing OS 3.1. Au menu, une interface très sobre dont le côté monochrome assoit son originalité. Il est toutefois possible d’opter pour un design plus classique, type Android pur, si vous vous sentez trop perdu. Nothing développe une série de widgets plutôt pratique et a la bonne idée de limiter au maximum les applications inutiles.
L’intelligence artificielle est sans surprise présente, au travers notamment d’Essential Space qui est là pour simplifier votre quotidien. Mais rien d’aussi puissant que le Galaxy AI des smartphones Samsung, par exemple. La marque annonce des mises à jour vers les trois prochaines versions d’Android ainsi que six années de mises à jour de sécurité. On voit beaucoup mieux aujourd’hui, y compris dans le milieu de gamme.

Photo
Les Nothing Phone (3a) et (3a) Pro se distinguent en matière de photo. En effet, le (3a) dispose d’un téléobjectif classique offrant un grossissement x2, tandis que la version Pro opte pour un téléobjectif périscopique x3. L’optique du Phone 3a ouvre à ƒ/2,0 et met à contribution un capteur de 50 mégapixels. Ce téléobjectif correspond à un 50 mm argentique. Le téléobjectif du (3a) Pro est un peu moins lumineux avec une ouverture ƒ/2,6 pour une équivalence d’un 70 mm. Le capteur est également un 50 mégapixels, mais il est différent de celui de son petit frère. Fourni par Sony, il devrait mieux se comporter en basse luminosité grâce à ses photosites plus gros.

Les deux autres modules photo sont identiques sur les deux modèles. Nous trouvons tout d’abord un grand-angle avec une optique ƒ/1,9 qui équivaut à un 24 mm argentique. Le capteur est un 50 mégapixels et le pixels binning opère par défaut. La troisième caméra est un ultra grand-angle plutôt modeste sur le papier avec son capteur de seulement 8 mégapixels. L’optique dénuée d’autofocus ouvre à ƒ/2,2 et correspond à un 15 mm argentique.

En attendant l’analyse des spécialistes du Labo Fnac, nous avons bien entendu réalisé plusieurs séries de photos avec les deux smartphones. La caméra principale s’est montrée particulièrement efficace en journée avec beaucoup de détails et une colorimétrie naturelle. Les traitements numériques sont précis et le rendu des textures complexes proche de la perfection. L’autofocus vise juste. La nuit, nous sommes moins enthousiastes. La balance des blancs est un peu dans les choux et le bruit numérique trop présent. L’ultra grand-angle se montre moyen. Pas catastrophique, il sera capable de vous proposer des photos correctes en journée. La nuit, pas de miracle. Les photos perdent en netteté et le bruit numérique prend beaucoup de place.

Le téléobjectif du Nothing Photo 3a se montre séduisant dans un environnement lumineux. Les couleurs sont un peu plus boostées et les photos apparaissent bien contrastées et nettes. Le soir venu, c’est une autre histoire avec une balance des blancs moins précise et du bruit numérique venant réduire nettement le niveau de détails.
Le Nothing Phone (3a) Pro présente un téléobjectif également très efficace en journée. Nous avons particulièrement apprécié le piqué de l’image ainsi que son contraste. Les couleurs sont naturelles et très proches de celles reproduites par le module grand-angle. Contre toute attente, il se montre capable de réaliser des photos parfaitement exploitables la nuit. Le lissage est appliqué avec nuance pour conserver de nombreux détails. Les deux smartphones proposent un zoom hybride, x4 pour le (3a) et x6 pour le (3a) Pro. Cela fonctionne très bien.
Le Nothing Phone (3a) dispose d’une caméra frontale de 32 mégapixels, tandis que le Pro grimpe à 50 mégapixels. Dans un cas comme dans l’autre, la marque a choisi de ne pas intégrer le pixels binning. Les selfies produits par les deux smartphones sont finalement très proches, c’est-à-dire plutôt convaincants. Les deux mobiles peuvent filmer en 4K à 30 FPS, avec à la clé des vidéos dynamiques et détaillées.

Autonomie
Côté énergie, les deux versions disposent du même équipement. La batterie affiche une capacité de 5 000 mAh, plutôt standard aujourd’hui. Le protocole du Labo Fnac permettra d’obtenir une mesure d’autonomie précise et directement comparable avec d’autres smartphones de la catégorie. En attendant, nous avons atteint avec une bonne marge une journée et demie sans recharger. Un temps à prendre évidemment avec des pincettes, puisqu’il varie forcément en fonction de l’intensité de l’utilisation. L’autonomie est donc bonne.

Pour la recharge, la marque ne fournit pas de bloc secteur, mais simplement un câble USB-C/USB-C. Les deux variantes sont également sur un pied d’égalité avec une puissance en entrée de 50 W. Avec un bloc capable de délivrer cette puissance, nous avons effectué une pleine charge en un peu plus d’une heure après avoir atteint les 50 % en un peu plus de 20 minutes. Des temps de passage corrects, même si certains concurrents vont bien plus vite aujourd’hui.
Les deux Nothing se passent de la recharge sans fil. Dommage, car c’est une possibilité supplémentaire appréciable.