Sélection

7 jolies chansons queer francophones pour célébrer le mois des fiertés

16 juin 2025
Par Joséphine B.
7 jolies chansons queer francophones pour célébrer le mois des fiertés
©Capture d'écran

Chaque année, le mois de juin brandit son plus beau drapeau arc-en-ciel à l’occasion du mois des fiertés, qui célèbre les communautés LGBTQIA+. Partout dans le monde, de nombreux défilés et évènements sont organisés pour rendre hommage aux luttes antérieures – et rappeler celles restant à mener. Parce qu’il est plus que jamais nécessaire d’offrir une visibilité à ces combats, voici une sélection de sept belles chansons queer francophones.

Angèle, Pomme, Eddy de Pretto… Ces artistes queer partagent tous la volonté de faire évoluer les mentalités autour de la cause LGBTQIA+, et ce grâce à leur musique. Qu’il s’agisse de raconter une histoire d’amour entre deux personnes du même sexe, de dénoncer la pression sociale subie par la communauté, ou de l’encourager à se libérer du poids de la culpabilité, ils et elles font de leur voix un puissant outil de visibilité.

Angèle – Ta Reine (2019)

Pour ce titre issu de l’album Brol, Angèle mêle avec justesse la douceur de sa voix à une mélodie légère, pour célébrer l’amour entre deux femmes. À travers la métaphore de la « reine », la chanteuse belge illustre la volonté de braver les préjugés pour vivre son histoire au grand jour : « Moi je crois en les histoires auxquels les autres ne croient pas encore ». Des paroles pleines d’espoir qui dénoncent une société encore hostile à l’homosexualité.

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Si le morceau s’impose comme un soutien essentiel aux personnes queer, il est d’autant plus lourd de sens pour une artiste comme Angèle, contrainte de faire face – comme de nombreux artistes – à un coming-out forcé. Dans son documentaire Netflix sorti en 2021, elle confie : « Hanouna m’a outé. Il a été la première personne à dire en direct que j’étais avec une femme. Mon coming-out m’a été volé. J’ai réalisé assez tard que j’étais bi (bisexuelle) et c’était compliqué. J’aurais préféré choisir le moment ».

Ta Reine représente bien plus qu’un simple titre : il encourage les lesbiennes à s’aimer librement, tout en prônant l’acceptation. Un morceau destiné aux reines, conçu par une reine.

Eddy de Pretto – Grave (2018)

S’il est une chanson qui marque les esprits dès sa première écoute, c’est bel et bien Grave du rappeur Eddy de Pretto. Un rythme effréné, des paroles cash : à travers une sincérité désarmante, l’artiste offre une chanson brute et introspective sur l’acceptation de l’homosexualité.

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Tout au long du titre, il énumère des situations profondément intimes, dévoilant ses luttes intérieures liées à son orientation sexuelle, les tabous sociétaux et la pression d’un monde hétéronormé. Un puissant message d’espoir pour toutes celles et ceux qui auraient honte de ce qu’ils peuvent ressentir.

Derrière Grave se cache la volonté de normaliser et déculpabiliser l’homosexualité, nécessaire pour Eddy de Pretto, comme il l’explique au micro de RTL : « Il y avait un ‘jemenfoutisme’ de ma sexualité. J’ai grandi dans une situation où avec mes potes, c’était : ‘C’est pas grave, on s’en fout ». Et c’est exactement ce que je voulais mettre dans ma chanson, en citant tout un tas de choses qui donnent un peu d’espoir ».

De l’espoir, c’est ce qu’offre si justement ce morceau qui rappelle que non, ce n’est pas grave.

Pomme – On brûlera (2017)

Pomme célèbre l’amour lesbien dans le sublime titre, On brûlera, extrait de son premier album À peu près, dans lequel elle raconte une histoire passionnée qui dépasse la raison, défiant les normes et transcendant la morale.

« On brûlera toutes les deux, en enfer mon ange » : à travers l’image du feu et de l’enfer, la jeune chanteuse française met en évidence le péché que représente son amour – un amour qu’elle assume pleinement. Elle va même jusqu’à s’excuser « auprès des dieux et de sa mère », désolée d’être tombée amoureuse d’une femme.

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Des références religieuses qui sont loin d’être anodines. Dans une interview pour Le Monde, Pomme dénonce « l’influence encore écrasante de l’Eglise catholique », responsable selon elle du tabou persistant autour de l’homosexualité. Délicate et poétique, On brûlera illustre le combat des personnes queer pour vivre librement et ouvertement leur amour, en dépit des normes sociétales et des attentes familiales.

Une ode à l’amour, à la fois légère et intense, aussi envoûtante que poignante.

Hoshi – Amour censure (2020)

Cacher qui l’on est pour se conformer aux normes ? C’est ce que raconte Hoshi dans Amour censure, un morceau poignant sur la pression endurée par les personnes LGBTQIA+.

Au travers de paroles brutes, l’artiste dépeint les conflits internes d’une jeune femme qui lutte contre ses réels sentiments : « Maman désolée j’vais pas te mentir, c’est dur d’effacer tout ce qui m’attire, un peu dépassée par tous mes désirs ». Sous forme d’un message d’excuses, Amour censure met en lumière la culpabilité des personnes queer, et les sacrifices qu’elles s’imposent pour combler les attentes d’une société hétéronormée.

Hoshi soulève ainsi la violence – verbale, physique et psychologique – que subit, encore aujourd’hui, la communauté LGBTQIA+. Une violence à laquelle la jeune femme a elle-même été confrontée après sa performance lors des Victoires de la Musique en 2020, durant laquelle cette dernière a embrassé une danseuse.

Victime de harcèlement sur les réseaux sociaux, Hoshi a pris la parole sur son compte Instagram, trois ans plus tard, via un message bouleversant :

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Hoshi (@hoshi)

Une preuve que la lutte contre l’homophobie est loin d’être terminée – bien qu’il n’y ait pas d’amour censure.

Bilal Hassani – Il ou Elle (2022)

Son titre annonce immédiatement la couleur. Avec Il ou Elle, paru sur son troisième album studio Théorème, Bilal Hassani aborde frontalement la question du genre, une notion qui lui est « personnellement obsolète », comme il le confie au média queer Têtu.

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Si pendant longtemps, l’artiste s’est identifié à un homme cisgenre – qu’importait ses longues perruques blondes, ses robes étincelantes et son maquillage chatoyant -, il se définit désormais comme « genderfluid » : « J’aime bien le terme genderfluid. En vérité, tous les pronoms me vont. J’aime cette idée de voyage et de mouvance constante, ça me permet de me libérer des chaînes de mon propre esprit. L’idée du genre m’est personnellement plutôt obsolète. », déclare-t-il à Têtu.

Dans une société fortement marquée par la binarité – où le mégenrage est malheureusement toujours d’actualité – , la question de l’expression de genre reste centrale pour la communauté LGBTQIA+. Que ce soit la transidentité, la non-binarité ou les personnes intersexes, ces minorités méritent elles aussi d’être vues, entendues et représentées.

Loin de n’être qu’un simple single aux sonorités pop, Il ou Elle est un moyen pour Bilal Hassani de s’assumer tel qu’il est, mais aussi de mettre en lumière de façon plus universelle les questions de genre. Tout en rappelant l’essentiel : «  Il ou elle, c’est du pareil au même ».

Aloïse Sauvage – Omowi (2020)

Avec Omowi, issu de son premier album Dévorantes, Aloïse Sauvage célèbre la fierté LGBTQIA+. Dans un morceau percutant teinté d’autodérision, la chanteuse et actrice dénonce l’homophobie persistante, tout en portant un message teinté d’espoir : « Les pédés sont beaux, j’ai osé rêvé que tout le monde enfin le voyait ». Un rêve de reconnaissance, reflet de son engagement pour la visibilité queer.

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Omowi est un véritable manifeste, porté par une artiste qui revendique fièrement son identité. Pour Aloïse Sauvage, la représentation des lesbiennes – et plus largement des personnes LGBTQIA+ – dans le paysage musical est primordiale. « Je suis très heureuse qu’on soit de plus en plus d’artistes ouvertement queer sur le devant de la scène et à en parler. J’admire beaucoup la nouvelle génération, leur ouverture dès leur plus jeune âge. Elles et ils questionnent l’orientation sexuelle, l’identité de genre, leur fluidité », confie-t-elle au magazine Terrafemina.

Une voix singulière et profondément engagée : que demander de plus durant le Mois des Fiertés ?

Suzane – Anouchka (2019)

Anouchka est différente. Et c’est ce que raconte Suzane dans le titre du même nom, extrait de son premier album Toï Toï. Cette ballade délicate et ennivrante brosse le portrait d’une femme mystérieuse, jamais accompagnée, qui fait pleurer les garçons en secret. Petit à petit, l’histoire se dessine : ce ne sont pas les hommes qui intéressent Anouchka, mais bien une femme : « Ce matin, à l’arrêt de bus, à croire que j’ai un truc en plus, elle me regarde moi, Anouchka ».

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Au-delà de l’attirance féminine, le titre aborde les injonctions qui pèsent sur les hommes. Ceux qui laissent Anouchka indifférente s’en vont pleurer en cachette, blessés dans leur ego. Une subtile manière de dénoncer la virilité stéréotypée imposée par la société. De l’exploration de ses désirs à la dénonciation des normes sociales, Anouchka raconte l’amour lesbien dans un monde régi par l’hétéronormativité.

D’ailleurs, le prénom Anouchka est un clin d’oeil à la femme de Suzane, Anouk. Une délicate attention qui rend cette chanson d’autant plus touchante.

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Article rédigé par
Joséphine B.
Joséphine B.
Rédactrice fnac.com
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