Derrière un design revu, le Pixel 9 Pro XL cache finalement de belles choses, comme un trio de caméras efficaces ou une partie logicielle au top. Sa mécanique lui donne une belle aisance grâce à une grande optimisation. Dommage qu’Android 15 ne soit pas encore là.
En résumé
Le Google Pixel 9 Pro XL n’est pas une révolution, s’apparentant plutôt à notre sens à une belle évolution du Pixel 8 Pro lancé l’année dernière. Son design innove tout en conservant un air de famille avec les précédentes générations et son écran offre une scène immense et lumineuse pour profiter d’une interface toujours aussi agréable.
Ses trois caméras fonctionnent parfaitement, mais la concurrence a bien travaillé pour venir au moins à leur niveau voire les dépasser en certaines circonstances. L’autonomie progresse légèrement, mais pas vraiment la vitesse de charge.
Note technique
Les plus et les moins
- Impressionnant en photo
- Un smartphone très bien conçu et prêt pour l'IA
- Des couleurs superbes et justes
- Les performances globales
- Un peu léger en autonomie
- Luminosité de l'écran
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Google a annoncé, lors de sa conférence baptisée « Made by Google », de nombreuses nouveautés, dont pas moins de quatre nouveaux smartphones, y compris le premier pliant de la marque disponible en France, le Pixel 9 Pro Fold que nous vous présentions dans cet article. Nous vous proposons de découvrir avec nous le Pixel 9 Pro XL qui couronne la gamme de smartphones classique du géant américain.
Au programme, vous l’aurez compris, un très haut de gamme doté d’un immense écran que l’on comparera donc volontiers au Samsung Galaxy S24 Ultra (testé par le Labo Fnac ici) ou au Honor Magic6 Pro (également testé par nos soins) pour rester chez Android.
Le Google Pixel 9 Pro XL débarque sur le marché avec 16 Go de RAM et quatre capacités de stockage différentes : 128 Go, 256 Go, 512 Go et enfin 1 To pour respectivement 1199 €, 1299 €, 1429 € et 1689 €. Quatre couleurs sont aussi de la partie : porcelaine, quartz rose, vert sauge et noir volcanique.
À titre de comparaison, le Samsung Galaxy S24 Ultra est au prix de 1319 € en 256 Go (la plus petite capacité disponible), 1439 € en 519 Go et 1679 € en 1 To. Nous sommes donc globalement dans les mêmes eaux. Pour notre prise en main, la marque nous a prêté un exemplaire porcelaine de 128 Go. Le modèle le moins onéreux, donc. Les tests du Labo Fnac ont été réalisés sur un exemplaire du commerce.
Général
Dimensions & poids
Design et prise en main
Pour le millésime 2024, Google a décidé de repenser sa gamme de smartphones avec l’arrivée d’une version Pro XL par opposition au Pro tout court qui opte pour un format plus compact. Le Pixel 9 Pro XL vient donc directement se comparer au Pixel 8 Pro. Il adopte un écran encore plus grand que celui-ci, puisque l’on passe de 6,7 à 6,8 pouces, comme sur le S24 Ultra de Samsung.
La dalle conserve un ratio 20/9e, plus allongé que son concurrent coréen. Par ricochet, le smartphone de Google est un peu plus haut, mais nettement moins large : 162,8×76,6 mm contre 162,3×79 mm. L’écran occupe 88 % de la surface et il est protégé par du verre Gorilla Glass Victus 2. Il accueille une caméra frontale dans un poinçon et le lecteur d’empreinte digitale. Celui-ci n’est pas, comme trop souvent, placé trop bas et le pouce vient sans effort se positionner dessus.
Le dos est également en verre Gorilla Glass Victus 2. La finition satinée permet de repousser les traces de doigt. Son contact est particulièrement agréable et la couleur porcelaine, une sorte de blanc cassé, est plutôt séduisante à nos yeux.
Les designers de Google ont retravaillé le bloc photo. Les trois caméras sont toujours alignées horizontalement, mais l’imposant bloc qui les accueille ne court plus sur toute la largeur du smartphone. Il s’arrête un peu avant le bord. C’est plutôt massif et le bloc dépasse nettement de la coque. Cependant, le Pixel 9 Pro XL reste stable lorsqu’il est posé sur une table.
Pour les tranches de son nouveau smartphone, Google a opté pour de l’aluminium poli, une finition qui rappelle certaines générations d’iPhone. Cela donne un aspect résolument premium, même si c’est un peu glissant. On retrouve la disposition inversée des touches matérielles, avec donc le réglage du volume qui vient sous le bouton de mise sous tension.
Avec les grands smartphones, il est parfois difficile d’accéder aisément à ces touches matérielles. Ici, régler le volume ne pose pas de difficultés. Le bouton de mise sous tension est lui aussi plutôt facilement accessible, du moins pour les utilisateurs aux grandes mains.
Pour le son, l’utilisateur pourra compter sur deux haut-parleurs, le plus puissant placé dans la tranche inférieure et le second juste au-dessus de l’écran. Google n’embarque pas le Dolby Atmos ou son concurrent signé DTS. On trouve simplement la possibilité de basculer en audio spatial. Le smartphone jouit évidemment d’un assemblage parfait et il répond à la norme IP68.
L’écran
Sans surprise, le Pixel 9 Pro XL s’appuie sur une dalle AMOLED qui conserve la même définition que celle de la précédente génération, soit 1344×2992 pixels. Cela se traduit par une densité de 486 ppp, un chiffre très élevé, synonyme d’une finesse d’affichage impressionnante. Le smartphone est, au lancement, réglé en haute résolution, c’est-à-dire à 1008×2244 pixels. En basculant dans le mode Pleine résolution, on retrouvera les pixels manquants, au risque de consommer un peu d’énergie.
Google suit la tendance actuelle et annonce une luminosité maximale boostée : elle passe en pic de 2400 à 3000 nits, un chiffre qui place l’écran du Pixel 9 Pro XL au-dessus du Samsung Galaxy S24 Ultra qui atteint les 2600 nits. Encore une fois, il s’agit d’une valeur théorique qui ne sera pas atteinte dans la vraie vie.
La fréquence de rafraîchissement maximale est de 120 Hz et l’on retrouve la technologie LPTO. Celle-ci est activée par défaut, mais l’utilisateur peut choisir un mode limité à 60 Hz. Les différentes sondes du Labo Fnac nous permettent de voir exactement ce que cet écran a dans le ventre.
Le taux de contraste du Pixel 8 Pro mesuré l’année dernière était très décevant avec un modeste 213:5 et malheureusement le Pixel 9 Pro XL ne fait guère mieux avec 230:5. À titre de comparaison, le Samsung Galaxy S24 Ultra atteint 545:5 ! Notre smartphone du jour affiche en revanche une excellente fidélité des couleurs avec une note de 9,2 contre 8,7 pour son prédécesseur.
La directivité de la dalle est correcte, sans plus. En effet, avec un angle de vision de 30°, la perte de lumière est de 39 %, un chiffre élevé puisque le Pixel 8 Pro ne perd que 27 %. Lorsque l’angle de vision passe à 45°, le smartphone affiche une perte de 65 %, là aussi son prédécesseur fait mieux (58 % de perte, en l’occurrence).
Communication
Le Pixel 9 Pro XL ne peut accueillir qu’une nanoSIM qui pourra être complétée voire remplacée par une eSIM. La partie connectivité de la plateforme Tensor G4 est fournie par Samsung avec son modem Exynos 5400. Au programme, une 5G véloce et compatible avec toutes les bandes de fréquences, mais aussi le Bluetooth 5.3 et le wifi 7. Le smartphone de Google propose également l’UWB (Ultra Wide Band), une technologie par exemple utilisée par les AirTags d’Apple pour offrir un positionnement ultraprécis.
On trouve aussi la fonction d’appel SOS par satellite, là aussi une possibilité inaugurée par la marque à la pomme. Les mesures effectuées dans la célèbre chambre anéchoïque du Labo Fnac nous montrent un tableau tout simplement identique à celui du Pixel 8 Pro. On retrouve donc une faiblesse marquée en 4G et au contraire un excellent comportement en GSM 900. Le Wi-Fi est dans la moyenne. Le chapitre communication du Pixel 9 Pro XL est donc sans éclat particulier. A l’usage, dans zone bien couverte, vous ne remarquerez sans doute rien de particulier cependant.
Performance et interface
Avec son processeur Tensor G4, Google ne cache pas sa volonté de privilégier l’efficience énergétique à la recherche de la performance pure et dure. Le message est clair : il ne faut pas s’attendre à une puissance en forte augmentation. La puce est gravée en 4 Nm, comme sa devancière, mais adopte une architecture plus classique en revenant à huit cœurs physiques au lieu de neuf sur le Tensor G3. Elle accueille cependant des cœurs de nouvelle génération : un Cortex-X4 à 3,1 GHz, trois Cortex-A720 à 2,6 GHz et enfin quatre Cortex-A520 à 1,9 GHz. L’ensemble est accompagné par un circuit graphique Mali-G715 MC7 et par une généreuse quantité de RAM, 16 Go en l’occurrence.
En pratique, rien à dire : le smartphone est totalement fluide dans le cadre de l’usage classique d’un modèle haut de gamme. Pour les jeux, nous avons relevé quelques ralentissements, mais au bout de plusieurs minutes seulement. Cela pourrait être le résultat d’une politique prudente qui abaisse rapidement la fréquence de fonctionnement des composants du mobile pour limiter sa montée en température.
Pour être réellement fixés, nous avons attendu les résultats obtenus par le Pixel 9 Pro XL face au protocole de tests du Labo Fnac, qui simulent des usages plus ou moins intensifs. Le Pixel 8 Pro avait réalisé un parcours honorable, le rapprochant des smartphones équipés en Qualcomm. Son successeur fait encore un peu mieux, notamment face aux usages les plus extrêmes. La partie graphique progresse également.
La partie logicielle est surprenante à plus d’un titre. Tout d’abord, le smartphone reste sous Android 14. À son lancement en tout cas, car le Pixel 9 Pro XL bénéficiera des sept prochaines versions d’Android et de sept années de correctifs de sécurité. Jusqu’à présent, les Pixel inauguraient les nouvelles versions d’Android, mais la nouvelle mouture de l’OS de Google ne débarquera qu’un peu plus tard.
Sans surprise, l’intelligence artificielle est au cœur de l’expérience. Gemini, l’IA générative de Google, peut être directement appelé d’un simple appui long sur le bouton de mise sous tension et on retrouve beaucoup de possibilités dans le domaine de la photo.
Certaines sont connues, comme la possibilité en quelques clics de supprimer un élément d’une photo, mais d’autres débarquent avec le Pixel 9 Pro XL. C’est le cas par exemple de la possibilité d’ajouter très facilement une personne sur une photo. Malheureusement, toutes les fonctionnalités ne sont pas encore disponibles sur les smartphones commercialisés en France ou nécessitent d’employer la langue anglaise. Manquent ainsi à l’appel Pixel Studio, qui permet de créer une image à partir d’un prompt, le résumé des enregistrements vocaux ou encore le résumé des appels téléphoniques. Tout cela devrait arriver progressivement.
Photo
Pas de révolution du côté de la photo sur le Google Pixel 9 Pro XL, du point de vue purement matériel en tout cas. En effet, les trois caméras sont quasiment les mêmes que sur la précédente génération. La caméra principale s’appuie ainsi sur un capteur de 50 mégapixels et sur une optique ƒ/1,7 qui correspond à un 24 mm argentique. Le pixels binning aboutit à des photos de 12,5 mégapixels, mais il est possible de basculer, moyennant quelques manipulations, en 50 mégapixels.
La deuxième caméra est un téléobjectif périscopique équivalant à un 113 mm argentique (x5) qui présente une ouverture ƒ/2,8. Le capteur est un 48 mégapixels et le pixels binning est actif par défaut. On remarque cependant que les photos ne font pas, comme attendu, 12 mégapixels, mais 12,5 mégapixels (et 50 mégapixels en mode Pleine résolution). Même chose pour l’ultra grand-angle qui s’appuie lui aussi sur un capteur de 48 mégapixels, le même que sur le Pixel 8 Pro. En revanche, l’optique diffère. Son champ de vision passe de 126 à 123° et elle est sensiblement plus lumineuse puisque l’on passe de ƒ/2,0 à ƒ/1,7.
Sur le plan technique, le Pixel 9 Pro XL reste plutôt classique, mais le savoir-faire de Google en matière de traitement numérique est capable de réaliser des prouesses. Est-ce que cela sera le cas ici face à l’œil impitoyable des experts photo du Labo Fnac ? Son prédécesseur les avait séduits, y compris en basse lumière, avec en prime une colorimétrie tout simplement idéale.
Le verdict du Labo Fnac est tombé. Le Google Pixel 9 Pro XL est bien un as en photographie, mais il ne progresse pas par rapport à son prédécesseur. Au contraire même, il fait parfois moins bien que celui-ci. C’est le cas par exemple en basse lumière. La colorimétrie de la caméra principale s’éloigne un peu de la perfection. C’est essentiellement la caméra principale qui laisse quelques plumes lors de son passage entre les mains des spécialistes du Labo Fnac. Même constat général pour la caméra frontale.
Pour notre part, nous avons bien entendu complété notre prise en main par une sortie sous un beau soleil. Le Pixel 9 Pro XL dispose d’une caméra principale très réussie avec des photos détaillées et dynamiques. Cela manque parfois un peu de naturel, les ciels notamment, mais l’ensemble demeure harmonieux. La nuit, le résultat est également très bon. Les deux autres caméras sont du même acabit.
L’ultra grand-angle progresse encore et le téléobjectif est solide, même s’il est un peu plus à la peine la nuit. Le mode Portrait impressionne, boosté par l’IA, et la caméra frontale se montre convaincante. Le smartphone peut filmer jusqu’en 8K à 30 images par seconde, mais le seul mode disponible est Vidéo Boost qui, grâce à l’IA, accentue l’apport du HDR et les détails du zoom.
Autonomie
L’autonomie n’a jamais été véritablement le point fort des smartphones de Google. Malgré sa grosse batterie de 5050 mAh, le Pixel 8 Pro n’avait pas fait d’étincelles au test du Labo Fnac, avec seulement 10 h 8 de fonctionnement. Son successeur fait un peu mieux, sa batterie étant quasiment identique (5060 mAh), avec cette fois une durée de fonctionnement de 10 h 32, plus de 25 minutes de gagnées entre les deux générations. C’est déjà cela de pris même si un S24 Ultra de Samsung dépasse lui les 11 heures d’autonomie.
En utilisation soutenue, le Pixel 9 Pro XL a atteint une grosse journée de fonctionnement sans recharge. Le smartphone accepte en recharge une puissance de 37 W, soit 7 W de plus que le précédent millésime. Malgré tout, le Labo Fnac a mesuré un temps de charge de 88 minutes, soit 4 minutes de plus que le Pixel 8 Pro. C’est long en 2024 face à certains concurrents, chinois notamment, mais signalons toutefois que c’est plus rapide que le Samsung Galaxy S24 Ultra. Élément intéressant au quotidien : en 20 minutes, les 50 % de charge sont atteints.
Il n’y a pas de bloc secteur dans le boîtier, mais simplement le câble USB-C vers USB-C. Pas d’évolution du côté de la recharge sans fil avec une puissance de 23 W si vous utilisez le socle de recharge Google (Pixel Stand) ou 12 W sur les solutions au standard Qi.
Conclusion
Le Google Pixel 9 Pro XL n’est pas une révolution, s’apparentant plutôt à notre sens à une belle évolution du Pixel 8 Pro lancé l’année dernière. Son design innove tout en conservant un air de famille avec les précédentes générations et son écran offre une scène immense et lumineuse pour profiter d’une interface toujours aussi agréable.
Ses trois caméras fonctionnent parfaitement, mais la concurrence a bien travaillé pour venir au moins à leur niveau voire les dépasser en certaines circonstances. L’autonomie progresse légèrement, mais pas vraiment la vitesse de charge.