En résumé
Donner une note au DxO One n’est pas une mince affaire, car son appréciation dépendra vraiment de votre type d’utilisation. Contrairement aux précédentes tentatives du genre, DxO Labs parvient ici à livrer un appareil à la fois fonctionnel et capable de prendre de superbes photos, nettement meilleures que celles que pourrait prendre un smartphone. En cela, le fabricant a parfaitement réussi son pari. D’autant plus que son produit s’avère très compact et peut se glisser très facilement dans une poche ou un sac. Ses qualités photographiques ne sont pas sans revers, mais la colorimétrie fantaisiste ou le contraste perfectible pourront être corrigés sans effort par les utilisateurs avertis, qui traiteront les fichiers RAW. C’est d’ailleurs exclusivement à ce type d’utilisateurs que nous recommandons le DxO One. Car entre cette nécessité de retraiter certains fichiers pour en tirer le meilleur, et le long temps d’allumage, cet appareil se destine clairement à ceux qui « pensent » leur photo avant de la prendre. Ceux-là ne seront pas déçus de l’investissement, car le One est un outil unique en son genre pour qui sait bien l’utiliser grâce à sa compacité et la netteté des photos délivrées.
Note technique
Les plus et les moins
- Excellente définition pour les photos
- Compacité
- Ergonomie et finitions
- Colorimétrie perfectible
- Temps d'allumage trop long
Notre test détaillé
Véritable référence pour ses outils de mesures scientifiques des appareils photo, DxO Labs s’est lancé dans une nouvelle aventure avec le DxO One, un module photo qui fonctionne à la fois avec un iPhone doté d’un port Lightning, ou de manière autonome. Voyons ensemble ce que vaut cet objet photographique assez singulier.
Avec son petit module photographique DxO One, la société DxO Labs propose un concept certes assez novateur, mais pas inédit. Sony avait en effet déjà sorti il y a deux ans des modules (QX10 et QX100) pour les smartphones Android et iOS. Le but était alors de doter les téléphones portables de capacités photographiques supérieures, grâce à un module qui venait se clipser dessus. Mais un rendu discutable pour les clichés et une ergonomie assez calamiteuse étaient venus plomber l’expérience.
Le DxO One ne propose pas tout à fait la même approche. Il s’agit toujours d’un module photographique qui vient se greffer à un smartphone ou une tablette – uniquement sous iOS. Seuls les iPhone, les iPad et les iPod touch sont donc concernés. Nous y reviendrons plus loin. L’ensemble propose aussi un petit écran monochrome, qui a pour seul but de permettre de cadrer correctement.
Côté technique, le petit boîtier promet beaucoup sur le papier, avec des caractéristiques dignes d’un compact expert. Ses entrailles renferment en effet un capteur 1 pouce de 20,2 mégapixels, identique à celui de certains membres de la célèbre gamme RX100 de Sony. Le capteur en question voit la vie à travers un objectif fixe équivalent 32 mm à ouverture maximale f/1.8. Que du bon sur le papier donc. Côté vidéo, c’est un peu moins clinquant puisque l’appareil fait l’impasse sur l’UHD-4K, se contentant de filmer en Full HD 1080p, à 30 i/s, ou à 120 i/s en HD 720p. L’enregistrement se fait quant à lui soit en jpeg, soit en RAW (.PNG ou .DXO) pour les photos, et en .MOV (H264) pour les vidéos.
Le design et l’ergonomie
Comme vous pouvez le constater sur les photos qui parsèment ce test, le DxO One dispose d’un boîtier remarquablement compact au regard de sa fiche technique. Il est usiné dans un plastique d’excellente qualité, qui parait suffisamment solide pour résister aux aléas du quotidien.
Sa conception a de plus été particulièrement bien pensée. Un panneau coulissant protège l’objectif, de sorte qu’il est possible de laisser traîner l’appareil un peu partout, sans risquer d’endommager l’optique. Le fait de baisser au maximum ce panneau coulissant permet en outre de libérer le connecteur Lightning qui vient se ficher dans l’iPhone ou l’iPad.
Une fois solidarisé à l’un de ces appareils, le DxO One se montre étonnamment stable. Car même s’il n’est pas bien gros, on aurait pu penser que ses 108 g lui procureraient un équilibre précaire une fois connecté à un smartphone ou une tablette. Mais en pratique, il n’en est rien. Il est ainsi parfaitement possible de ne pas le tenir, et de procéder à l’ensemble des opérations directement sur l’écran de l’appareil mobile. Mieux, même en tenant l’ensemble vers le bas et en le bougeant assez violemment, l’accessoire ne tombe pas. Un très bon point donc. D’autant que cette partie est rotative, de sorte qu’il est possible d’orienter d’environ 60° l’objectif, vers le haut ou vers le bas. Une dragonne est également fournie dans la petite boîte.
Pour le reste, un petit panneau à l’arrière cache un port pour la carte microSD, ainsi qu’un connecteur microUSB pour recharger la bête. Le gros bouton déclencheur sur le dessus tombe bien sous le doigt. Terminons avec le minuscule écran OLED monochrome. Ce dernier est principalement là pour accéder aux paramètres ou pour cadrer lorsque le One n’est pas relié à un iPhone ou un iPad. Sa présence est très appréciable, car ses forts contrastes permettent d’appréhender le cadrage avec une grande précision, quelles que soient les conditions de luminosité. Il est très lisible tant en plein soleil que lorsqu’il fait nuit.
La qualité d’image et la réactivité
Si le DxO One offre un format vraiment pratique et ergonomique, sa principale promesse concerne tout de même le rendu photographique. Et de ce point de vue, le contrat est rempli dans l’ensemble, même si on dénote tout de même quelques défauts. Commençons par les points positifs. Le fabricant a doté son produit d’une optique parfaite, exempte de vignettage, d’aberrations chromatiques ou de déformations. La définition des images se montre elle aussi excellente, avec 1607 paires de lignes sur la hauteur.
Passons maintenant aux quelques défauts de l’appareil. À commencer par le respect des couleurs. Sans être catastrophique, le One ne brille pas vraiment dans ce domaine. Il est même carrément mauvais en lumière du jour, où son deltaE de 6,34 se montre beaucoup trop élevé à notre goût. Mais, dans la mesure où nous pensons que le DxO One s’adresse essentiellement aux photographes qui sauront corriger eux-mêmes les couleurs, la colorimétrie assez mauvaise n’est pas un défaut rédhibitoire puisqu’elle s’amende facilement.
Dans le même registre, la balance automatique des blancs montre ses limites assez rapidement, comme vous pouvez le constater ci-dessous sur le jaune, l’orange et le vert clair.
Côté sensibilité, c’est meilleur, même si ce n’est pas encore la panacée. On dénote une petite perte de détails dans les textures dès 400 ISO. Ce qui n’augurait rien de bon pour la suite. Heureusement, la sensibilité ne s’écroule pas puisque cette perte reste stable jusqu’à 12800 ISO. Au-delà, cela devient en revanche difficilement exploitable. Enfin, pour en finir avec la qualité d’image, sachez que la sensibilité de l’autofocus est elle aussi moyenne, puisque l’objectif ne parvient plus à distinguer un gris à moins de 19%, alors que la moyenne est plutôt autour de 7%.
Si ces menus défauts sont facilement compensables par les photographes avertis, il en existe en revanche un autre qui ne manquera pas d’irriter la plupart des utilisateurs. Il s’agit de la réactivité de l’appareil. À commencer par son temps d’activation. Pour allumer la bête et shooter un premier cliché, nous avons chronométré 3,51 s. Un temps anormalement long, et qui interdit souvent la prise de vue rapide, notamment pour les scènes imprévues du quotidien. Pour ce qui est du temps d’enregistrement d’une image, il est assez bon, à 0,73 s, tant que vous restez en JPEG. En RAW « classique », il faudra juste éviter de mitrailler, car l’appareil est capable d’encaisser cinq ou six clichés de suite avant de commencer à mouliner. Enfin, en Super RAW, le temps entre deux clichés grimpe à une quinzaine de secondes environ.
Les fonctionnalités et l’autonomie
L’écran monochrome évoqué plus haut offre un champ d’action très large au DxO One puisque l’appareil est globalement très autonome. En dehors de certains réglages comme la qualité d’image qui nécessitent de passer par l’application mobile, il est ensuite possible de s’en passer totalement et de n’utiliser que le One. Les réglages, parlons-en justement. Comme sur un compact Expert, ils permettent de débrayer un grand nombre de paramètres. On retrouve les classiques modes P, A, S et M. Ainsi que d’autres comme Auto, Sports, Portrait, Paysage et Nuit. Dans le mode Manuel, il est possible de modifier la vitesse, les ISO, l’ouverture du diaphragme, la balance des blancs, etc.
Il est possible de capturer des photos en RAW, pour ceux qui aiment mettre les mains dans le cambouis. Mieux, le format « Super RAW » propose de combiner quatre photos pour obtenir le meilleur possible lorsque la luminosité est vraiment basse. Néanmoins, il devient alors indispensable de poser l’appareil sur un pied pour réussir les clichés. On note aussi la possibilité de contrôler à distance le boîtier depuis le smartphone. Ce contrôle peut s’effectuer en plaçant les deux appareils sur le même réseau Wi-Fi, ou en Wi-Fi direct. Si cette fonction ne pose pas de problème particulier, il est bon de préciser que la forme arrondie de la base du DxO One oblige à le poser sur un support pour qu’il puisse tenir tout seul. Le fabricant en propose un en option, ou vous pouvez bricoler le vôtre. En définitive, l’interface de l’application de l’accessoire se montre sans fioriture, mais propose toutes les options essentielles. D’autant qu’une récente mise à jour est venue ajouter la possibilité de filmer en direct sur Facebook et de réaliser des timelaps.
Enfin, pour conclure sur cette partie, penchons-nous sur l’autonomie. Elle se révèle assez moyenne. Nous avons en effet pu capturer entre 100 et 150 clichés, en fonction du mode d’enregistrement des fichiers, avant que la batterie ne commence à montrer de sérieux signes de faiblesse.
Conclusion
Donner une note au DxO One n’est pas une mince affaire, car son appréciation dépendra vraiment de votre type d’utilisation. Contrairement aux précédentes tentatives du genre, DxO Labs parvient ici à livrer un appareil à la fois fonctionnel et capable de prendre de superbes photos, nettement meilleures que celles que pourrait prendre un smartphone. En cela, le fabricant a parfaitement réussi son pari. D’autant plus que son produit s’avère très compact et peut se glisser très facilement dans une poche ou un sac. Ses qualités photographiques ne sont pas sans revers, mais la colorimétrie fantaisiste ou le contraste perfectible pourront être corrigés sans effort par les utilisateurs avertis, qui traiteront les fichiers RAW. C’est d’ailleurs exclusivement à ce type d’utilisateurs que nous recommandons le DxO One. Car entre cette nécessité de retraiter certains fichiers pour en tirer le meilleur, et le long temps d’allumage, cet appareil se destine clairement à ceux qui « pensent » leur photo avant de la prendre. Ceux-là ne seront pas déçus de l’investissement, car le One est un outil unique en son genre pour qui sait bien l’utiliser grâce à sa compacité et la netteté des photos délivrées.