Le roman policier regorge lui aussi de sagas littéraires. Des héros dont on suit les aventures au long cours : enquêteurs chevronnés ou plongés dans un univers historique, cosy crime, thrillers ou roman noir. Tous les genres y sont représentés et nous promettent encore des heures de lecture en perspective.
Le polar à enquête
L’attachement à une série policière repose essentiellement sur l’attachement à son personnage principal. En effet, à travers lui nous suivons les différents déboires ou succès quant à sa recherche de vérité au sujet d’une affaire criminelle.
Vous pensez tout de suite à Sherlock Holmes de Conan Doyle…. Et c’est bien normal puisqu’il en est un des plus représentatifs ! Dans ce recueil, vous retrouverez quelques-unes des plus célèbres enquêtes du fin limier : Les Aventures de Sherlock Holmes. Une façon de se replonger dans l’univers inimitable d’enquêtes aussi troublantes qu’implacables. Une lecture « élémentaire ».
Mais il y a aussi Hercule Poirot (bien sûr) ou Miss Marple, deux héros récurrents d’Agatha Christie, roi et reine des solutions introuvables. Avec Mort sur le Nil et Un cadavre dans la bibliothèque vous aurez de quoi vous replonger dans leur univers so british.
Plus récent et dans un style très différent, il y a Myron Bolitar d’Harlan Coben. Un grand enquêteur d’1,93m, et pas seulement par la taille.
Avec cet ancien joueur de NBA et ex membre du FBI, nous sommes très vite plongés dans un univers plus américain et plus aventureux. On peut d’ailleurs en avoir un avant-goût dans Sans laisser d’adresse.
Si leurs avides recherches de vérité les amènent sur tous les terrains, parfois, les affaires criminelles se situent dans le passé…
Le polar historique
Brassant toutes les époques, sans négliger l’aspect mystérieux ou le suspense, le polar historique met surtout l’accent sur une ambiance particulière qui nous plonge dans le passé.
Steven Saylor n’a pas son pareil pour nous immerger dans les affres de la Rome antique avec son détective Gordien et sa série Les Enquêtes de Gordien dont je vous conseille le premier tome : Du sang sur Rome.
Jean d’Aillon est connu pour ses séries policières historiques dont la plupart ont pour cadre le Moyen-âge.
Une des plus célèbres est sans conteste celle des aventures de Guilhem d’Ussel, chevalier troubadour sous le règne de Philippe-Auguste que vous découvrirez par exemple avec L’Évasion de Richard Cœur de Lion. Enquêtes et complots garantis.
Quant à elle, Anne Perry situe l’action de ses enquêtes criminelles dans le Londres des années 1890-1900. Un univers victorien parfaitement reconstitué qui ne se départit pas de sa part d’étrangeté, à retrouver dans L’Étrangleur de Cater Street pour commencer.
Plus proche de nous dans le temps et physiquement, Claude Izner tient ses enquêtes dans le Paris de la Belle-Époque.
L’auteur qui n’est autre qu’un pseudo d’en réalité deux sœurs autrefois bouquinistes, a pour héros un libraire de la rive gauche, Victor Legris. On y croise entre autres Toulouse-Lautrec ou La Goulue comme figures de ce Paris de début de XXe siècle, à découvrir avec Mystère rue des Saints-Pères.
Le cosy mystery
Fort du succès retentissant de MC Beaton et sa série d’Agatha Raisin, la production littéraire sur le sujet s’est multipliée au point de devenir un sous-genre du roman policier. Vous pouvez commencer par le premier tome La Quiche fatale.
L’action se situe toujours dans la campagne anglaise. L’enquêteur, qui est souvent une enquêtrice, n’est jamais un professionnel. Le mystère est assez tranquille, voire assez amusant ou décalé, et pour le moins assuré sans violence.
Julia Chapman en est également une des représentantes les plus reconnues avec sa série Les détectives du Yorkshire dont la première aventure pose le cadre : Rendez-vous avec le crime.
Terroir, cuisine consolatrice et mignonnerie en sont aussi souvent les caractéristiques, que l’on retrouve particulièrement dans la série de Joanne Fluke avec Meurtres et pépites de chocolat.
Non violent mais avec au moins un meurtre tout de même. Le cosy mystery est une sorte de genre hybride d’Agatha Christie et de feel-good.
Et hop ! Un petit dernier avec la série Sa majesté mène l’enquête de S.J. Bennett avec la Reine, herself : Bal tragique à Windsor.
La saga des thrillers
Dans un genre plus porté sur l’action et sur les réactions émotives du lecteur : le thriller, dont l’essentiel de l’intrigue repose sur le suspense de sa conclusion. Et figurez-vous que, lui aussi, porte de grandes sagas ! À commencer par la série avec Martin Servaz de Bernard Minier, dont le premier roman porte bien son nom : Glacé. Oh non, vous ne résisterez pas longtemps au rythme exaltant de cette série policière.
Nous retrouvons aussi Frank Thilliez avec sa série ayant pour héros le commandant Franck Sharko et l’inspectrice Lucie Hennebelle, couple d’enquêteurs explosifs, notamment dans Train d’enfer pour Ange rouge.
Les Enquêtes du Département V de Juri Adler-Olsen vous apporteront aussi une bonne dose d’adrénaline. Dans Dossier 64, la réouverture d’un cold case sur la disparition inexpliquée d’une prostituée révèle des secrets d’États inavoués.
Enfin nous retiendrons M.J. Arlidge et sa série avec Helen Grace comme héroïne, femme commandante fragilisée par ses vieux démons qui la hantent. Avec Oxygène, vous en aurez peut-être le souffle coupé.
Des romans noirs en série
La frontière est parfois étroite entre les différents genres qui composent le polar littéraire. Le roman noir pourrait être caractérisé comme plus introspectif, dirigé vers des émotions intimes et révélant toujours un lien avec une question sociale. En termes de saga, Maigret en est certainement un des plus représentatifs. Comment ne pas penser au commissaire et à son univers indémodable qui vient encore d’être adapté sur grand écran avec La Jeune morte ?
La série Millenium avec sa trilogie originelle de Stig Larsson et la suivante de David Lagercrantz (Les hommes qui n’aimaient pas les femmes) vous emportera à coup sûr.
Il y a aussi Erlendur Sveinsson, enquêteur torturé entre la mort précoce de son frère et l’addiction toxicomane de sa fille, de l’auteur islandais Arnaldur Indridason, que l’on peut découvrir avec La Femme en vert.
Autre personnage emblématique, Kurt Wallander de l’écrivain Henning Mankell, plongé dans la brume épaisse de la campagne suédoise avec pour seul guide sa rationalité. Meurtriers sans visage en est le premier.
Mon coup de cœur
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