Que ce soit sur petit ou grand écran, le président de la République est un personnage de fiction à part entière. Totalement inventé ou sujet de biopic documenté, il impose son statut avec plus ou moins d’autorité. Plutôt plus que moins en ce qui concerne Charles de Gaulle, incarné par Lambert Wilson dans le film éponyme qui sort le 26 août prochain en DVD et Blu-ray. Mais ce dernier n’est pas le seul à avoir interprété le premier homme de l’Hexagone…
Les présidents fictifs
Depuis Le Président de Henri Verneuil, avec un Jean Gabin président du Conseil autoritaire totalement inventé, mais inspiré de plusieurs hommes politiques des IIIe et IVe Républiques, la plus haute fonction de l’État français est un fil conducteur, tantôt en premier plan, tantôt en trame de fond. Il est parfois anonyme, comme celui incarné par Jean-Louis Trintignant dans Le Bon plaisir de Francis Girod et dont les lettres d’amour d’une ancienne maîtresse ressurgissent. Ou cet homme un peu trop jeune encore et aux méthodes peu orthodoxes qu’endosse Albert Dupontel dans Président de Lionel Delplanque, formé aux coups bas politiques par Claude Rich. Dans la série Baron noir, il prend les traits successivement de Niels Arestrup, Kad Merad et Anna Mouglalis, chacun dans son propre style, mais tous aguerris à la cause politique. À la différence de Jean-Paul Rouve, élu président de la République malgré lui dans Les Tuche 3 d’Olivier Baroux, promettant aux Français des frites à tous les repas.
Inspirés de faits réels
Plusieurs présidents de fiction sont également inspirés de faits réels, même s’ils ne sont pas expressément nommés. C’est le cas des Saveurs du palais de Christian Vincent, où Catherine Frot devient la nouvelle cheffe des cuisines de l’Élysée, faisant la joie du président Jean d’Ormesson. Une histoire issue de la relation privilégiée entre la cuisinière Danièle Mazet-Delpeuch et François Mitterrand. Dans La Conquête de Xavier Durringer, ce sont tous les hommes politiques français entre 2002 et 2007 que l’on retrouve, avec un Nicolas Sarkozy en pleine ascension sous les traits de Denis Podalydès. Le tout, sous la forme d’une farce car le film prête avant tout à rire, même si la plupart des répliques sont issues de véritables déclarations intimes.
Les biopics proprement dits
Certains films préfèrent retranscrire plus fidèlement la réalité. Bernard Stora livre le combat de Jacques Chirac pour sa condamnation de 2011 dans le téléfilm La Dernière Campagne avec Bernard Le Coq qui avait déjà incarné Chirac dans La Conquête. On y retrouve également Patrick Braoudé en futur président François Hollande et Thierry Frémont en président Sarkozy qui s’attend à être réélu. Dans Le Promeneur du champ de Mars de Robert Guédiguian, les dernières années de François Mitterrand sont retracées de manière précise avec un Michel Bouquet plus que convaincant. Sans oublier les documentaires 1974, une partie de campagne de Raymond Depardon sur la campagne de Valéry Giscard d’Estaing pour devenir président ou Dans la peau de Jacques Chirac de Karl Zéro et Michel Royer, où les hommes politiques se retrouvent dans leur vérité la plus nue.
Le cas De Gaulle
Mais de tous les présidents de la République, c’est Charles de Gaulle qui décroche la pole position. Qu’il soit en arrière-plan dans Grace de Monaco d’Olivier Dahan ou cible à éliminer dans Chacal de Fred Zinnemann, il est dans de nombreux longs-métrages ou téléfilms. Dans Le Grand Charles de Bertrand Stora, film fleuve de 3h25, il est interprété par Bernard Farcy, dans Adieu De Gaulle, adieu, de Laurent Herbiet, c’est un Général des derniers jours qui est donné à voir sous l’apparence de Pierre Vernier. Et dans De Gaulle de Gabriel Le Bomin sur nos écrans le 4 mars prochain, Lambert Wilson repart dans les années 1940 avant l’élection du président le plus célèbre de la Ve République. Un président décidément intemporel.
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Visuel d’illustration : De Gaulle / Copyright SND