En résumé
Difficile au final de vivement conseiller ce smartphone signé Nokia. Si sa qualité de fabrication et l’originalité de sa robe plaident en sa faveur, ce n’est pas vraiment le cas des autres critères. Son processeur suffit à lui offrir une expérience fluide, mais il marquera le pas lors de l’exécution des applications les plus lourdes, on pense notamment aux jeux. En photo, nous sommes dans le « correct sans plus » tandis que l’autonomie est en deçà de nombreux concurrents à l’instar du Samsung Galaxy A50 qui a su résister 4 heures de plus à notre test ! Bon point en revanche pour la conservation d’une prise casque et d’un emplacement microSD qui n’entrave pas l’utilisation de deux nanoSIM.
Note technique
Les plus et les moins
- Qualité de fabrication
- Prise casque
- microSD + double SIM
- Android One
- Des photos plutôt moyennes
- Autonomie décevante
- Prix par rapport à la concurrence
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Nokia concentre tous ses efforts ou presque sur l’entrée et le milieu de gamme, des segments au sein desquels la marque à cheval sur l’Europe et l’Asie aurait le plus son épingle à tirer. Le catalogue est riche de smartphones pour toutes les bourses et même de quelques feature phones, dont certains jouent à fond la carte de la nostalgie. Ce n’est pas le cas du Nokia 7.2 au design résolument moderne. On vous dit tout dans ce test.
HMD, qui se cache derrière Nokia, développe une vaste gamme de smartphones couronnée par l’atypique Nokia 9 PureView, une gamme très fréquemment renouvelée afin de coller au plus près aux aspirations des consommateurs. Le Nokia 7.2 se situe dans le segment supérieur du milieu de gamme, et trouvera par exemple face à lui le Samsung Galaxy A50 testé ici.
Le Nokia 7.2 est un smartphone dans l’air du temps avec son grand écran de 6,3 pouces affublé en haut d’une encoche type goutte d’eau qui accueille la caméra frontale. Au dos, on retrouve trois appareils photo ainsi que le flash. Le boîtier dissimule une mécanique éprouvée, à savoir un processeur Qualcomm Snapdragon 660 accompagné de 6 Go de mémoire vive. Pour le stockage, les 128 Go de mémoire interne peuvent se voir compléter par une microSD. Notez que le Nokia 7.2 propose des emplacements pour deux nanoSIM et un slot dédié à la carte mémoire.
Ce smartphone est relativement encombrant et épais avec 159,9 x 75,2 x 8,3 mm sous la toise. Mais c’est surtout son poids qui est à pointer du doigt puisqu’il atteint les 180 g contre 166 g pour le Samsung Galaxy A50 qui au passage est aussi légèrement moins imposant malgré son écran de 6,4 pouces. Le Nokia 7.2 ne bénéficie pas de conformité à une norme IP, et ne résiste donc pas à l’eau. En revanche, sa tranche supérieure conserve une prise casque jack tandis qu’à l’opposé prend place la prise USB-C. Le 7.2 n’a donc plus grand-chose à voir avec le 7.1 lancé un an plus tôt.
L’ergonomie et le design
Si le Nokia 7.1 affiche en façade une large encoche pour la caméra frontale, et son successeur en a considérablement réduit la taille. L’idée est bien entendu de moins perturber le confort d’utilisation du smartphone, mais aussi de maximiser le taux d’occupation de l’écran par rapport à l’avant du mobile : ce chiffre passe de 79,9 à 82,4 %.
Pour autant, le Nokia 7.2 conserve des bordures assez visibles surtout en bas, tant est si bien que les designers ont pu y placer le nom de la marque. Le A50 de Samsung fait ainsi mieux, flirtant avec les 85 %. Logiquement, le grand écran impose une certaine gymnastique à la main pour que celle-ci puisse accéder à la partie supérieure de l’interface. Il en est de même pour aller chercher les boutons de réglage de volume sur le flanc droit du smartphone. En revanche, la touche d’allumage / mise en veille est facile à trouver avec le pouce droit ou l’index gauche. Il intègre en prime une LED de notification qui vous signalera par exemple un appel manqué ou que le mobile est bien en charge. Nokia propose à gauche un bouton permettant de lancer directement Google Assistant. Des études prouveraient que cette possibilité peu courante se traduit par une utilisation plus fréquente de l’assistant du géant américain. On pourrait cependant être tenté par l’idée d’assigner cette touche, bien placée, à une autre fonction. Une idée qu’il faut abandonner, car il est uniquement possible de la désactiver. Dommage.
Le dos est en verre Gorilla Glass 3 dont la surface a été dépolie pour lui offrir un aspect satiné. C’est à la fois très agréable au toucher et résistant aux sempiternelles traces de doigt. Bien que proéminent (de 2 mm environ), le bloc photo, qui rappelle les terminaux Motorola accueillant les extensions Moto Mods, ne vient pas perturber la stabilité du Nokia 7.2 lorsqu’il est posé à plat, sur une table par exemple.
Pour les contours de son nouveau modèle, Nokia a opté pour un matériau composite proche du polycarbonate présenté comme étant particulièrement robuste. Mention spéciale pour la prise casque placée au-dessus, un choix qui nous a toujours semblé plus pratique que la sortie du câble par le haut du mobile. Pour conclure avec premier tour du propriétaire, la qualité de fabrication est excellente et à l’instar de la plupart des smartphones de la marque le 7.2 dégage une belle impression de robustesse.
L’écran
Pour son écran, le Nokia 7.2 déploie une dalle de 6,3 pouces au format 19/9e. Celle-ci s’appuie sur la technologie IPS, moins coûteuse que l’AMOLED… que l’on retrouve néanmoins dans un Galaxy Galaxy A50. L’écran du Nokia 7.2 présente une définition de 2280 x 1080 pixels qui se traduit par une densité 407 ppp, soit une excellente finesse d’affichage.
Pour pousser plus loin notre analyse de la qualité de l’écran de ce smartphone, nous l’avons soumis à nos différents tests menés dans notre laboratoire. Nous avons dans un premier temps mesuré sa colorimétrie afin d’apprécier sa capacité à restituer les couleurs. La dalle n’est pas vraiment à la fête comme en atteste un delta U’V’ très moyen de 0,024. Les plus grandes faiblesses se situent dans les rouges et dans les verts. La mesure du gamma correspond à la dynamique entre les zones sombres et claires, un exercice difficile pour notre smartphone qui obtient une note simplement moyenne. Pour ce qui est du contraste, l’IPS ne peut pas lutter avec l’AMOLED. Nos sondes ont ainsi établi un score de 466:5. Un chiffre n’a cependant rien de déshonorant, puisqu’il est finalement assez proche du Samsung Galaxy A50.
La directivité est une donnée également très importante, puisqu’elle traduit la capacité d’un écran à demeurer lisible lorsque son utilisateur n’est pas parfaitement face à lui. Là aussi l’AMOLED est théoriquement plus performant dans le domaine. Et cela se confirme puisque, selon nos mesures, le Nokia 7.2 perd déjà 11 % de luminosité en passant de 231 à 170 cd/m² avec un angle de vision de 15°. Lorsque l’angle atteint les 30°, la luminosité passe largement sous les 100 cd/m² avec un petit 89 cd/m². Dans les mêmes conditions, le Galaxy A50 atteint encore les 150 cd/m². Enfin, un angle de 45° se traduit par une luminosité de seulement 43 cd/m².
Le Nokia 7.2 embarque la version Android One du système d’exploitation de Google qui, malheureusement, ne propose aucune possibilité de réglages fins des paramètres d’affichage. Impossible donc de compenser par ce biais certains défauts relevés. La dalle du smartphone est compatible HDR10 et se fait même forte de pouvoir convertir à la volée des contenus SDR en HDR afin de leur offrir les bienfaits de cette technologie… À vrai dire, nous demeurons assez circonspects face à cette technologie baptisée Pure Display, et en aucun cas on ne peut parler de miracle.
L’interface utilisateur
Comme nous l’avons déjà dit, le Nokia 7.2 fonctionne sous Android One. Cette déclinaison d’Android 9.0 entend offrir une expérience la plus proche possible d’un Android pur, se rapprochant ainsi de ce que l’on peut retrouver sur les smartphones Pixel. Les fabricants de smartphones ne rajoutent ni surcouche ni application supplémentaire. Cela permet du même coup d’optimiser le système afin qu’il s’accommode sans mal de processeurs d’entrée et de milieu de gamme. Autre atout, les mises à jour de sécurité promettent un déploiement plus rapide, car elles sont poussées directement par Google. Cela fonctionne, car notre exemplaire disposait du patch de sécurité du mois en cours.
Bien entendu, Android One entraînera certainement certaines frustrations pour les utilisateurs avancés qui seront en manque de réglages précis et de possibilités de personnalisation. Il est parfois impossible d’aller aussi loin qu’avec des terminaux disposant d’une surcouche. Le mode Sombre se contente par exemple du service minimum : les paramètres demeurent ainsi blancs comme neige… Signalons pour finir la présence d’une fonction radio FM permise par la possibilité de glisser un casque filaire. Pour le reste, peu de choses à dire.
Les performances
Le processeur Qualcomm Snapdragon 660 est une valeur sûre qui équipe bon nombre de smartphones de milieu de gamme. Cette puce gravée en 14 nm intègre quatre noyaux Kryo 260 Gold cadencés à 2,2 GHz et quatre Kryo 260 Gold affichant quant à eux une fréquence de 1,8 GHz. Le GPU, le processeur graphique, est un Adreno 512. La présence d’Android One permet d’obtenir une expérience utilisateur de bonne facture. Les applications natives se lancent assez rapidement pour demeurer fluides par la suite. Certes le Nokia 7.2 ne dégage pas la même impression d’instantanéité que les smartphones haut de gamme surpuissants, mais rien de véritablement gênant au quotidien. Pour les jeux en revanche, les titres les plus exigeants devront voir leurs prétentions à la baisse en matière de niveau de détails et fps.
Face à notre test JavaScript, ce comportement est confirmé puisque le 7.2 assure pour les processus très légers puisque nous avons mesuré un temps de réponse de 83 ms pour assurer ensuite un framerate de 12 fp, soit exactement les mêmes chiffres que le Xiaomi Mi 9 T Pro pourtant équipé d’un Snapdragon 855 ! Il perd forcément ensuite de sa superbe. Dès notre second palier qui correspond à des processus ordinaires, nous tombons ainsi à 6 fps pour un temps de réponse de 170 ms. Le Nokia 7.2 est ensuite franchement à la peine face aux processeurs complexes et très complexes avec des temps de réponse de respectivement 256 et 333 ms pour des framerates tombant à 4 et 3 fps. Toutefois, le smartphone de Nokia conserve une petite longueur d’avance sur l’Exynos du Samsung Galaxy A50.
La photo et la vidéo
Aujourd’hui, la photo devient sans doute l’enjeu principal pour de nombreux consommateurs et en la matière, le nom de Nokia peut encore résonner aux oreilles des plus anciens comme une référence. C’est d’autant plus vrai ici qu’un nom prestigieux prend place au centre du cercle qui accueille les trois caméras du smartphone : ZEISS. Le spécialiste allemand de la photo aurait donc mis son expertise au service de Nokia pour mettre au point les fonctions photo de ce modèle. Commençons par la caméra principale. Elle se compose d’un capteur de 48 mégapixels qui par défaut prend des clichés de 12 mégapixels puisque nous retrouvons le Pixel Binning qui regroupe les pixels 4 par 4. Ce capteur est associé à une optique équivalente à un 26 mm ouvrant à f/1,8. Des caractéristiques assez communes donc. Le second module est un ultra grand-angle équivalent à un 13 mm et présentant une ouverture de f/2,2. Il utilise un capteur de 8 mégapixels. Enfin le dernier module de 5 mégapixels est dévolu à la profondeur de champ.
Sans plus attendre, nous avons soumis le Nokia 7.2 au protocole de test mené dans notre Labo, des tests comme toujours avec les réglages automatiques et donc ici en 12 mégapixels. Le capteur souffre d’un certain manque d’homogénéité et de possibilités de recadrage limitées. Son centrage n’est pas parfait. Pour résumé, un bilan en demi-teinte. L’optique associée nous fait retrouver le sourire puisqu’elle ne présente aucune aberration chromatique ni distorsion. Nos sondes ont simplement relevé une légère présence d’astigmatisme et quelques déformations géométriques. Quant à la restitution des détails, elle n’est pas franchement impressionnante.
En pratique, nous avons profité d’une belle journée pour nous promener dans les rues de la Capitale. Malgré des conditions optimales, les photos réalisées nous ont laissés sur notre faim. Les couleurs ne semblent pas toujours retranscrites de manière naturelle et du bruit apparaît très rapidement, même de jour sur un cliché capturé en ISO 100. Quand la lumière baisse un peu et devient artificielle, le Nokia 7.2 a parfois eu de la peine à faire la mise au point. D’une manière générale, il semble parfois à la peine en termes de réactivité.
Impossible par exemple d’obtenir une photo nette d’une personne sur un escalier mécanique. En revanche, la balance des blancs est précise et la caméra réagit bien sur une scène mêlant des zones d’ombre et des espaces lumineux. Le passage en 48 mégapixels améliore les choses, mais de manière très légère. Le mode nuit aboutit à des résultats parfois improbables, parfois surnaturels et souvent les deux réunis. Mais il permet toutefois de capturer des scènes qui ne pourraient l’être sans lui. Le mode Portrait est très correct avec un détourage précis et un rendu au final plutôt naturel.
Le module ultra grand-angle souffre globalement des mêmes maux : est-ce à dire que ces derniers proviennent essentiellement des traitements numériques et non du matériel ? La déformation sur les contours est contenue par le biais d’un traitement logiciel.
Le capteur avant de 20 mégapixels est rapidement mis en difficulté par nos tests qui ont démontré un manque flagrant d’homogénéité pour de très faibles possibilités de recadrage. Il est en revanche parfaitement centré. L’optique associée réagit beaucoup mieux puisque la voilà dénuée de toute aberration chromatique, astigmatisme ou tendance à la distorsion. Nous avons simplement relevé une légère déformation géométrique. Malheureusement l’ensemble a eu beaucoup de mal à restituer tous les détails de notre scène de test.
La captation vidéo peut se faire jusqu’à la 4K à 30 images par seconde. Avec une plateforme Qualcomm de milieu de gamme, nous vous conseillons d’opter plutôt pour du Full HD 1080p pour un résultat final plus fluide et plus stable.
Le rendu audio
L’unique haut-parleur qui prend place dans la tranche inférieure du smartphone n’est pas particulièrement puissant, mais il affiche une courbe bien équilibrée autour des médiums. Un choix commun à quasiment tous les smartphones puisque cela correspond aux conversations vocales ou encore aux dialogues dans un film ou une série. Les aigus s’effondrent assez brusquement dès 2,5 kHz avec de ressurgir autour des 5 kHz de manière un peu étrange. Comme annoncé au début d’article, une prise casque classique type jack 3,5 mm répond présent et ravira donc les personnes soucieuses de conserver leur casque filaire.
La qualité de réception (performances radio)
Le Nokia 7.2 se montre compatible avec toutes les bandes de fréquence utilisées dans l’Hexagone, un élément particulièrement important pour la 4G, car certains smartphones à l’origine plus ou moins exotique ignorent la bande de fréquence B28 utilisée par Free Mobile. Le modem radio intégré supporte la norme LTE Cat6 qui correspond à une vitesse de téléchargement maximale théorique de 300 Mbps contre 50 Mbps en upload. C’est le minimum actuellement, car le réseau de nos opérateurs peut supporter des débits supérieurs en fonction des zones géographiques. Le smartphone de Nokia s’est montré plutôt convaincant face à nos tests.
En GSM, le 7.2 est à l’aise sur les deux fréquences, 900 et 1800 MHz avec une excellente sensibilité. Tout juste peut-on noter une directivité marquée dans la bande GSM 1800. En 3G, c’est plutôt bon avec là aussi une petite tendance à la directivité. Le Nokia 7.2 souffre en revanche en 4G sur deux bandes de fréquence : la bande 3 (1800 MHz) et la bande 1 (1950 MHz) avec dans les deux cas une sensibilité médiocre. Rien à dire a contrario pour les autres bandes.
Nous retrouvons par ailleurs le Bluetooth 5.0 ainsi que le Wi-Fi 802.11ac sans oublier le NFC.
L’autonomie
La batterie d’une capacité de 3500 mAh se recharge par le biais d’un adaptateur secteur de 10W et le smartphone se montre compatible avec la technologie Qualcomm QuickCharge. Selon nos mesures, il faudra environ 2h15 pour passer de 0 à 100 % de charge. Le Samsung Galaxy A50 par exemple ne réclame que 1h40 pour recharger sa batterie de 4000 mAh. Une première déception, mais ce n’est pas la dernière, car l’autonomie du Nokia 7.2 se montre limitée. En effet, face à nos tests Web, ce mobile a déclaré forfait au bout de 7h37, une performance plutôt décevante au regard de l’intégration d’une mécanique reconnue pour sa frugalité. Impossible donc d’envisager de se passer de recharge plus d’une grosse journée d’utilisation. Par ailleurs, le Nokia 7.2 ne dispose pas de la recharge sans-fil.
Conclusion
Difficile au final de vivement conseiller ce smartphone signé Nokia. Si sa qualité de fabrication et l’originalité de sa robe plaident en sa faveur, ce n’est pas vraiment le cas des autres critères. Son processeur suffit à lui offrir une expérience fluide, mais il marquera le pas lors de l’exécution des applications les plus lourdes, on pense notamment aux jeux. En photo, nous sommes dans le « correct sans plus » tandis que l’autonomie est en deçà de nombreux concurrents à l’instar du Samsung Galaxy A50 qui a su résister 4 heures de plus à notre test ! Bon point en revanche pour la conservation d’une prise casque et d’un emplacement microSD qui n’entrave pas l’utilisation de deux nanoSIM.