
Les femmes sont au cœur de cette sélection de nouveautés à voir ou à revoir. Celles vers qui l’on vient se confier, celles chez qui l’on trouve refuge, celles avec qui on partage une tranche vie, et celles vers qui l’on se tourne quand le monde ne tourne plus rond. Découvrez les sorties DVD et Blu-ray du mois.
Mascarade – Nicolas Bedos
Sortie le 1e Mars
Après un OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire de qualité n’ayant malheureusement pas fait l’unanimité, le réalisateur Nicolas Bedos revient sur le devant de la scène avec Mascarade, un projet au casting des plus riches ! Pierre Niney, Isabelle Adjani, Marine Vacht et François Cluzet se donnent la réplique dans une intrigue faite de manipulation et d’arnaque sentimentale. À la suite d’un accident, le séduisant danseur Adrien fait la rencontre de Margot, une jeune femme ambitieuse vivant d’escroqueries. Ensemble, ils vont fomenter une arnaque à destination de Simon, un riche agent immobilier. Le film prend ainsi plaisir à se moquer de la superficialité bourgeoise, le tout dans une intrigue complexe et correctement déroulée. Avec des têtes d’affiche de renom, le long-métrage est donc fort appréciable et agréable à suivre. À découvrir le 1er mars.
La Proie du diable – Daniel Stamm
Sortie le 2 mars
Les films d’horreurs traitant de l’exorcisme sont devenus très courant depuis le classique de Friedkin (1973), et même Daniel Stamm, réalisateur de ce dernier, La Proie du diable n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’en 2010, il sortait le Dernier exorcisme. Le film reste classique dans sa forme, jouant habilement avec ce qu’il faut dans des scènes d’horreur très correctes, notamment la première, qui ouvre le bal sous les meilleurs cieux. Mais c’est sur le fond que l’originalité paye, on n’aura jamais vu une proie aussi tenace, des années à se faire poursuivre (déjà par sa mère). Mais quand le diable a une idée en tête il ne lâche rien, d’autant plus lorsque celle-ci choisit la voie du divin en entrant au couvant. On est aussi ravi de retrouver Virginia Madsen dans un film de ce genre, qui nous rappellera aux bons souvenirs de Candyman (1992) et Le Nombre 23 (2007)… Un film sur le sujet plus malin que les autres qui allie la hantise sous toutes ses formes, le 2 mars.
Close – Lukas Dhont
Sortie le 7 mars
Après Girl (2018), Lukas Dhont, réalisateur belge, plonge à nouveau dans les déboires de l’adolescence avec Close, son deuxième long-métrage. On y suit Léo et Rémi, deux amis inséparables depuis toujours, mais qui à l’approche des premiers émois, vont s’éloigner peu à peu. Lorsque leurs camarades de classe, constatant leur grande proximité se demandent s’ils ne sont pas en couple, leur histoire d’amitié va alors prendre un tournant pour le moins radical. Si l’un tente de s’affirmer dans un futur monde d’adulte et prend ses distances, l’autre ne comprend pas, ce changement soudain. La frontière entre grande amitié et amour est fine, surtout à un âge où l’on se cherche, et c’est dans leur entourage qu’ils vont tenter de trouver des réponses. Grand prix du jury au festival de Cannes, Lukas Dhont film avec grande pudeur cette quête identitaire, avec juste ce qu’il faut montrer et ne pas montrer dans la mise en scène, sans jamais juger, mais observer et nous questionne sur la perte, l’acceptation et le remord le 7 mars.
Amsterdam – David O. Russell
Sortie le 10 mars
Margot Robbie fait sa grande entrée dans la filmographie de David O’Russell prenant la place longtemps occupée par Jennifer Lawrence (Happiness therapy, American bluff, Joy) jusque-là. Avec Amsterdam, il raconte une nouvelle histoire, celle de 3 compères (avec Christian Bale et John David Washington), toujours avec cette dynamique bien particulière qui caractérise ses films. Très enjoué, et bien rythmé pour que le spectateur fasse partie de ce trio improbable. Et c’est sans aucun doute, l’attachement qu’il porte à ses personnages et ce qu’ils dégagent, qui font tout l’intérêt du film. Un trio imparfait mais soudé qui enchaîne les cabrioles dans un spectacle plaisant aussi drôle que loufoque. Je vous invite à visiter Amsterdam, berceau d’une amitié, le 10 mars.
Black Panther, Wakanda forever – Ryan Coogler
Sortie le 17 mars
On continue sur cette nouvelle phase Marvel avec le deuxième volet de Black Panther, Wakanda forever, et l’enjeu consiste à continuer une saga sans son principal héros tristement décédé entre les deux films. Les hommages à Chadwick Boseman, sont présents et ce dès la première seconde du film, jusqu’au générique d’introduction entièrement dédié, mais il faut avancer et faire la transition sur la disparition du roi et la relève est assurée. Le roi T’Challa a fait découvrir au monde le vibranium, sauf que le Wakanda n’en est plus le seul distributeur. Une autre armée, menace le peuple et le monde. Mais c’est sans compter sur les guerrières rouges, sous la coupe de la nouvelle pièce maîtresse, l’excellente Angela Bassett dans le rôle de la grande reine Ramanda du Wakanda pour mener à bien ce combat inévitable. Bien amené, bien filmé, avec de jolies séquences, on apprécie le peu de surenchère d’effets spéciaux. Bien que le royaume sous-marin de Talokan aurait pu bénéficier d’un peu plus de splendeur. Le roi n’est plus, mais le royaume reste et toute la symbolique autour de leur nation est préservée, le 17 mars.
Couleurs de l’incendie – Clovis Cornillac
Sortie le 22 mars
Couleurs de l’incendie est l’adaptation du deuxième volet de la trilogie littéraire de Pierre Lemaitre, Les Enfants du désastre. Nous sommes 8 ans après les faits de Au revoir là-haut (2017) qu’il n’est pas nécessaire d’avoir vu (mais ce serait dommage) pour comprendre celui-ci. Albert Dupontel cède sa place de réalisateur à Clovis Cornillac pour ce deuxième opus, qui sera logiquement suivi de l’adaptation de Miroir de nos peines pour un dernier acte. Un film Français populaire et féministe avant l’heure qui plonge Léa Drucker dans la France d’entre-deux guerres et résolument décidée à reprendre ce qui lui revient face à Benoit Poelvoorde tout aussi résigné à faire front. Une saga qui jusque-là est plus que maitrisée présentant deux fresques de fiction historique, sur fond de politique, le 22 mars.
She Said – Maria Schrader
Sortie le 29 mars
She Said c’est l’histoire de la chute du célèbre producteur Hollywoodien Harvey Weinstein. C’est la première parole libérée avant les actes de délivrance pour toutes les femmes du mouvement metoo, qui a permis de mettre un terme aux agissements d’un des plus gros prédateurs du 7e art. Il fallait bien 2 femmes pour raconter cette enquête sous forme journalistique du New York times, et c’est Carey Mulligan et Zoe Kazan qui deviennent porte-parole pour l’occasion. Témoignages de victimes, enregistrements des propos, l’investigation minutieuse enregistre le courage de toutes ces femmes avec une mise en scène très sobre mais effective, le film appuie là où ça fait mal avec une grande justesse et admiration. C’est désormais classé aux archives, mais leurs combats ne fait que commencer, le 29 mars.
Réeditions du mois
Red Eye (2005) – Wes Craven
Passé inaperçu à l’époque, certainement parce qu’il sort de sa filmographie horrifique habituelle, Red Eye est pourtant un très bon film d’action (dans la lignée des années 90), de Wes Craven. Cillian Murphy dans l’un de ses premiers rôles est diaboliquement effrayant dans ce huis-clos qui se passe dans un avion (le red eye étant un vol de nuit et la lumière au-dessus des immeubles permettant aux avions de les voir). La pauvre Rachel McAdams n’a rien vu venir ! Déjà qu’elle a peur de l’avion, mais quand elle sympathisait au bar de l’aéroport avec son futur compagnon de route, elle ne soupçonnait pas que son vol prendrait cette tournure. Prise au piège sans issue de secours, elle va devoir s’armer de patience et prévoir un plan à l’atterrissage pour que les demandes de ce terroriste, n’aboutissent pas….
Sexcrimes (1998) – John McNaughton
Si trois autres suites (vraiment ratées) ont vu le jour, Sexcrimes est lui devenu un film culte dans le genre thriller sulfureux, bien inspiré de ces prédécesseurs, Liaison fatale (1987), Basic Instinct (1992), Proposition indécente (1993), Harcèlement (1994),… Avec un casting typique des années 90, bien choisi (Kevin Bacon, Matt Dillon, Neve Campbell, Denise Richards…) on ne s’ennuie pas une seconde dans ce chassé-croisé de personnages hauts en couleur.
Tout commence par une accusation de viol, d’une élève par son professeur, s’en suit une enquête et plus on avance dans le film, plus les choses se compliquent. Mensonges, sexe, manipulation….On ne sait plus qui croire et la surprise est là jusqu’à la dernière seconde du film.