A l’heure des bilans, voici les albums qui me semblent essentiels en 2023. J’en ai retenu 12, ce qui correspond à peu près à un par mois. Je vous laisse découvrir…
Janvier : Jose James – On & On (Jazz)
Le chanteur jazz du Minnesota rend hommage à Erykah Badu, artiste soul majeur depuis les années 1990. Le titre de l’album est d’ailleurs celui d’une des chansons de son premier album. Jose James fait des clins d’œil à ses idoles et utilise Hip-Hop, R&B et jazz pour un hommage aussi complexe que l’artiste de référence.
Février : Fakear – Talisman (Electronique)
L’ascète normand offre un porte-bonheur magique contre tristesse et pessimisme. Un Talisman aux sonorités mondiales et électroniques pour un voyage spirituel et culturel. Chapeau bas !
Mars : David Walters – Soul Tropical (Jazz & world)
Ces 13 nouvelles compositions de David Walters respirent l’âme tropicale, de la Martinique à Haïti en passant par l’Afrique. Une œuvre absolument magnifique et indispensable. Comme on disait à la grande époque : an nou alé !
London Brew – London Brew (Jazz)
Une douzaine de musiciens britanniques rend hommage à Miles Davis sous la houlette de Martin Terefe. Inspirés de l’album Bitches Brew du maître, ces titres respectent l’état d’esprit du légendaire trompettiste. Une fête hallucinante pour l’un des plus grands musiciens du XXe siècle.
Avril : GoGo Penguin – Everything Is Going To Be Ok (Jazz)
Intense et complexe, la musique du trio est une fusion réussie entre jazz et électronique. Malgré les drames (la mère et le frère du bassiste sont morts d’un cancer), la musique de GoGo Penguin est optimiste et traduit l’espoir. Un album plus mélancolique et mélodique mais néanmoins positif.
Mai : Arlo Parks – My Soft Machine (Rap)
La londonienne Arlo Parks offre son album le plus ambitieux à ce jour. Sophistiqué, contemporain, varié, son rap est frais est ancré dans de nombreuses influences musicales.
Juin : Meshell Ndgeocello – The Omnichord Book (R&B)
Cinq ans après Ventriloquism et 30 ans après ses débuts, Meshell Ndgeocello offre une œuvre introspective parsemée de belles collaborations. 18 titres pour un voyage intérieur et musical.
Juillet : Tony Allen / Adrian Younge – Jazz is Dead Volume 18 (Afrojazz)
Une collaboration avec Adrian Younge et Ali Shaheed Muhammad pour neuf titres dont trois avec le vocaliste Loren Oden, chanteur, compositeur et arrangeur de Los Angeles.
Août : Jungle – Volcano (Electronique)
14 titres avec le rappeur Roots Manuva et Erick The Architect en invités, entre autres. Innovant, complexe, créatif, ce sixième album des Londoniens s’annonce comme un événement. Jungle va de l’avant avec une musique organique et énergique, différente des précédentes œuvres. Tant mieux ! Album indispensable.
Septembre : Yussef Dayes – Black Classical Music (Jazz)
Le maître de la scène jazz londonienne actuelle, batteur et compositeur de génie, offre un album magnifique, véritable inventaire de la musique black contemporaine. Belle façon de fêter ses 30 ans. Mon album de l’année !
Octobre : Sampha – Lahai (R&B)
14 titres de R&B tout en nuances à l’image de Spirit et Only. Cinq ans après Process, le style et les ambiances sont identiques. Claviers aériens, rythmiques mid-tempo électroniques et voix sensible chargée en émotions. Cet artiste surdoué mérite votre attention. Douceur, subtilité, originalité.
Novembre : DJ Shadow – Action Adventure (Hip-Hop/Electronique)
14 titres conçus et interprétés seul. Cette fois, DJ Shadow offre un album plus obscur et alterne entre soul et rock. Quelques clins d’œil au hip-hop « trap » ici et là et de surprenants sons à la limite de la new-wave anglaise du début des 80’s. On retrouve aussi l’électro new-yorkais tel qu’il était sur la même période, notamment sur Time & Space. Huit minutes vers les débuts de l’electro et de la culture Hip-Hop. Et au détour d’un You Played Me, retour à l’époque new-jack swing des 90’s. Shadow n’oublie pas non plus le courant drum & bass si populaire dans les 90’s et au début des années 2000. A Narrow Escape en est une belle illustration. Action Adventure est un album à part. Un peu comme si l’artiste balayait les différents courants musicaux qui ont ponctué sa vie et la nôtre. Finalement, DJ Shadow revient à l’essence même du DJ.
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