Depuis dix ans, et avec 11 romans publiés, Aurélie Valognes occupe le peloton de tête des auteurs les plus vendeurs. Après un début dans l’auto-édition, son succès est instantané. Elle est aujourd’hui une autrice reconnue et suivie par un public fidèle. L’échec scolaire, le droit des femmes, les relations familiales ou la solitude des personnes âgées sont ses thèmes de prédilection. Dans cette sélection, on dresse le bilan de cette bibliographie déjà conséquente.
La Fugue (2025)
Inès a cinquante ans. Mariée et mère de deux enfants, elle a consacré la moitié de son existence à sa famille. Une vie de sacrifices et de docilité qu’elle ne supporte plus. Partir, tout quitter est la seule solution qu’il lui reste avant d’exploser. Chargeant sa voiture de quelques affaires, elle s’enfuit pour rénover une vieille maison et recoller les lambeaux de sa vie. Soutenue par de puissants personnages féminins, elle va bâtir sa renaissance. La Fugue est le onzième roman d’Aurélie Valognes. Paru en mars 2025, il est l’un de ses ouvrages les plus personnels. Plus introspective, sa plume se fait émouvante tout en gardant la bienveillance et l’humour qu’on lui connaît. Pour l’anecdote, la maison occupe une place de personnage principal, car La Fugue a été écrit dans l’ancienne demeure de Jane Birkin rachetée par l’auteure, un lieu chargé de souvenirs et synonyme de nouveau départ.
La Lignée (2024)
Roman épistolaire entre deux femmes, deux écrivaines, l’une expérimentée et l’autre débutante, La Lignée est un condensé des sujets qui sont au cœur de l’œuvre d’Aurélie Valognes. La correspondance qui lie ces deux femmes parle de leurs vies d’artistes, d’épouses et de mères. La condition féminine, la relation maternelle et l’acte d’écrire y sont souvent abordés au-delà des injonctions et des injustices de genre. Aurélie Valognes écrit un roman sur sa vie d’autrice et ce qu’elle souhaiterait transmettre. C’est une ode à l’amitié à travers un joli moment d’intimité.
L’Envol (2023)
Laisser partir ses enfants, les pousser à réussir est le but et la fierté de nombreux parents. Au point de les perdre définitivement ? C’est le dilemme déchirant que la romancière aborde avec beaucoup d’émotions dans L’Envol. L’histoire d’une mère et sa fille dont la relation fusionnelle finit par s’étioler et se perdre au fur et à mesure de la montée sociale de cette dernière. L’autrice explore avec tact et sensibilité le thème des transfuges de classe. La trahison et le lien maternel que l’on ne peut renier apportent une dimension dramatique à ce sujet qui parle à beaucoup d’entre nous.
La Ritournelle (2022)
Le repas de famille et son cortège de joies et de peines est ici raconté avec beaucoup de sincérité. Se retrouver en famille lors d’un événement est un moment réjouissant, à condition de ne pas aborder les sujets qui fâchent. Un non-dit ou un secret bien enfoui peut transformer la petite sauterie en pugilat. Il suffit alors d’un rien pour que les bonnes manières volent en éclat. Mais c’est peut-être aussi l’occasion de crever l’abcès et de se dire les choses. La Ritournelle est cette réunion traditionnelle pendant laquelle tout peut arriver. Aurélie Valognes écrit ici un roman tendre et hilarant dans lequel beaucoup se reconnaîtront.
Le Tourbillon de la vie (2021)
Soixante années séparent l’âge d’Arthur de celui de son petit-fils. Aurélie Valognes leur fait pourtant vivre des moments d’une rare complicité au cours d’un été, en partageant les souvenirs de l’un et les rêves de l’autre. Mais un lourd secret détenu par le grand-père entache cette parenthèse enchantée. Le Tourbillon de la vie porte très bien son titre. Il fait s’envoler les sentiments entre rire et nostalgie. Sa lecture vous fera passer un joli moment de tendresse et d’émotion à travers le temps qui passe.
Né sous une bonne étoile (2020)
Rien à faire, ça ne rentre pas. Gustave a beau s’appliquer à faire ses devoirs, il n’assimile pas les leçons. La place près du radiateur de la classe devient la sienne et il préfère observer les oiseaux à travers la fenêtre qu’écouter attentivement ses professeurs. Ceux-ci finissent par le cataloguer comme cancre, et Gustave finit par y croire. D’autant que sa grande sœur à qui tout réussit travaille moins que lui et a d’excellents résultats. Jusqu’au jour où arrive une professeure qui va changer la donne. Né sous une bonne étoile est un roman tendre et bienveillant sur l’échec et l’exclusion du système pédagogique. L’écrivaine y met en mots la souffrance des enfants en difficultés scolaires et donne un coup de balai à la honte qui les paralyse. Une charmante lecture pleine d’espérance.
La Cerise sur le gâteau (2019)
Accro à son travail, Bernard n’était pas prêt pour la retraite. Contraint de s’arrêter, il ne sait pas comment occuper son temps hors du télé-achat le matin et des mots croisés l’après-midi. Brigitte, sa femme, qui a cessé de travailler depuis plusieurs années, ne s’ennuie pas une seconde, enchaînant les bénévolats et la garde de leurs petits-enfants. Une façon d’alléger l’emploi du temps de leur fils et de leur belle-fille qui n’ont pas une minute à eux et sont au bord du burn-out. Aurélie Valognes explore avec tendresse et bienveillance la question du temps et quel sens donner à sa vie. Une façon de s’interroger sur le chemin à trouver, entre dépendance professionnelle et épanouissement de son existence. En reprenant à bon escient cette expression un peu désuète, La Cerise sur le gâteau est un roman charmant. Léger par son ton chaleureux et profond pour les sujets sociétaux qu’il aborde. Un livre qui fait rire et réfléchir parents et grands-parents.
Au petit bonheur la chance (2018)
Pour tenter sa chance à Paris, Marie laisse son petit garçon de 6 ans aux bons soins de sa grand-mère Lucette. Jean est un enfant plein de vitalité et de curiosité, alors que sa mémé en a trop vu dans sa vie et porte un regard désabusé sur le monde. Lucette n’est pas commode, mais la joie de vivre du petit garçon lui fera peut-être voir les choses autrement, d’autant que les contacts avec la maman s’estompent. Au petit bonheur la chance est une très jolie comédie sentimentale qui fait vibrer nos émotions à travers ce drame familial. Dans un décor bien implanté des années 1960, Aurélie Valognes réussit à transformer l’abandon et le choc des générations en une histoire pleine de tendresse et d’espoir.
Minute, Papillon (2017)
On ne s’ennuie pas une seconde avec la romancière, qui nous emporte une fois de plus avec une histoire de femme courage mais effacée. Rose a tout donné à sa famille, mais à 36 ans elle se retrouve seule et accepte de devenir dame de compagnie d’une personne âgée. Colette ne lui pose pas tant de problèmes, à l’inverse de la fille de cette dernière, Véronique, une véritable dictatrice qui prend Rose pour son larbin. Mais cette rencontre explosive changera peut-être les vies de tous les protagonistes. Minute, Papillon est un condensé d’optimisme et une ode à l’amitié. Un roman qui fait du bien !
En voiture, Simone ! (2016)
Paru à l’origine sous le titre Nos adorables belles-filles, ce livre a été renommé En voiture, Simone au moment de son passage au format poche. Compte tenu de son titre premier, on se doute qu’il s’agit d’une comédie familiale. L’ouvrage en a effectivement tous les ingrédients : des personnages bien campés et des repas de famille où l’on passe des tensions aux réconciliations en quelques plats savoureux. Les trois belles-filles forment le trio central des aspirations et des frustrations familiales, mais tout le monde en prend pour son grade. Aurélie Valognes nous embarque dans une histoire qui nous ressemble dans cette maison en Bretagne et parvient à nous faire sourire entre deux brouilles familiales. Un vrai petit moment de plaisir !
Mémé dans les orties (2014)
Premier roman et premier succès d’Aurélie Valognes, Mémé dans les orties a paru, à l’origine, en auto-édition. Un livre fait maison par l’autrice, jusqu’à la couverture et sa nappe vichy ainsi que son titre-expression qui seront les marques de fabrique de l’autrice. Ce premier opus nous introduit surtout dans son univers tendre et bienveillant face aux mauvais coups de la vie. Ici, un vieux monsieur acariâtre et misanthrope pourrait bien retrouver le goût de vivre grâce à une petite fille intellectuellement précoce et une mamie geek de 92 ans. La famille, les personnes âgées, des situations cocasses pour rire face à l’adversité : Mémé dans les orties porte déjà tout cela en lui. Le livre à ne pas manquer pour découvrir cette écrivaine à succès !
