La toute nouvelle montre d’Apple est grande par la taille et par ses ambitions. Taillée pour les athlètes et l’aventure, elle possède une autonomie poussée et des fonctionnalités spécifiques. Le temps de 24 heures en pleine nature, nous avons voulu tester ses limites.
En résumé
Impressionnante dans sa conception et dotée d’une autonomie et d’une luminosité record, l’Apple Watch Ultra intègre des fonctionnalités plaisantes qui trouveront sans mal leur place dans l’attirail des plus sportifs. N’en déplaise, l’écosystème d’Apple manque encore un peu de souplesse et on regrette que l’application Exercices soit aussi limitée et qu’il manque à l’appel certaines métriques, comme la variabilité de la fréquence cardiaque. L’Apple Watch Ultra n’en reste pas moins une belle première incursion pour la firme sur un marché jusqu’ici inexploré. Et il y a fort à parier que son arrivée motivera la concurrence à se dépasser.
Note technique
Les plus et les moins
- Un écran généreux et très lumineux
- Autonomie record (pour une Apple Watch)
- Des fonctionnalité de sécurité rassurantes
- Un bouton supplémentaire et personnalisable
- Écosytème Apple encore un peu rigide sur certaines activités
- Pas de mesure de variabilité de la fréquence cardiaque
- Aussi cher qu'un iPhone
Notre test
Un écran plus grand, un bouton supplémentaire, une endurance poussée… L’Apple Watch Ultra vient enrichir – et couronner – la famille des montres connectées de la firme californienne. Elle hérite d’une partie des caractéristiques de l’Apple Watch Series 8. Comme elle, elle est dotée de la puce bicœur S8, de la fonction de suivi du cycle menstruel via la surveillance de la température, de la détection d’accident, de l’appel d’urgence par satellite (à partir de novembre prochain)… Mais l’Ultra va un cran plus loin. Et même plusieurs.
Test réalisé sur une montre prêtée par le constructeur. L’Apple Watch sera disponible dans le commerce le 23 septembre au tarif de 999€.
La bonne surprise de la légèreté
Lors de sa prise en main, si la taille de son écran – 49 mm – en impose, notamment sur un poignet féminin, son poids est une bonne surprise. Merci au boîtier en titane. Avec ses 61,3 g, elle pèse à peine 10 g de plus qu’une Watch Series 8 en acier. Et se fait vite oublier, notamment si on porte une chemise à manches longues.
On retrouve aussi tous les codes et réflexes des montres connectées Apple. Bref, on reste en terrain connu. Seule différence : un bouton supplémentaire sur la tranche gauche, que l’on peut personnaliser. Par défaut, cela déclenche l’application Exercice, mais on peut lui demander d’activer la fonction lampe torche ou de lancer un chronomètre, par exemple.
24 heures en pleine nature
Pour vraiment tester l’Apple Watch Ultra jusque dans ses retranchements, nous avons décidé de prendre aux mots Apple. Elle est présentée comme « une montre qui repousse les limites pour les athlètes qui les dépassent ». Bon, pour ce qui est d’être athlète… on repassera, mais en tout cas, si « l’aventure vous appelle », pourquoi pas !
Sitôt réceptionnée et chargée à 100 %, voilà qu’on enfourche un vélo gravel, direction… la nature. Pas de destination précise, ce sera au feeling. L’aventure, c’est l’aventure. Une simple pression sur le bouton Action permet de marquer rapidement son emplacement avant de partir. Ainsi, il sera toujours possible de revenir sur ses pas si on se perd.
Nous décidons de suivre une trace GPX sur la montre pour s’éloigner au plus vite de Paris et de sa banlieue. Comme il n’est pas possible de l’utiliser directement via la Watch, notre préférence se tourne vers l’application Komoot installée sur notre iPhone. Et dont les instructions de guidage sont reportées sur la Watch Ultra.
Même en plein soleil, l’écran reste parfaitement lisible. Protégé par un verre saphir plat, il est deux fois plus lumineux que les autres montres connectées d’Apple. Sa lecture reste parfaite, qu’on passe dans un chemin un peu sombre en sous-bois ou sur une départementale exposée. Enfin, avec la fonction de détection des accidents, nous savons que les secours seront prévenus en cas de chute ou accident.
Pendant la nuit, la Watch Ultra travaille encore
Les kilomètres et les heures défilent à mesure qu’on longe la Seine, puis l’Oise. Le soleil commence à décliner quand on décide de partir vers le parc naturel régional du Vexin français. Il est un peu plus de 19 heures quand nous plantons notre tente pour bivouaquer dans un petit bois loin de tout. À la montre, 7h31 d’activité – dont deux heures de pause cumulées – et 85,3 kilomètres parcourus. La batterie est encore vaillante, malgré le guidage le long du parcours pour emprunter au maximum les chemins dédiés au vélo.
Tente et duvet installés, matelas gonflé, dîner rapidement avalé avant qu’il ne fasse trop froid… Il est à peine 21h30 que nous lançons l’activité Sommeil de la montre. Pendant cette période, la Watch Ultra analyse nos différentes phases de repos, le rythme cardiaque, le nombre de respirations par minute, la concentration en oxygène du sang et même la température corporelle.
Un indicateur intéressant pour le suivi de cycle menstruel. Le réveil sera un peu entrecoupé par le bruit des animaux qui s’activent en pleine nuit autour de nous. Au pire, nous avons l’option sirène (86 décibels) à portée de main. Il suffit pour cela de maintenir le gros bouton enfoncé. Et, bientôt, il sera même possible de passer un appel d’urgence par satellite en cas de vrai pépin, y compris loin de tout, en pleine montagne dans un pays étranger par exemple.
Encore trop peu d’applications poussées pour les sportifs aguerris
Le lendemain matin, aux premiers rayons du soleil, voilà qu’on remballe et repart sans laisser de trace. 25 kilomètres plus loin, nous voici aux abords d’une gare de RER pour retrouver le cœur de Paris moins d’une heure plus tard. Cela fait près de 24 heures que nous avons enfilé la Watch Ultra au poignet et il lui reste encore 20 % de batterie. Un repas vite avalé et voilà qu’on enchaîne avec une sortie running. Pour cela, nous lançons l’appli dédiée d’Apple, Exercice. La nouvelle interface permet de choisir différents écrans d’affichage selon ses besoins (zone de fréquence cardiaque, segments, puissance, etc.). 15 kilomètres plus loin, la montre a encore un peu de jus pour continuer. Nous… non !
On aurait aimé cependant une nouvelle application dédiée au sport de la part d’Apple. À l’heure actuelle, il n’est pas vraiment possible de réaliser une séance de fractionné un peu complexe ou de planifier sa semaine d’entraînement, comme peut le proposer une Garmin Fenix 7 par exemple. C’est la montre de référence pour ce qui est des sports d’endurance. De même, la Watch Ultra ne propose pas de calcul de la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC). Chaque matin, au réveil, cette estimation permet de savoir si son corps est en forme et a bien récupéré des entraînements précédents ou s’il vaut mieux lever un peu le pied ce jour-là. En combinant les données de santé avec les activités sportives, les montres de sport proposent une véritable vision à 360° de l’état de forme. Une chose encore trop compartimentée chez Apple.
Autre lacune, l’absence de lien direct avec des services comme Nolio ou Training Peaks, qui permettent d’organiser au mieux ses entraînements avec un suivi poussé de son ou sa coach. Il serait vraiment souhaitable que des passerelles se créent au fil des mois prochains. Tout comme la Watch Ultra gagnerait beaucoup en applications plus pointues dédiées par activité. À l’instar de l’app Profondeur d’Apple, pensée pour la plongée.
Apple Watch Ultra : pour qui ? pour quoi ?
L’autonomie de la nouvelle montre connectée d’Apple est une belle surprise. Elle intéressera à n’en pas douter les amateurs d’épreuves d’endurance longue durée (ultra-trail ou bikepacking aux activités supérieures à 24 heures, par exemple) qui, au quotidien, veulent aussi profiter d’une montre connectée pour ne rater aucune notification et analyser leur sommeil sur le long terme. La qualité – et la taille – de l’écran sont aussi un vrai plus. Le confort de lecture est véritablement excellent.
Son prix élevé – à partir de 999 € – est supérieur à une Garmin Fenix 7 Sapphire Solar Edition (900 €). Un positionnement prix qui restera sans aucun doute un frein. Surtout si les fonctions « athlètes » ne sont pas davantage poussées. Il faudra sans doute attendre une véritable intégration des applications les plus populaires auprès des sportifs aguerris pour que cela change la donne.
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Conclusion
Impressionnante dans sa conception et dotée d’une autonomie et d’une luminosité record, l’Apple Watch Ultra intègre des fonctionnalités plaisantes qui trouveront sans mal leur place dans l’attirail des plus sportifs. N’en déplaise, l’écosystème d’Apple manque encore un peu de souplesse et on regrette que l’application Exercices soit aussi limitée et qu’il manque à l’appel certaines métriques, comme la variabilité de la fréquence cardiaque. L’Apple Watch Ultra n’en reste pas moins une belle première incursion pour la firme sur un marché jusqu’ici inexploré. Et il y a fort à parier que son arrivée motivera la concurrence à se dépasser.