Sélection

Les meilleurs albums de soul-funk

10 septembre 2021
Par Mathieu M.
Les meilleurs albums de soul-funk

Dérivé du rhythm’n’blues et de la pop, la soul naît au début des années 1960. Elle devient rapidement un genre majeur. Dans les années qui suivent, un style qui en découle, plus rythmé et groovy, apparaît : le funk, connaît également un énorme succès. De Ray Charles à Michael Jackson, soul et funk ont depuis prospéré et influencé le rap. Voici les vingt albums incontournables de la soul et du funk !

Aretha Franklin – Lady Soul

Date de sortie : 1969

lady soul Avec sa reprise d’Otis Redding, Respect, Aretha Franklin avait montré que la soul pouvait être un support politique majeur, par son succès, sa capacité de délivrer des messages à l’Amérique blanche. Deux ans plus tard, elle laissait au genre un chef-d’œuvre musical extrêmement élaboré : Lady Soul. Produit par Jerry Wexler pour le label Atlantic, cet album donne une définition classieuse et émancipée de la soul, avec des titres aussi forts que Chain of Fools, (Sweet Sweet Baby) Since You’ve Been Gone ou (You Make Me Feel Like) A Natural Woman, sorte de gospel profane irrésistible.

The Supremes – Where Did Our Love Go ?

Date de sortie : 1964

the supremeAlors que sort ce mois de septembre le nouvel album de Diana Ross, Thank You, il convient de se rappeler que la diva totalise près de soixante ans de carrière. Avec les Supremes, au début des années 1960, elle fut la première star la Motown, ce que montre un disque comme Where Did Our Love Go ? qui rassemble les singles essentiels de 1962-1963 du trio féminin. Baby Love, Come see About Me ou Run, Run, Run figurent parmi les moments les plus émouvants de ce disque tout entier tourné vers le son lyrique et inspiré du label de Detroit.

Sam Cooke – Night Beat

Date de sortie : 1963

sam cookeMean Old World, Nobody Knows the Trouble I’ve Seen, Get Yourself Another Fool… Sur Night Beat, Sam Cooke résume la soul : une voix unique, des mélodies émouvantes, des gimmicks venus du blues ou du jazz composent ce disque considéré comme pionnier dans l’histoire de la Great Black Music. Probablement le meilleur exemple d’un genre alors en pleine explosion.

James Brown – Live at the Apollo I, II et III

Date de sortie : 1963, 1968, 1971

james brownJames Brown a enregistré plusieurs albums à l’Apollo, devenus respectivement les jalons d’une carrière monumentale. En 1963, le concert capté pour le Live at the Apollo le montre en soulman incomparable, avec des mélodies imparables, tels Try Me, Lost Someone ou Night Train. En 1968, le Live at the Apollo vol.2 le voit inventer petit à petit le funk, mais aussi défendre sur scène ses tubes légendaires, comme I Got You (I Feel Good), It’s a Man’s Man’s Man’s World, ou Please, Please, Please dans des versions survitaminées. Trois ans plus tard, son retour à l’Apollo, gravé sur Revolution of the Mind, est marqué par l’apport de nouveaux musiciens, notamment Bootsy Coolins. Sex Machine, Hot Pants ou Get Up, Get Into It, Get Involved y reçoivent un supplément de groove et d’énergie unique !

Ray Charles – In Person

Date de sortie : 1960

in personEntre rock’n’roll, country, rhythm & blues et jazz, Ray Charles n’a jamais choisi. Mais sa façon d’utiliser sa voix et de jouer avec les mélodies lui ont permis d’anticiper la soul. In Person, enregistré live lors d’un concert à Atlanta, montre l’authenticité du futur interprète de Georgia on my mind, sur des titres enlevés comme What’d I Say, Tell The Truth ou le sensuel The Right Time.

Otis Redding – Otis Blue

Date de sortie : 1965

otis blueC’est à Otis Redding qu’a malheureusement échu le rôle d’étoile filante de la Great Black Music. Signé à la Stax, génie mélodique, rythmique, vocal, il reste célèbre pour ses compositions, devenus des standards de la soul. Ses albums personnels, comme Otis Blue, demeurent indépassables, soixante après. Entendre, dans leurs versions originales, A Change is Gonna Come, My Girl, Ole Man Trouble ou encore sa reprise groovy d’(I Can’t Get No) Satisfaction, aide à faire comprendre quelle importance. 

Dusty Springfield – Dusty in Memphis

Date de sortie : 1968

in memphisOn appelle « blue eyed-soul » le courant né de l’appropriation artistique de la Great Black Music par des chanteurs blancs. Un genre institué avec Dusty in Memphis, un album enregistré à la Stax par l’artiste anglaise Dusty Springfield. Chef-d’œuvre absolu, l’opus fait le grand écart entre pop classieuse (The Windmills of Your Mind, les fameux « moulins de mon cœur » de Michel Legrand) et soul cuivrée authentique (Son of a Preacher Man, Breakfast in Bed). Quarante ans avant Adele naissait donc un métissage musical qui continue de faire florès.

Sam & Dave – Soul Men

Date de sortie : 1967

soul menLes duos vocaux ont marqué l’histoire de la soul : avec leur énergie, leur complémentarité et leurs performances, Sam & Dave incarne le meilleur de ce concept. Sur Soul Men, ils chantent aussi bien une reprise de Gilbert Bécaud (Let it Be Me d’après Je t’appartiens) qu’un tube signé Isaac Hayes, Soul Man. Accompagnés de Booker T. & The MG’s, le groupe instrumental majeur de la Stax, Sam Moore et Dave Prater rentraient ainsi dans l’Histoire de la Great Black Music !

Herbie Hancock – Head Hunters

Date de sortie : 1973

HeadhuntersEn quatre morceaux (Chameleon, Watermelon Man, Sly, Vein Melter), Herbie Hancock accomplit avec Head Hunters un énorme exploit : le musicien de jazz a réussi à s’approprier le funk pour créer un style à part, groovy et progressif. Un demi-siècle plus tard, ce disque reste un monument, à la fois mémoire d’une époque (qui voyait l’arrivée massive du synthétiseur dans la musique) et emblème futuriste d’une Great Black Music en constante réinvention.

Sly & the Family Stone – Dance to the Music

Date de sortie : 1968

dance to the musicPour passer de la soul au funk, il a fallu quelques étapes. Dance to the Music, deuxième album de Sly & the Family Stone, en est une. Sly Stone incorpore des éléments très rock pour créer une « soul psychédélique » qui devait avoir beaucoup d’influence sur toute la scène afro-américaine. Dance to the Music, Dance to the medley ou Higher constituent autant d’exemples de ce style à part qui a séduit le public de Woodstock autant que les puristes noirs.

Shirley Brown – Woman to Woman

Date de sortie : 1974

woman to womanAlors que la Stax allait fermer, le chant du cygne du label était enregistré par une certaine Shirley Brown. L’interprète, avec sa sensibilité et sa sensualité, se livrait sur Woman to Woman à un examen complet des facettes de l’Amour, entre allusions sexuelles (Between You and Me, I Need You Tonight), jalousie (Woman to Woman) et ballades romantiques (Stay With Me Baby), le tout avec une sonorité authentique, qu’on a nommée ensuite « deep soul », tant elle respectait les canons esthétiques du genre.

Isaac Hayes – Hot Buttered Soul

Date de sortie : 1969

isaac hayesSamplé par de nombreux artistes, Hot Buttered Soul d’Isaac Hayes est un vivier de sonorités, de gimmick, de rythme et de mouvements pour tous ceux qui veulent comprendre la soul et le funk. Enregistré à une époque de fusion du rock avec la Great Black Music, ce disque brillant est composé de quatre morceaux de bravoure, réarrangés et rallongés par le maître à partir de l’American Songbook et de ses propres créations : Walk On By, One Woman, By the Time I Get to Phoenix et hyperbolicsyllabicsesquedalymistic. Autant de titres rentrés dans l’Histoire !

The Temptations – Psychedelic Shack

Date de sortie : 1969

Psychedelic Shack : The Temptations: Amazon.fr: CD et Vinyles}Après avoir été l’ensemble vocal emblématique de la Motown, et créé le célèbre Papa was a Rolling Stone, les Temptations se sont eux aussi portés vers le funk : Psychedelic Shack adopte de nombreux effets issus du rock et du psyché. Des arrangements qui font sonner War, Hum Along and Dance et Psychedelic Shack comme des chansons soul venues de l’espace. Pour un album OVNI devenu classique !

Parliament – Mothership Connection

Date de sortie : 1975

Mothership Connection: Parliament, Parliament: Amazon.fr: CD et Vinyles}Avec Sly Stone et James Brown, George Clinton est le troisième père fondateur du funk. Ce brillant musicien a inventé son propre style, le P-Funk, qu’il a défendu avec deux formations, Funkadelic, la plus expérimentale, et Parliament, la plus pop. Mothership Connection, enregistré lors de son âge d’or, comprend tous les ingrédients d’un classique : rythmique hypnotique (Give Up the Funk), groove entraînant (Mothership Connection) et slow jams (P-Funk) y symbolisent la maestria de Clinton et de ses troupes.

Stevie Wonder – Songs in the Key of Life

Date de sortie : 1976

Songs-in-the-key-of-lifeJeune prodige de la Motown (on accolait alors « little » devant son nom), Stevie Wonder s’émancipe rapidement pour réapparaître tel un magicien de studio, capable de jouer de tous les instruments et d’exploiter entièrement les sonorités des synthétiseurs. Ce don débouche sur des albums aussi complets que Songs in the Key of Life, à la fois soul, funk et pop. Avec sa voix touchante (Isn’t She Lovely), son goût pour les mélodies dansantes (Sir Duke), et même son habileté à dessiner l’avenir (Pastime Paradise deviendra bien plus tard le Gangsta’s Paradise de Coolio), l’artiste prouvait sur ce double album monumental son talent unique, qui a marqué à jamais la Great Black Music. 

Michael Jackson – Off the Wall

Date de sortie : 1979

off the wallAprès avoir quitté la Motown, Michael Jackson entame son chemin vers les sommets auprès de Quincy Jones en enregistrant Off the Wall. D’une facture funk encore classique, avec ça et là des pas de côté disco et soul, cet album anticipe le meilleur à venir (Thriller, Bad) et montre l’artiste s’émanciper véritablement de l’esthétique des Jackson 5/Jacksons. La qualité des tubes du disque (Don’t Stop ‘Til You Get Enough, Rock With You, Off the Wall) préfigure des années 1980 qui verront MJ tout rafler sur son passage.

Prince – Sign O’ The Times

Date de sortie : 1987

prince sign o the timeEn 1987, le kid de Minneapolis multiplie les prises de risque. Après le succès de Purple Rain, Prince décide en effet de créer un concept album racontant, à sa façon, la Great Black Music dans son ensemble. Ce sera le dense et expérimental Sign O’ the Times dans lequel il mélange tous les genres, du jazz à l’electro, en passant bien sûr par la funk et le pop, inventant un son unique sur des chansons aussi originales que If I Was Your Girlfriend, U Got the Look, ou Sign O’ The Times.

D’Angelo – Voodoo

Date de sortie : 2000

VoodooAu cours des années 1970-1980, le funk est marginalisé par l’arrivée de la disco et de la musique électronique, tandis que la soul traditionnelle est remplacée dans les charts par le R’n’B. Dans les années 1990, l’influence du rap et la volonté de recréer une Great Black Music plus authentique entraîne la naissance de la « neo » soul, portée par des artistes comme D’Angelo. Voodoo, son meilleur album, invite des musiciens de funk à réaliser un opus qui a beaucoup à voir, aussi, avec le hip-hop, comme l’atteste Devil’s Pie, la soul (Send It On) ou le jazz (Feel Like Makin’ Love).

Angie Stone – Mahogany Soul

Date de sortie : 2001

angie stoneErykah Badu, Lauryn Hill, India.Arie, Jill Scott, Macy Gray… Au tournant du millénaire, la soul se renouvelle avec des voix d’exception. Angie Stone, avec Mahogany Soul, s’intègre parfaitement à cette liste, tant son interprétation et le soin apporté aux arrangements s’imposent sur ce disque. Avec le tube Wish I Didn’t Miss You et les excellents Brotha et More Than A Woman, l’artiste prouvait que le genre n’avait pas été totalement dissous dans le R’n’B.

Sharon Jones & the Dap Kings – 100 Days, 100 Nights

100 days 100 nightsComme Slim Moore and the Mar-Kays, Sharon Jones & the Dap Kings a intégré le goût du public du nouveau millénaire pour le retour aux sources. Constituée d’une chanteuse exceptionnelle (hélas disparue trop tôt) et des musiciens du studio Daptone à New York (avec lesquels Amy Winehouse a enregistré Back to Black), la formation a livré quelques albums majeurs tel 100 Days, 100 Nights, chef-d’œuvre d’authenticité et de groove. A retenir, pour mémoire, 100 Days, 100 Nights, Something’s Changed, ou Tell Me, parmi les perles de ce disque qui en est émaillé.

Anderson .Paak – Malibu

Date de sortie : 2016

malibuC’est un rappeur-chanteur-batteur qui incarne aujourd’hui le renouveau de la soul et du funk. Anderson .Paak, découvert sur l’album Compton de Dr. Dre, fait figure d’artiste complet et novateur sur Malibu. Come Down, Am I Wrong ou Heart Don’t Stand A Chance, entre autres, fusionnent tous les genres de la Great Black Music pour la faire avancer vers l’avenir !

Article rédigé par
Mathieu M.
Mathieu M.
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