Test

Prise en main de la Canon Zoemini : le Zink servi par une application mobile réussie

22 septembre 2018
Par Laure Renouard
Prise en main de la Canon Zoemini : le Zink servi par une application mobile réussie

En résumé

Peu nombreuses sur le marché, les imprimantes Zink évoluent en compétition avec les imprimantes photo traditionnelles, qui livrent des clichés plus grands, et des modèles préférant le papier Instax au rendu proche du Polaroid d’antan. Canon se lance quelques années après les débuts de ce papier à révélation thermique, et comme les autres permet d’imprimer des clichés à la qualité inégale. Toutefois, sa Zoemini bénéficie d’un boîtier que l’on ne craint pas de transporter, d’une grande facilité d’utilisation et d’une application mobile compagnon pour le moins complète. Entre les possibilités de collages, les stickers et filtres en réalité augmentée qu’elle propose, Canon Mini Print multiplie les appels du pied à une cible jeune et adepte des réseaux sociaux. C’est l’atout majeur d’un produit qui, dans l’ensemble, a bien peu de marge de manœuvre pour se distinguer de ses concurrents.

Notre test détaillé

Polaroid est de retour sous la marque Polaroid Originals, Fujifilm séduit avec ses Instax, dont les feuillets sont adoptés par la marque Lomography ou mises à profit dans des imprimantes telles que les Instax Share, les mini-imprimantes sortant des tirages 10 x 15 ont la cote… Bref, la photo papier, c’est de nouveau tendance. Canon, de son côté, ne propose pas d’appareils instantanés. En revanche, le Nippon dispose d’une riche gamme d’imprimantes photo par le biais de ses modèles Pixma et n’a plus rien à prouver en la matière. Toutefois, pour séduire un public nomade, la marque propose désormais un tout petit boîtier baptisé Zoemini, basé sur la technologie d’impression Zink. Nous l’avons essayée pour vous.

Jusqu’alors, Canon misait sur de petites imprimantes dédiées aux tirages en 10 x 15 pour séduire les fans d’albums photo traditionnels et d’images affichées un peu partout dans la maison. Toutefois, ses Selphy ont beau être compactes, elles ne sont pas nomades. La Zoemini (sortie initialement sous le nom d’Ivy au printemps), elle, l’est sans conteste. Mais au lieu d’adopter la technologie jet d’encre habituelle aux imprimantes grand public, elle préfère le Zink. Avant d’entrer dans le vif du sujet, un rappel s’impose donc.

Canon Zoemini

 

© Fahim Alloul / LaboFnac

Le Zink, ou Zero-Ink, est une technologie propriétaire créée par la société du même nom au milieu des années 2000. Comme leur nom l’indique, les feuilles Zink fonctionnent sans cartouches d’encre. Des micro-cristaux cyan, magenta et jaunes sont inclus aux feuillets. Lorsqu’ils sont chauffés, ils révèlent leur couleur : le papier Zink repose donc sur un procédé thermique. Notez que la couche colorée de ce papier particulier est recouvert d’une pellicule protectrice.

D’un point de vue strictement pratique, ces feuillets sont vendus par lots (généralement de 10), mesurent 2 x 3 pouces et sont autocollants. Leur prix est variable, mais vous pouvez compter entre 0,5 et 1 euro la feuille, soit un peu moins que les feuilles Instax. Canon propose quant à lui des packs de 50 feuilles facturés 27,99 euros.

Canon Zoemini

 

© Fahim Alloul / LaboFnac

Ergonomie et mise en service

La Zeomini, déclinée en noir, blanc ou rose, mesure 118 x 82 x 19 cm pour 160 grammes, soit peu ou prou le poids d’un smartphone. L’appareil se glisse donc facilement dans un sac. Tout en plastique, qui paraît robuste, l’appareil se la joue minimaliste. Sur sa tranche gauche siège un bouton d’allumage accompagné d’un témoin lumineux, tandis que sur sa partie supérieure se situe un témoin de charge (rouge en charge, vert lorsque la batterie est pleine) ainsi qu’un port micro-USB 2.0. Un câble USB est fourni avec l’appareil : il pourra être branché sur un ordinateur, sur un chargeur de mobile ou sur une batterie externe lorsque l’utilisateur est en déplacement. Petit bonus très nippon : un emplacement pour dragonne est même prévu. Pratique !

Canon Zoemini

© Fahim Alloul / LaboFnac

L’appairage Bluetooth avec un smartphone est pour le moins simple. Il suffit d’allumer l’appareil par un appui long sur son unique bouton, de chercher la Zoemini dans les appareils Bluetooth à proximité du mobile, et c’est tout : aucun code n’est nécessaire. Reste ensuite à télécharger l’application Canon Mini Printer sur le Play Store ou l’App Store selon que vous utilisez un appareil Android ou iOS, et à sélectionner (sur l’icône en haut à droite de l’accueil) votre imprimante nouvellement connectée au mobile. Pour charger le papier Zink dans l’imprimante, il suffit de faire glisser son capot. Tout compris, la Zoemini est donc opérationnelle en moins de deux minutes. Notez bien qu’aucun transfert de photos filaire n’est pas possible, et que l’imprimante ne dispose d’aucune mémoire interne.

Le papier Zink n’étant pas une technologie propriétaire, c’est du côté de la qualité de fabrication de son produit et de celui du logiciel que Canon peut se démarquer. L’application Canon Mini Printer se montre riche et plutôt bien faite. Moderne en termes de design, elle permet de personnaliser de manière complète les clichés. Au menu, donc, des réglages colorimétriques et plusieurs dizaines de stickers (accessoires pour « habiller » ses sujets, pictogrammes, éléments très « pop ») permettant aux amateurs de personnaliser leurs clichés. S’y ajoutent un outil de reconnaissance des visages capable de les déformer (trois versions disponibles), des filtres colorés (sépia, noir et blanc, vignettage…), des cadres et un stylo virtuel pour annoter les clichés. L’application permet d’ailleurs de piocher dans les clichés enregistrés dans la galerie du téléphone, à modifier a posteriori donc, mais aussi dans les galeries des réseaux sociaux (Instagram, Facebook) et services de stockage en cloud (Google Drive et Dropbox). Toutefois, les plus aventureux peuvent capturer depuis l’applications des photos qu’ils peuvent choisir d’imprimer automatiquement ou non. Dans ce cas, ils ont accès à des cadres photo, aux effets de déformation des visages et à des effets en réalité augmentée. Ils sont actuellement une petite vingtaine et, s’ils lorgnent du côté des effets Snapchat ou Instagram, ne sont pas encore aussi performants.

Canon Mini Print app

© LaboFnac / Canon

Notez pour finir que nous avons, lors de notre essai, fait appel à la version 1.1.2 de l’application Mini Print. Globalement stable, elle a toutefois connu quelques petits ratés, notamment pour accéder aux réseaux sociaux. Le produit n’étant pas encore disponible sur le marché, nul doute que des mises à jour seront prochainement déployées : peut-être incluront-elles la rotation de l’écran, qui n’est pas encore prise en charge.

La qualité photo

Canon Mini Printer

© LaboFnac / Canon

Quel que soit le soin apporté par Canon à son application mobile, son imprimante reste soumise aux limitations du Zink. L’imprimante, qui parvient à délivrer des clichés en environ une minute (temps d’envoi Bluetooth inclus), offre des clichés sans surprise imparfaits. La colorimétrie est aléatoire, avec un jaunissement général des tons, des dérives marquées dans certaines zones de l’image, la disparition de certains détails ou la surexposition globale des ciels, qui passent le plus souvent du bleu au blanc. Avec un peu de maîtrise, il est toutefois possible de mettre à profit les réglages (luminosité, exposition, réglages RGB) proposés au sein de l’application pour optimiser les résultats. Notez également que l’autonomie de la machine peut dépasser le pack de 10 impressions sans problème, mais que la Zoemini a tendance à s’éteindre après chaque cliché : à noter si vous comptez imprimer des photos en série.

Canon Zoemini

© Fahim Alloul / LaboFnac

Dernier point, qui permet à la Zoemini de se distinguer des autres imprimantes Zink : sa capacité à combiner plusieurs feuilles. Plusieurs options s’offrent à l’utilisateur, dont la première consiste à imprimer une seule image sur une, quatre ou neuf feuilles à assembler ensuite. Il peut également réaliser des collages de plusieurs photos selon des combinaisons variées, à imprimer sur un seul feuillet (attention à la disparition des détails), quatre ou neuf là encore. De quoi exercer sa créativité, donc, avec un maximum de quatre photos par collage.

Canon Zoemini

© Fahim Alloul / LaboFnac

Conclusion

Peu nombreuses sur le marché, les imprimantes Zink évoluent en compétition avec les imprimantes photo traditionnelles, qui livrent des clichés plus grands, et des modèles préférant le papier Instax au rendu proche du Polaroid d’antan. Canon se lance quelques années après les débuts de ce papier à révélation thermique, et comme les autres permet d’imprimer des clichés à la qualité inégale. Toutefois, sa Zoemini bénéficie d’un boîtier que l’on ne craint pas de transporter, d’une grande facilité d’utilisation et d’une application mobile compagnon pour le moins complète. Entre les possibilités de collages, les stickers et filtres en réalité augmentée qu’elle propose, Canon Mini Print multiplie les appels du pied à une cible jeune et adepte des réseaux sociaux. C’est l’atout majeur d’un produit qui, dans l’ensemble, a bien peu de marge de manœuvre pour se distinguer de ses concurrents.

Article rédigé par
Laure Renouard
Laure Renouard
Journaliste
Pour aller plus loin