Apple a plongé la main dans sa hotte et en a ressorti, à la surprise générale, une nouvelle version de son HomePod, que l’on pensait remisé au placard. Alors, quoi de neuf ?
En résumé
Lancé 20 € plus cher que le HomePod de première génération, ce nouveau modèle semble un peu trop modeste en nouveautés pour justifier un achat compulsif. Surtout que l’adoption d’une nouvelle puce le rend impossible à appairer à un HomePod de 2018. Qu’à cela ne tienne, pour les nouveaux venus, cette enceinte connectée d’Apple leur offre à la fois un son puissant et un véritable hub pour la maison connectée. Compatible avec le protocole Matter, le HomePod de seconde génération embarque également un capteur de température et d’humidité pour s’intégrer pleinement à la maison connectée. Reste qu’il faut garder en tête que le HomePod n’est utilisable que pour les possesseurs d’appareils Apple qui, même eux, devront faire avec une expérience utilisateur parfois un peu frustrante tant Siri n’est pas encore suffisamment à l’aise dans la langue de Molière.
Note technique
Les plus et les moins
- Un son très puissant
- Capteur de température et d'humidité intégré
- Compatible Thread et Matter
- Mise en service enfantine
- Possibilité de créer une paire stéréo facilement et de la substituer aux haut-parleurs de sa TV (avec l'Apple TV)
- 20 € plus cher que le précédent modèle
- Incompatible avec le HomePod v1
- Uniquement utilisable depuis un appareil Apple
- Un contrôle vocal parfois frustrant
Notre prise en main détaillée
Cerise sur le gâteau d’une série d’annonces qui a vu émerger à la fois les nouveaux MacBook Pro, un Mac mini sous stéroïdes et les puces M2 Pro et M2 Max, la firme à la pomme revient en force sur le marché de l’enceinte connectée avec le HomePod.
Une surprise, au sens où le premier modèle, sorti en 2018, n’était plus produit depuis mi-2021, et que l’on s’imaginait dépassé depuis par le HomePod mini.
Prise en main réalisée sur une enceinte prêtée par la marque. Le HomePod (seconde génération) sera commercialisé le 3 février pour 349 €.
Design et ergonomie
Cela saute d’emblée aux yeux : le HomePod cuvée 2023 n’a strictement rien de différent de la version de 2018. Il s’agit toujours d’une enceinte filaire, destinée à une utilisation sédentaire donc, présentée sous la forme d’un cylindre de 14,2 cm de circonférence sur 16,8 cm de haut et pesant 2,3 kg. Un appareil plutôt discret et élégant, qui se décline en noir et blanc pour s’adapter à tous les intérieurs. Il est revêtu d’un tissu en mesh souple qui ne filtre pas le son et lui donne un aspect assez chaleureux.
Sur le dessus, on trouvera toujours un afficheur tactile permettant d’augmenter ou de baisser le volume, de passer au titre suivant ou de revenir au précédent, et évidemment d’invoquer Siri, l’assistant vocal d’Apple.
Le HomePod est totalement dépourvu de connectique en entrée. Il suffit de le connecter à une prise murale pour qu’il se mette en marche. Précision importante : il est impossible d’utiliser l’enceinte connectée avec un smartphone Android. Un appareil Apple est nécessaire pour le configurer, et la lecture de contenus audio passe dans tous les cas par le protocole AirPlay. Des applications Android permettent de contourner cette barrière, mais il s’agit là de bricolage. Gardez simplement en tête que le HomePod est un pur produit Apple, conçu pour les personnes qui ont déjà des produits Apple.
Puissance sonore
S’il nous faudra bien entendu attendre que le Labo rende son verdict et dresse un bilan plus objectif des capacités sonores du HomePod v2, de notre propre expérience l’enceinte connectée d’Apple dispose d’une sacrée réserve de puissance sous la pédale.
Pourtant, sa conception diffère quelque peu par rapport au précédent modèle. En effet, cette seconde génération fait l’impasse sur deux des sept tweeters qui composaient son prédécesseur. Ces cinq tweeters sont disposés de manière circulaire à la base de l’enceinte et dirigent le son vers le haut pour éviter les réverbérations. Au sommet, un woofer de 20 mm propose des basses grondantes dont la profondeur nous a surpris plus d’une fois.
Mais cette configuration allégée aura-t-elle un impact sur la courbe de réponse en fréquence du HomePod ? On laisse au Labo le soin de répondre à la question. On peut toutefois rappeler que ce nouveau modèle est doté de la puce S7, qui anime notamment les Apple Watch Series 8. Un SoC modernisé, capable d’ajuster l’égaliseur en temps réel avec plus de pertinence, avance Apple, qui ne laisse à l’utilisateur aucune possibilité de régler le niveau de basses ou d’aigus.
Comme les autres HomePod, ce modèle est aussi intelligent, dans le sens où il peut scanner l’acoustique de la pièce dans laquelle il se trouve pour adapter sa réponse en fréquence. Pour le dire autrement, le HomePod remplit autant d’espace qu’on lui en donne au niveau du son. Malin.
Connectique et fonctionnalités
On l’a dit plus haut, le HomePod de seconde génération est totalement connecté. Aucune entrée jack ou optique n’est à signaler. Toute la configuration se passe donc depuis un iPhone ou un iPad. Et autant dire que l’expérience utilisateur n’est pas des plus limpide.
Il faudra en effet utiliser l’application Maison de l’écosystème Apple pour accéder aux quelques réglages laissés à notre appréciation (notamment les mises à jour ou l’option « réduire les basses » – c’est dire si elles sont puissantes).
Pensé comme un véritable hub de la maison connectée, le HomePod v2 dispose de la technologie Thread qui lui offre une compatibilité totale avec le nouveau protocole Matter. On peut donc bien entendu piloter tous ses objets connectés à la voix grâce à Siri… à condition de s’armer de patience. Oui, il faut bien le dire, l’assistant vocal d’Apple n’est pas toujours des plus coopératifs. Soit il comprend la requête de travers, soit elle s’effectue sur son iPhone ou son Mac plutôt que sur le HomePod. Parfois, on s’arrache un peu les cheveux.
On aurait notamment apprécié d’avoir la possibilité de lancer les sons d’ambiance (feu de cheminée, pluie, vagues, etc) depuis un menu sur son smartphone plutôt que de devoir énoncer à voix haute l’ambiance souhaitée (j’ai dû m’y reprendre à cinq fois avant de me faire comprendre).
Heureusement, pour diffuser de la musique, l’expérience utilisateur est plutôt fluide. Comme sur le HomePod mini, ce modèle dispose d’une puce Ultra Wide Band qui va nous autoriser à simplement approcher un iPhone de l’enceinte pour permuter l’audio sur cette dernière. Très pratique, et un peu frimeur, il faut le dire.
On peut évidemment configurer les HomePod en mode multiroom ou même créer des paires pour profiter d’un meilleur son stéréo. Apple nous ayant fait parvenir deux HomePod de seconde génération, nous en avons profité pour en faire la sortie audio principale de notre Apple TV 4K. La configuration est enfantine : dès que les HomePod ont été ajoutés à Maison, le boîtier nous propose d’en faire la sortie audio principale. Le résultat ? Pas de quoi faire trembler une bonne barre de son et un caisson de basse selon nous. Mais pour les petits espaces et les habitations entièrement équipées d’appareils Apple, ça se discute !
Il nous faut toutefois signaler ce qui fera office de point noir pour celles et ceux qui sont déjà équipés d’un HomePod de première génération : il est impossible de lier l’ancien modèle et le nouveau. Alors qu’Apple n’a de cesse de vanter ses mérites en matière de durabilité et d’écologie, ça passe mal.
Enfin, et c’est l’une des dernières nouveautés du HomePod de seconde génération : il est équipé d’un capteur de température et d’humidité. Un atout bien pratique pour la maison connectée (encore), qui permet de garder un œil sur certaines données de son habitation directement depuis l’appli Maison.