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Test de Ys VIII Lacrimosa of Dana : Retour d’un pionnier de l’action-RPG

21 septembre 2017
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Ys VIII Lacrimosa of Dana : Retour d'un pionnier de l'action-RPG

En résumé

Parce qu’elle évolue doucement, mais sûrement, la saga de Falcom a su conserver ses atouts premiers sans rien perdre de son charme et de son efficacité originelles. Difficile de trouver un action-RPG plus survolté que cet Ys VIII: Lacrimosa of Dana qui donne envie de guerroyer durant plusieurs dizaines d’heures de jeu sans pour autant sacrifier ses ambitions narratives. À quand un épisode techniquement abouti ?

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • La communauté de rescapés à recruter, dans la veine de Suikoden ou Skies of Arcadia
  • La nervosité et l'accessibilité des combats, fer de lance de la franchise
  • Les différents types de dégâts des armes qui obligent à jongler entre les membres de l'équipe
  • Les missions d'assaut et de défense, récurrentes mais optionnelles
  • Les musiques enflammées, dans l'esprit des meilleurs volets de la série
  • Possibilité d'opter pour les voix japonaises avec les textes en français
  • Une durée de vie qui dépasse la quarantaine d'heures de jeu
  • Les ajouts de la version PS4, à venir aussi sur PC
  • Les fins liées à la réputation du héros et au nombre de quêtes accomplies
Les moins
  • La réalisation vraiment datée qui passe mal sur PS4
  • Les défaillances, lourdes mais ponctuelles, de la traduction française
  • L'entrée en scène tardive des « styles » de Dana (absente sur Vita)
  • La linéarité de la grande majorité des donjons
  • Pas de missions d'assaut sur Vita

Notre test détaillé

Bien que cela fasse déjà un certain temps que le nom de Ys s’invite à intervalles irréguliers sur nos machines occidentales, la saga trentenaire du studio Falcom s’est toujours montrée plutôt discrète sur la scène de l’action-RPG. Pour autant, son âge respectable ne semble en rien avoir terni la flamme qui l’anime depuis ses débuts, comme le confirme la fougue des affrontements qui caractérise ce nouveau chapitre des aventures d’Adol le roux.
(Ce test a été réalisé sur une PlayStation 4. Le titre est également disponible sur PS Vita et le sera à l’avenir sur PC.)

Comme bon nombre de ses pairs avant lui, Ys VIII: Lacrimosa of Dana débute par un naufrage. Un incident plutôt positif si on le considère du point de vue du joueur, tant les premières minutes passées à bord du Lombardie nous endorment. Une goutte d’eau, heureusement, en comparaison des dizaines d’heures de jeu haletantes qui vont suivre. Car le gène de la saga réside plus que jamais dans son action survoltée et Ys VIII n’y fait pas exception avec ses boss démesurés et ses écrans que l’on nettoie frénétiquement tel un aventurier enragé !

Ys VIII Lacrimosa of Dana

Rien ne se perd, tout se transforme

En échouant sur l’île de Seiren, que toutes les légendes s’accordent à qualifier de maudite, Adol Christin et les autres naufragés ayant survécu à la catastrophe vont être confrontés à davantage que leur simple survie. De fil en aiguille, ils assisteront au réveil des Créatures Antiques dont on raconte qu’elles prospéraient jadis à l’époque où  le royaume d’Eternia était encore fastueux. À travers le partage de conscience quelque peu mystique qui lie Adol le roux à une prêtresse de jadis nommée Dana, le joueur devra, à terme, démêler le rêve de la réalité et le passé du présent dans des paysages antédiluviens.

Ys VIII Lacrimosa of Dana

Dans les faits, l’exploration implique la cartographie minutieuse de l’ensemble des contrées de l’île à la recherche de trésors et de survivants. Car l’objectif premier est bien de regrouper un maximum de naufragés afin de constituer une véritable communauté apte à surmonter n’importe quelle difficulté. Les talents de chacun seront ainsi mis à contribution pour confectionner toutes sortes d’objets à l’aide des diverses ressources collectées aux quatre coins de l’île. Même si l’idée n’a rien de très original, rappelant le principe de Suikoden ou Skies of Arcadia, elle suffit à créer une dynamique qui nous permet de respirer entre deux phases d’action pure. Il s’agit alors de combiner nos matériaux entre eux de manière à améliorer nos différentes pièces d’équipement. Qui plus est, les retours au village ont aussi le mérite de renforcer les liens entre les naufragés à mesure qu’on en apprend plus à leur sujet, les rebondissements narratifs étant nettement plus nombreux que dans les autres volets de la franchise.

Ys VIII Lacrimosa of Dana

Une vision exaltante des combats

Sans être jamais réellement obligatoires, ces retours à la base ont aussi régulièrement pour finalité de la défendre. À travers des missions de contre-attaque, nos héros doivent alors endiguer des vagues d’ennemis successives afin de protéger les installations du village. Mieux vaut donc sacrifier quelques matériaux dans le développement de fortifications, et pourquoi pas s’adonner aussi aux missions d’assaut (absentes sur la version Vita) pour étendre son territoire en éradiquant les tanières de monstres qui infestent les zones déjà conquises.

Ys VIII Lacrimosa of Dana

Il faut dire que le système de combat de Ys VIII est à ce point prenant qu’on ne refuse jamais une occasion de croiser le fer. Intuitifs et nerveux, les affrontements ont d’ailleurs toujours été le fer de lance de la franchise. Ils s’enrichissent même ici d’un surcroît de tactique via la notion de dégâts d’armes (tranchants, perforants ou contondants) qui nous obligent à jongler rapidement entre les trois membres actifs de notre équipe pour briser la garde des adversaires.

Ys VIII Lacrimosa of Dana

Le système de combat favorise d’ailleurs les approches de ce type en régénérant notre jauge de techniques plus rapidement que si l’on s’acharne à conserver tout le temps le même personnage en frappant un ennemi qui ne lui est pas destiné. Alliée aux nombreuses techniques spéciales propres à chaque personnages, cette mécanique rend la progression extrêmement grisante, surtout lorsqu’on y ajoute la possibilité d’effectuer des esquives et gardes éclair au moment opportun. Dans le même esprit, l’entrée en scène des « styles » de Dana (uniquement sur PS4 et sur la version PC à venir) nous invite à passer intelligemment d’une transformation à une autre pour surmonter des embûches liées aux éléments naturels, mais elle survient de façon un peu tardive au cours de l’aventure.

Ys VIII Lacrimosa of Dana

L’essentiel est invisible pour les yeux

Pour ne rien gâter, le titre profite d’une bande-son inspirée et de musiques enflammées totalement dans l’esprit des meilleurs volets de la série. On appréciera aussi la possibilité d’activer les voix japonaises, un bémol étant toutefois à noter au sujet de la traduction française en dents de scie. Par ailleurs, et parce que titre a initialement été conçu pour la PlayStation Vita, le soft affiche une réalisation graphique assez pauvre qu’il serait cependant dommage de ne pas lui pardonner compte tenu des qualités ludiques qu’il renferme.

Ys VIII Lacrimosa of Dana

Dépassant allègrement les quarante heures de jeu, <i>Ys VIII</i< compte même des donjons optionnels sur PS4 et PC qui font intervenir un soupçon de réflexion et se révèlent nettement moins linéaires que ceux qui composent l’essentiel de l’aventure. Enfin, les points d’intérêt sur la carte nous incitent constamment à revenir fouiller les zones pour mettre la main sur tous les secrets du jeu. D’autant que certains pans de l’île ne deviennent accessibles qu’une fois obtenue la relique appropriée pour, par exemple, respirer sous l’eau ou éviter de s’embourber dans les marais. C’est d’ailleurs le seul moyen de réunir tous les naufragés et de mener à bien les quêtes qui leur sont associées en vue d’obtenir la meilleure fin du jeu.

Ys VIII Lacrimosa of Dana

Conclusion

Parce qu’elle évolue doucement, mais sûrement, la saga de Falcom a su conserver ses atouts premiers sans rien perdre de son charme et de son efficacité originelles. Difficile de trouver un action-RPG plus survolté que cet Ys VIII: Lacrimosa of Dana qui donne envie de guerroyer durant plusieurs dizaines d’heures de jeu sans pour autant sacrifier ses ambitions narratives. À quand un épisode techniquement abouti ?

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