En sus d’un inévitable modèle Pro et d’une Pixel Watch toute fraîche, Google lance aussi un Pixel 7 qui, nous allons le voir, pourrait avoir du mal à trouver sa place.
En résumé
Le Pixel 7 n’a certainement pas ce qu’il faut pour convaincre les possesseurs d’un Pixel 6 de renouveler leur mobile. Et ce n’est pas plus mal pour la planète ! Ils ne sont pas la cible. Ici, Google cherche à attirer les personnes à la recherche d’un téléphone durable (cinq ans de mises à jour), résistant (Gorilla Glass Victus, IP68) et très capable dans tous les domaines. C’est un fait, le Pixel 7 n’apporte pas grand-chose à la formule initiée l’an dernier par le fabricant. N’en déplaise, difficile de reprocher grand-chose au smartphone, si ce n’est ce stockage plafonné à 256 Go et l’absence de téléobjectif qui manquera aux photographes en herbe.
Note technique
Les plus et les moins
- Design réussi
- Des photos sublimes au grand-angle
- 5 ans de mises à jour garanties
- Pas de téléobjectif
- Seulement 256 Go de stockage au maximum
- Nouveautés marginales par rapport au Pixel 6
Détail des sous notes
Notre test détaillé
À l’image du Pixel 7 Pro, qui évolue de façon assez marginale par rapport à son prédécesseur, le Pixel 7 classique passerait presque pour un paresseux. Le nouveau smartphone de Google a certes un certain style, mais nous laisse un peu sur notre faim côté fiche technique. Détaillons tout cela dans notre test complet.
Prise en main réalisée sur un smartphone prêté par le constructeur. Test Labo réalisé sur un exemplaire commercial.
Design et ergonomie
Google rempile avec un design qui avait bien réussi au Pixel 6. Immédiatement reconnaissable avec sa « camera bar » transversale, le Pixel 7 se présente cette année dans un coloris Vert citron particulièrement rafraîchissant.
Ce smartphone, plutôt compact (155,6×73,2×8,7 mm pour 197 grammes), est conçu en verre et cerclé d’aluminium. Il est protégé par un Gorilla Glass Victus, très résistant et certifié IP68 pour résister aux immersions accidentelles. Un très bon point pour la durabilité du produit.
Facile à prendre en main, le Pixel 7 semble disposer de bordures à peine amincies par rapport à l’ancien modèle. D’après certaines mesures, l’écran occuperait maintenant 84,9 % de la face avant, contre 83,4 % pour le Pixel 6. On retrouve d’ailleurs avec un certain plaisir le capteur d’empreintes digitales sous la dalle, qui offre un déverrouillage sécurisé et rapide du smartphone.
Comme de coutume sur les Pixel, le bouton d’allumage est situé au-dessus de la réglette de volume, sur la tranche droite. Heureusement, le smartphone n’étant pas très allongé, on arrive toujours à l’atteindre sans difficulté.
Signalons enfin que le tiroir ne dispose que d’un emplacement pour carte SIM. Pour utiliser deux numéros, il faudra opter pour une eSIM en supplément. Aussi, il n’est pas possible d’augmenter la capacité de stockage du smartphone. 256 Go maximum en 2022, c’est un peu léger ! Si seulement Google commercialisait aussi un service de stockage dans le cloud…
L’écran
De conception OLED, l’écran du Pixel 7 offre fatalement des noirs très profonds de par la nature autoémissive des pixels. La dalle de 6,3” propose une définition de 2 400×1 080 pixels (416 ppp) pour une fréquence maximum de 90 Hz. À ce prix, on a vu mieux. Mais on comprend la volonté de Google de réserver l’apport du 120 Hz à son modèle le plus haut de gamme.
Nos yeux profanes estiment que la calibration de la dalle est bonne et que les couleurs proposées par le smartphone Google sont flatteuses. Voient-ils juste ? D’après les test du Labo, c’est oui ! Reste que le Pixel 7 s’en sort assez mal au chapitre de la progressivité et du contraste, selon les critères de nos experts. Pour rappel, ce chiffre est obtenu en comparant la luminosité émise par la dalle sur un patch gris à 10% comparé à un patch blanc émettant environ 225 cd/m2. Reste qu’à l’usage, nous n’avons noté aucune difficulté à lire l’écran, ni même le moindre souci de contraste.
Même constat pour la réactivité tactile, qui ne pose aucun problème au quotidien. La navigation est très fluide et la matrice répond correctement en jeu.
Qualité audio
Équipé de deux haut-parleurs a priori identiques à ceux de l’an dernier, le Pixel 7 n’évolue pas d’un iota sur le plan des prestations audio par rapport à l’an dernier. Le rapport du Labo Fnac le confirme, et s’aligne à nos constatations de fréquences basses boudées, avec néanmoins une couverture généreuse de la bande des médiums.
Dans tous les cas, cela suffira pour écouter des stories ou des vidéos sur le Web. Pour la musique, en revanche, on préférera connecter un casque ou une paire d’écouteurs… Ça tombe bien, Google offre justement des Pixel Buds Pro pour toute précommande du Pixel 7.
Performances et interface
Comme son grand frère le Pixel 7 Pro, ce modèle embarque la nouvelle plateforme Google Tensor G2. Une puce gravée en 4 nm, dont le CPU plafonne à 2,85 GHz. En soi, il ne faut certainement pas s’attendre à des performances aussi impressionnantes que sur une Snapdragon 8+ Gen 1 ou l’A16 Bionic qui trouve sa place dans les iPhone 14 Pro. Google cherche avant tout à décupler la rapidité d’exécution de ses algorithmes (de reconnaissance vocale, faciale, de traitement photo…), plus qu’à jouer les gros bras sur le territoire des performances brutes.
Ça tombe bien, c’est précisément ce genre de choses que met à l’épreuve le protocole du Labo Fnac, qui salue par conséquent l’aisance du nouveau smartphone de Google dans sa notation.
Le Pixel 7 offre une solide prestation technique. On vous met au défi de trouver un scénario susceptible d’épuiser le smartphone de Google. Toutes les applications se lancent sans aucune attente et les jeux gourmands peuvent profiter de bons graphismes sans trop sacrifier en fluidité. Une nouvelle fois, le Pixel 7 n’est pas un smartphone « gamer ». Mais il offre une aisance technologique largement suffisante pour les joueurs et joueuses occasionnelles.
Côté interface, le Pixel 7 adopte logiquement l’interface Android la plus pure possible. Livré avec Android 13, il garantit par ailleurs jusqu’à quatre mises à jour majeures de l’OS (jusqu’à Android 17, donc) et cinq ans de correctifs de sécurité. Aucun autre constructeur ne propose mieux sur Android.
L’interface est très personnalisable et propose une multitude d’options pour se l’approprier. Fondée sur le langage visuel Material You inauguré l’an passé par la firme, l’UI est toute en formes arrondies, généreuses et chaleureuses. On prend plaisir à naviguer dans les menus, qui sont par ailleurs bien pensés pour trouver facilement ce que l’on recherche.
Parmi les nouveautés logicielles de ce modèle, on note par exemple la possibilité de transcrire automatiquement les messages vocaux de façon textuelle, en utilisant l’application Messages. Toutefois, nous n’avons pas été en mesure de vérifier la chose, la fonction étant encore en cours de déploiement.
La puce Tensor G2 trouve également son intérêt dans certaines fonctionnalités inédites, comme Face Unblur, qui vient automatiquement améliorer les photos sur lesquelles un visage est détecté comme flou.
Aussi, Tensor G2 améliorerait sensiblement la sécurité du Pixel 7 grâce au dispositif Titan M2 qui vient cadenasser les données sensibles en les chiffrant. Pendant sa conférence, Google a également mis l’accent sur la confidentialité des données personnelles offertes par son nouveau smartphone. Un point à prendre avec des pincettes quand on sait à quel point le chiffre d’affaires de Google doit beaucoup au ciblage publicitaire.
Communications
Le smartphone est compatible 5G (sub-6 GHz et mmWave), wifi 6e et Bluetooth 5.2. Pour un téléphone haut de gamme de fin d’année, on aurait apprécié un support du wifi 7, amené à se démocratiser rapidement. Reste que le rapport du Labo Fnac donne à voir un smartphone plutôt à l’aise dans toutes les situations, même si (comme pour le Pixel 7 Pro), on note çà et là quelques faiblesses en 4G. Gare à vous si vous vous trouvez dans une zone mal couverte !
Comme nous l’écrivions plus haut, l’appareil accepte deux cartes SIM, mais l’une d’elles devra être au format eSIM.
Photo
Les Google Pixel portent un sacré héritage sur les épaules au chapitre de la photographie. Et si le Pixel 7 Pro pousse tous les curseurs à fond, ce modèle plus « standard » offre également de très bonnes prestations. Ceci étant, il faut rappeler qu’aucun changement structurel n’est apporté par Google à ce chapitre ; on retrouve exactement les mêmes capteurs que l’an dernier. Un grand-angle de 50 Mpx (1/1,31” ; ƒ/1,8 ; 2,4 µm ; OIS) et un ultra grand-angle 12 Mpx (1/2,91” ; ƒ/2,2 ; 1,25 µm).
Admettons néanmoins un changement : la caméra avant passe cette année de 8 à 10,8 mégapixels et adopte une focale plus courte pour des selfies de groupe.
En plein jour, c’est bien simple : le Pixel 7 se hisse déjà parmi nos photophones favoris. La capture est rapide et les résultats sont toujours au rendez-vous. Bien entendu, il faudra accepter d’obtenir des clichés aux couleurs peut-être un peu trop flatteuses, trop saturées. Mais la correction d’exposition automatique offerte par les algorithmes de Google n’a pas leur pareil pour profiter rapidement de photos souvenirs exploitables et agréables à regarder.
Évidemment très à l’aise de nuit et en basse lumière grâce au mode idoine, le Pixel 7 corrige efficacement le bruit numérique des zones sombres et fait son possible pour conserver une bonne homogénéité des couleurs pour un rendu impressionnant.
Bien sûr, on pourra regretter l’absence de téléobjectif. Mais la haute résolution du capteur principal (50 Mpx) permet au Pixel 7 d’offrir des photos au zoom 2x (numérique) de qualité somme toute assez honnête. Par contre, on se retiendra de pousser jusqu’au zoom numérique 8x, qui dégrade énormément l’image.
Le mode portrait se montre également très efficace, aussi bien dans le détourage du sujet que dans l’application du flou d’arrière-plan (réglable ; par défaut assez agressif), et même à l’avant.
Mais que penser de l’ultra grand-angle qui complète le duo de caméras du Pixel 7 ? Forcément, les résultats sont moins bons. De plus petite taille, il offre un piqué largement inférieur au module principal. Ceci étant, il n’est pas mauvais élève et immortalise des scènes convaincantes, toujours bien exposées, et au niveau de détail suffisamment élevé (même dans les angles de l’image). On devra toutefois modérer ses attentes en basse lumière ; l’autofocus étant réservé au Pixel 7 Pro, l’ultra grand-angle du Pixel 7 a du mal à faire le point correctement et, in fine, à répondre à nos attentes dans ce genre de scénario. Par ailleurs, notons que la fonction Macro est elle aussi réservée au Pixel 7 Pro.
Enfin pour la vidéo, le smartphone est tout à fait capable de filmer efficacement jusqu’en 4K à 60 images par seconde. Dommage qu’il faille repasser à 30 images par seconde pour profiter du HDR. La concurrence (l’iPhone 13 Pro et ultérieur) autorise le double. Même constat pour le mode Cinématique, qui applique un flou d’arrière-plan au sujet et qui se voit malheureusement bridé en 1080p à 30 images par seconde. Une nouveauté par ailleurs un brin décevante, en cela qu’elle peine à conserver le point sur un sujet en mouvement.
Autonomie
Comme pour le précédent modèle et le Pixel 7 Pro, le Pixel 7 offrirait, selon Google, « une journée d’autonomie ». Le Labo confirme à demi-mots ces déclarations, en relevant une endurance en retrait de 20 minutes seulement par rapport au précédent modèle. Pour notre part, nous remarquons effectivement que le Pixel 7 a suffisamment de jus pour nous emmener au bout de la journée, même en optant pour la fréquence d’affichage de 90 Hz.
Ce n’était pas gagné ! Si l’on en croit la fiche technique, le Pixel 7 est doté d’une batterie de moindre capacité que son aîné (4 355 mAh contre 4 614 mAh). Une meilleure optimisation logicielle et un SoC moins énergivore ont toutefois rendu l’exploit possible. Toujours est-il que si vous êtes joueur ou du genre à utiliser votre smartphone plus de cinq heures par jour, le Pixel 7 ne sera peut-être pas le modèle le plus adapté à votre type d’utilisation.
Côté recharge, pour conclure, rappelons que Google ne fournit plus le chargeur dans ses boîtes. Le Pixel 7 est toutefois compatible avec la recharge filaire à 21 W, et sans fil à la même puissance. Dans ces conditions, il faut compter environ 1h20 pour passer de 0 à 100 % d’autonomie, d’après le Labo Fnac.
Conclusion
Le Pixel 7 n’a certainement pas ce qu’il faut pour convaincre les possesseurs d’un Pixel 6 de renouveler leur mobile. Et ce n’est pas plus mal pour la planète ! Ils ne sont pas la cible. Ici, Google cherche à attirer les personnes à la recherche d’un téléphone durable (cinq ans de mises à jour), résistant (Gorilla Glass Victus, IP68) et très capable dans tous les domaines. C’est un fait, le Pixel 7 n’apporte pas grand-chose à la formule initiée l’an dernier par le fabricant. N’en déplaise, difficile de reprocher grand-chose au smartphone, si ce n’est ce stockage plafonné à 256 Go et l’absence de téléobjectif qui manquera aux photographes en herbe.