Carrière en plusieurs étapes pour Kristen Stewart : la montée en puissance de cette ado pas comme les autres devenue femme avec Twilight. La starification et la participation à des blockbusters. La prise au sérieux par un goût du risque d’aller vers des films d’auteurs exigeants, à l’image des Crimes du futur de Cronenberg.
Panic Room (2002)
Alors qu’elle fait du cinéma depuis deux ans, Kristen Stewart n’en a que 12 lorsqu’elle joue dans Panic Room de David Fincher. Sa partenaire, Jodie Foster, qui interprète alors sa mère, lui montre la voie qui sera la sienne : être repérée à l’adolescence, devenir une immense star, avant de faire ses propres choix et de se tourner vers la réalisation. Deux trajectoires similaires qui se rencontrent donc, le temps d’un thriller claustrophobe et ô combien angoissant.
Twilight (2008-2012)
En cinq films qui ont mis en émoi les adolescents du monde entier, Kristen Stewart et Robert Pattinson sont devenus des stars et un couple scruté par des millions d’yeux. Ou l’histoire d’amour entre Bella, une charmante humaine et Edward, un vampire romantique. La saga Twilight, adaptation des romans de Stephenie Meyer, éreintée par la critique, est un succès phénoménal qui va bouleverser à jamais la carrière de ses deux interprètes. Ils vont d’ailleurs tout faire pour se détacher de l’image qu’ils renvoient alors, en entamant chacun une filmographie aussi exigeante qu’inattendue.
Blanche-Neige et le Chasseur (2012)
Le succès de Twilight aidant, Kristen Stewart déborde de projets, même si elle pressent que son goût personnel n’est pas celui des blockbusters. Elle accepte toutefois de jouer dans Blanche-Neige et le Chasseur, resucée gothique du conte des frères Grimm. Elle y est une Blanche-Neige loin d’être innocente, capable de rébellion et de damer le pion à Charlize Theron en belle-mère sorcière et sexy ou à Chris Hemsworth, en chasseur charmeur. Après cela, Stewart ne tournera quasiment plus de films à gros budget.
Sur la route (2012)
Adapter le roman-culte de toute la beat generation, il fallait oser et le réalisateur brésilien Walter Salles l’a fait. Pour Sur la route d’après Jack Kerouac, il réunit devant sa caméra trois jeunes stars, Garret Hedlund, Sam Riley et une Kristen Stewart ravie de casser son image entre deux épisodes de Twilight. Elle incarne ici la belle Marylou, partant à l’aventure avec deux bad boys et vivant d’amour, de sexe, de drogue et d’alcool. Le film s’est retrouvé en compétition à Cannes et a contribué à la mue de Kristen, en future grande comédienne.
The Guard (2014)
Une femme dans un milieu d’hommes… Féministe, Kristen Stewart aime incarner des personnages pouvant se mesurer à ses homologues masculins, comme dans The Guard. Elle y est une jeune militaire affectée à Guantanamo, subissant les hostilités des prisonniers et de ses collègues, mais nouant une relation d’amitié avec un détenu musulman. Une dénonciation des exactions commises contre certains prisonniers au nom de l’anti-terrorisme et un des personnages les plus affirmés de la comédienne à ce jour.
Sils Maria (2014)
À la surprise générale, Olivier Assayas jette son dévolu sur Kristen Stewart pour interpréter l’assistante d’une comédienne nombriliste jouée par Juliette Binoche. Sils Maria est le premier film français de la jeune Américaine et il lui portera chance, puisqu’elle obtiendra dans la foulée le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Elle tournera à nouveau sous la direction d’Assayas en 2016, pour le thriller paranormal Personal Shopper.
Lizzie (2018)
En 1892, Lizzie Borden, 32 ans, est accusée d’avoir assassiné son père et sa belle-mère. Si les faits n’ont jamais été prouvés, cela fait tout de même un thriller efficace, Lizzie, dans lequel Chloë Sevigny ne supporte plus les brimades de son paternel. Heureusement, elle peut compter sur sa bonne, Kristen Stewart, qui cache de sombres secrets sous la douceur de son visage. Un duo de femmes opprimées par une société patriarcale, violées, battues et qui doivent user de violence pour pouvoir se faire justice elles-mêmes. Glaçant.
Ma belle-famille, Noël et moi (2020)
Kristen Stewart dans un film de Noël et a fortiori dans une comédie romantique ? Oui, si cela peut contribuer à véhiculer un message. Tandis que la comédienne a fait son coming out queer en 2017, elle enfonce le clou avec Ma belle-famille, Noël et moi dans lequel elle va passer les fêtes de fin d’année dans la famille de sa compagne, alors que cette dernière n’est toujours pas sortie du placard. Quiproquos, gags et ode à la tolérance sont au rendez-vous de cette sucrerie aux couleurs de l’arc-en-ciel.
Spencer (2022)
Première nomination aux Oscars pour Kristen Stewart, grâce à sa princière interprétation de Lady Di dans Spencer de Pablo Larrain. Un week-end de Noël tendu pour Diana, puisqu’elle comprend à quel point sa royale belle-famille l’étouffe et qu’elle doit quitter son époux. Regards de biche éperdue, moue boudeuse et tête baissée, Stewart fait revivre la princesse Diana avec subtilité et déférence et un accent british impeccable, faisant oublier qu’elle est 100 % américaine.
Les Crimes du futur (2022)
Dix ans après Sur la route, Kristen Stewart recroise Viggo Mortensen dans Les Crimes du futur de David Cronenberg. Le réalisateur canadien avait déjà travaillé plusieurs fois avec Robert Pattinson, il s’offre désormais sa co-star de Twilight pour un rôle tout en ambiguïtés. En enquêtrice du Bureau du Registre National des Organes, Kristen Stewart est fascinée et excitée par les opérations d’automutilation perpétrées par Mortensen. Et trouve naturellement sa place dans l’univers de Cronenberg.