Sélection

Les meilleurs albums d’indie folk

15 septembre 2021
Par Mathieu M.
Les meilleurs albums d’indie folk

Quand l’attitude et les arrangements de l’indie rock croisent le chemin d’auteurs-compositeurs-interprètes ou de groupes plutôt acoustiques, cela donne l’indie folk. Le genre a trouvé un génie, de nos jours, avec Sufjan Stevens, qui fait paraître ce mois de septembre son nouvel album, A Beginner’s Mind, et ne cesse de régaler les amateurs depuis une vingtaine d’années. Voici des disques, récents ou plus anciens, qui ont marqué l’Histoire de l’indie folk.

Sufjan Stevens – Carrie & Lowell

Date de sortie : 2015

carrie and lowellAu début de sa carrière, Sufjan Stevens avait promis (de manière moqueuse) la réalisation d’un album pour chaque état américain. Si Illinoise et Michigan restent les seuls disques sortis, cela n’a pas empêché le garçon de devenir la superstar de l’indie folk, chaque projet étant plus fou, ou différent, du précédent. En 2015, Carrie & Lowell voyait l’auteur-compositeur-interprète aborder la vie et la mort de sa mère (4th of July) et par là même son enfance (Should Have Known Better), ou son deuil (No Shade in the Shadow of the Cross). Chef-d’œuvre de mélodie, de mélancolie, d’espoir, ce disque intimiste, probablement le plus accessible de son auteur, inspire le nouvel album du maître, A Beginner’s Mind, enregistré avec Angelo de Augustine.

Bon Iver – For Emma, Forever Ago

Date de sortie : 2008

for emma forever agoDe son vrai nom Justin Vernon, Bon Iver a marqué la fin des années 2000 avec For Emma, Forever Ago. Enregistré au fin fond du Wisconsin par un auteur-compositeur-interprète isolé à la campagne, ce disque désarmant de sensibilité, aux arrangements minimaux mais essentiels a fait date, à travers des hymnes déchirants comme Flume, Skinny Love ou re:stacks. Par petites touches, les instruments habillent en effet d’une mince couche la voix habitée de celui qui allait vite devenir la coqueluche de la scène indé américaine, et fut même l’un des invités de Random Access Memories des Daft Punk.

John Grant – Queen of Denmark

Date de sortie : 2010

queen of denmarkL’indie folk est affaire de personnalité. Celle de John Grant, mélancolique et nostalgique, devait émerger avec le bouleversant Queen of Denmark. La voix grave de l’artiste s’y distinguait des canons folk d’alors, tandis que son écriture se faisait tantôt pop (Outer Space), tantôt traditionnelle (Marz), avant de faire des détours music-hall (Silver Platter Club). Dès son premier album, l’ironie des paroles et leur caractère tragi-comique entraient directement dans la marque de fabrique d’un John Grant qui innove depuis, de projet en projet.

Fleet Foxes – Fleet Foxes

Date de sortie : 2008

fleet foxesHarmonie vocale à l’ancienne (White Winter Hymnal), country-folk (Ragged Wood), mélancolie teintée de psychédélisme (Blue Ridge Mountains) : le premier disque de Fleet Foxes, sobrement intitulé Fleet Foxes, synthétise les différents courants du folk ayant émergé ces cinquante dernières années. Parfaitement arrangée et exécutée, cette série de chansons clair-obscures a eu une importance similaire sur la démocratisation de l’indie folk dans les années 2000 que l’album de Bon Iver paru à la même période.

Ben Howard – Every Kingdom

Date de sortie : 2011

every kingdomVraie réponse britannique à la scène indie folk qui émergeait aux Etats-Unis dans les années 2000, le songwriter Ben Howard inventait un joli univers, mélodique et éthéré, sur Every Kingdom, son premier album. Avec des morceaux évidents comme Only Love, Old Pine ou Keep Your Head Up, il créait une formule accessible de l’indie folk, malgré des petites prises de risque qui faisaient, aussi, tout l’intérêt de cet album savamment bien construit.

Devendra Banhart – Refuge

Date de sortie : 2021

refugeComme l’a montré Sufjan Stevens, le rapprochement entre indie folk et ambient s’apparente à une tendance lourde parmi les parangons de cette scène musicale. Devendra Banhart n’y fait pas exception : lui qui avait brillé, au milieu des années 2000, avec ses chansons de folk catchy et foutraques, a dédié son dernier album aux sonorités atmosphériques. Refuge, usant d’instruments acoustiques pour nous faire planer, nous enveloppe dans un bien agréable cocon, le temps de morceaux tels Aran in Repose, In a Cistern ou Into Clouds.

Elliott Smith – Either/Or

Date de sortie : 1997

either or Martyr de la scène indépendante américaine, Elliott Smith n’avait, comme Vic Chesnutt, que peu de chance d’échapper à un destin tragique, en raison de sa sensibilité d’écorché vif. Et sa disparition précoce devait laisser le folk indépendant complètement orphelin. Either/Or, avec en fil rouge la voix unique, fragile et suave, du songwriter, continue de bouleverser, deux décennies plus tard, grâce à des chansons inoubliables, telles Between the Bars, Say Yes ou Angeles.

Weyes Blood – Titanic Rising

Date de sortie : 2019

titanic risingAdulée par la presse spécialisée, Weyes Blood est une bouffée d’air frais dans la musique indépendante. Mêlant une vraie écriture folk à des arrangements de synthé vintage ou de steel guitar, cette jeune américaine ressuscite la grande chanson californienne, façon Laurel Canyon, en y ajoutant une touche de modernité, à entendre sur des morceaux comme Andromeda, A Lot’s Gonna Change ou Movies, présents sur son deuxième album, Titanic Rising.

Angel Olsen – All Mirrors

Date de sortie : 2019

all mirrorsAdepte du rock psyché, de la pop indé, Angel Olsen conserve, de genre en genre, une même écriture, subtile et fragile. Sur All Mirrors, son identité folk surgit également : la belle américaine y chante ses failles et ses moments de grâce le long de jolis titres comme Chance, All Mirrors, ou Lark, vrais gestes d’autrice-compositrice-interprète caméléon.

Kings of Convenience – Riot on An Empty Street

Date de sortie : 2004

Riot on An Empty StreetAvec un sens de la mélodie qui se mêlait à une appétence certaine pour les instruments acoustiques, les Kings of Convenience ont produit, dans les années 2000, une pop qui ressemblait fort à de l’indie folk, avant la lettre ou presque. Les perles de Riot On An Empty Street, comme Know How (avec Feist), I’d Rather Dance With You, ou Misread, montrent bien leur convergence entre intransigeance d’écriture et accessibilité. On la retrouve d’ailleurs sur leur dernier album (Peace or Love), le duo scandinave s’étant reformé !

Article rédigé par
Mathieu M.
Mathieu M.
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