
Suite, prequel, sequel, ou adaptation, tous les moyens sont bons pour passer un moment de détente assumé. Comprendre et accepter le présent pour que le passé, qui revient toujours nous hanter, se fasse définitivement oublier dans cette sélection de mai.
Alerte rouge
Sortie le 6 mai
Le dernier Disney Pixar, Alerte rouge est le premier de leur film à être réalisé par une femme, et on ne peut s’empêcher d’y voir un lien personnel avec son héroïne. Après Luca et Encanto, le studio reste sur leur ligne de conduite de film familial qui peut apporter beaucoup à nos chères têtes blondes. L’Histoire est celle de Meilin Lee, en pleine crise d’adolescence qui a bien du mal à gérer ses émotions comme n’importe qui a 13 ans. Une histoire de sentiments qui n’est pas sans rappeler Vice Versa (2015) qui suivait les tribulations de Riley, jeune enfant, qui découvrait toutes les facettes de ses changements d’humeurs. Meilin, est une adolescente sûre d’elle, qui va devoir réapprendre à vivre et à composer avec sa nouvelle faculté pour le moins étonnante. Quand elle n’est pas contente, ou qu’elle subit trop d’un coup, elle se transforme en énorme panda roux, rien que cela ! Un secret de famille que ses parents n’avaient pas prévu de dévoiler si tôt mais qu’il est difficile d’esquiver lorsque l’on occupe en un clin d’oeil presque la totalité de la pièce. Forcément on repense à Rebelle (2012) avec la transformation en ours, aussi un héritage familial. On retourne au basique de Disney, qui remet sur le droit chemin, les enfants quelques peu en perdition. L’Apprentissage fait aussi parti de ce qui nous rend meilleur, et Meilin va vite le comprendre, que cela lui plaise ou non. L’Estime de soi est une bonne chose mais il est bien de penser aux autres et d’être ouvert et c’est vers ce message sous-jacent qui tend vers l’empathie à un âge, ou l’on n’a pas forcément le recul pour en avoir, que Disney touche juste là où il faut. Encore une fois, le studio sait y faire, aussi bien visuellement que scénaristiquement. C’est drôle, enjoué, et ça nous rend nostalgique des années 2000 sur le banc de l’école. C’est mignon et pertinent et on ne peut que s’identifier à cette héroïque bancale. Soyez prêt, le 6 mai.
The King’s man, première mission
Sortie le 6 mai
Matthew Vaughn est une nouvelle fois aux commandes des tailleurs les plus stylisés d’Angleterre et ça se voit. King’s man, première mission, c’est une version british mais en plus fun, plus musclée et plus drôle de James Bond. Le premier volet était vraiment très innovant et très cool avec des séquences devenues cultes. Le second était un peu plus trash, plus vulgaire, mais offrait tout aussi bien sa part d’action et d’humour. Ce nouvel opus revient aux origines de la création du groupe. Avec en tête d’affiche Ralph Fiennes qui donne bien plus de sa personne que dans les autres volets. La création de la première agence de renseignement indépendante l’oblige à prendre du service avec style et on en redemande. Différent des deux autres, ce prequel oscille entre film d’espionnage et historique avec panache, tout en alliant l’humour british et désarmant fidèle à la saga. Action, émotion et maitrise parfaite d’un style propre aux Kingsman, ce dernier volet divertit tout autant, dans des affrontements aussi spectaculaires que réjouissants. Sortie le 6 mai.
Ouistreham
Sortie le 17 mai
Librement adapté du Quai de Ouistreham (2010) de Florence Aubenas, Emmanuel Carrere nous plonge dans le quotidien de femmes en situation précaire à Ouistreham. Juliette Binoche, écrivaine populaire, décide de se fondre dans le quotidien des femmes de ménage qui travaillent à bord des ferries pour s’en inspirer dans son prochain roman. Passer d’une vie confortable sans pression extérieure à celle d’une où l’organisation est le maitre mot n’est pas chose aisée ; elle se prête pourtant à l’exercice. Oubliant son statut de star reconnue pour ne devenir qu’une femme parmi tant d’autres, celle devant qui on passe, et que l’on oublie vite, elle ne rechigne sur aucune tache, elle donne de sa personne et va jusqu’au bout de cette expérience. Rien de tel pour comprendre la vie des gens que de la vivre ; passer de l’autre côté de la galère va lui apporter bien plus professionnellement et personnellement qu’elle ne l’aurait pensé. Une tranche de vie sociétale qui rend visible les invisibles dont certains devraient s’inspirer. Sortie le 17 mai.
Scream
Sortie le 18 mai
Cinquième volet d’une des meilleures franchises du slasher, Scream sort 10 ans après le dernier volet. On y retrouve le trio emblématique qui a fait la renommée de la franchise, depuis le premier cri de 1996. Sidney Prescott (Neve Campbell), Gale Weathers (Courteney Cox) et Dwight Riley (David Arquette) donnent des conseils de survie à la nouvelle génération de Woodsboro, en proie au nouveau tueur. Il vaut mieux avoir vu les 4 autres volets pour mieux apprécier celui-ci, les allusions aux passifs de la ville et des protagonistes, ainsi que de multiples easter eggs dissimulés pour le plus grand plaisir des fans. On commence à connaître la marque de fabrique et on s’imagine des potentiels scénarios, sur l’identité du ou des tueurs, que l’on devine assez vite mais qui n’enlève en rien l’efficacité du récit. Les tueries sont plus violentes, et arrivent même à insuffler une certaine émotion, une première dans cette horreur où même la séquence d’introduction change de nos habitudes. Une franchise respectée mise à jour en 2022 de Ghostface par les réalisateurs de Wedding nightmare (2019) ; en bons connaisseurs de l’œuvre, ils rendent un bel hommage à Wes Craven. Faites sonner la cloche rouge, les masques tombent le 18 mai.
Nightmare alley
Sortie le 25 mai
4 ans après sa Forme de l’eau, Guillermo Del Toro nous embarque cette fois dans une allée cauchemardesque, avec Nightmare Alley. Conteur magnétique avec une reconnaissance visuelle unique, ce film s’inscrit naturellement comme le reste de sa filmographie, dans son recueil personnel d’histoires fantasmagoriques. Remake d’un film de 1974, on y suit le parcours de Bradley Cooper, charlatan en devenir, officiant dans un cirque, en promettant la lecture par la pensée de ses victimes prêtes à le croire. A en vouloir toujours plus, l’homme assoiffé de pouvoir et d’argent ne sait plus quand s’arrêter. Un tour de passe-passe de trop va le desservir et le pousser à grands pas vers cette fameuse allée où tout basculera pour notre performeur amateur. De son ascension fulgurante du cirque ambulant, au milieu moderne du showbiz, de la grande ville, le film se transforme alors en polar vintage des années 1940 où l’image et la photographie sont absolument superbes. Une illusion psychique à ne pas manquer. Sortie le 25 mai.
355
Sortie le 25 mai
Comme Ocean‘s 8 avait su le faire, 355 s’inscrit dans la continuité de ces films d’espionnage exclusivement féminin. Mandatées par leurs agences de renseignement, ces 5 agents de quatre coins du monde vont devoir s’allier pour contrer l’une des plus grandes menaces terroristes. 5 personnalités bien différentes qui vont devoir apprendre à s’entendre pour le bien commun, alors que l’égo menace de reprendre le dessus. On s’imagine que pour se faire une place respectée en tant que femme, la lutte doit être quotidienne. Un casting de rêve, Jessica Chastain, Diane Kruger, Penelope Cruz entre autres, qui fait du bien dans cet univers généralement réservé aux hommes. Ces femmes de caractère n’ont pourtant rien à leur envier, elles savent manier les armes, et se défendre quand cela est nécessaire. Et si le scénario n’a rien de révolutionnaire, on prend plaisir à s’imaginer à leur place dans ce film sans prétention autre que de nous divertir. Sortir le 25 mai.
Lynx
Sortie le 26 mai
Après La Panthère des neiges qui nous a embarqués récemment au Tibet, Laurent Geslin, photographe animalier internationalement reconnu, signe avec Lynx son premier film documentaire en tant que réalisateur. Une épopée à travers la nature froide et sauvage du Jura, à la recherche du plus grand félin d’Europe. De magnifiques paysages où l’on contemple la vie à l’état pur. Avec son simple appareil et une voix off, Lynx nous ramène à cette vie primale et laborieuse qu’est la vie d’un animal roi de la forêt et tous les autres colocataires de cette énorme terre remplie de sapins. Une réflexion qui nous permet de mieux comprendre leur place et leur importance parmi les hommes et la nôtre par la même occasion. Une réalité sans filtre à découvrir le 26 mai.
Les rééditions du mois
Fantômes contre fantômes (1996)
Sortie le 4 mai 
Passé inaperçu à l’époque, Fantômes contre fantômes est pourtant un film fantastique que l’on considère aujourd’hui comme un classique vintage. Réalisé par Peter Jackson, plus connu pour sa trilogie de la Terre du milieu, et avec un Michael J Fox encore sous le feu des projecteurs de la trilogie Retour vers le futur. Une comédie fantastique alliant humour et fantômes, et un peu de thriller, dans la petite ville de Fairwater. Frank Bannister, un faux medium, y a domestiqué des fantômes qu’il place chez l’habitant en attendant que ceux-ci l’appellent pour une séance de Ghostbuster. Un business plus que bien rodé jusqu’à sa rencontre avec Johnny Charles Bartlett, tueur en série, autant de son vivant qu’une fois mort. Une rencontre horrifique pour un film absolument touchant et drôle à redécouvrir le 4 mai.
Jack Reacher (2012)
Sortie le 4 mai
Déjà 10 ans pour Jack Reacher, l’homme de l’ombre, celui qu’on appelle en dernier recours. Ex militaire et profiler à ses heures perdues, il est mandaté par un détenu, désireux de prouver son innocence. Il va être servi. Tom Cruise aka Jack Reacher parcourt la ville à la poursuite de la vérité et ne va pas se faire que des amis. Il n’a pour but que de démêler le vrai du faux dans cette affaire et que justice soit enfin rendue. Première collaboration pour Tom Cruise et Christopher McQuarrie, juste avant les Mission impossible (2015) et cela présageait déjà que du bon. Bien filmé, très bien écrit, et également drôle avec de bonnes punchlines et de sacrées séquences de combats, Jack Reacher est un grand polar qui mérite bien cette édition spéciale Fnac en steelbook 4K, à redécouvrir le 4 mai.
Les Aventures D’Antoine Doinel (1959)
Sortie le 17 mai
L’anthologie d’Antoine Doinel, figure emblématique de la filmographie de François Truffaut et joué par Jean-Pierre Léaud débarque avec la sortie du Coffret dans des éditions individuelles en Blu-ray 4K – excepté pour Antoine et Colette (1962). On y retrouve donc Les 400 coups (1959), Baisers volés (1968), Domicile conjugal (1970), L’Amour en fuite (1979). Décrivant le passage de l’enfance à l’âge adulte, Les aventures d’Antoine Doinel ont marqué l’essence du cinéma de Truffaut et toute une génération de spectateurs. Une Nouvelle Vague mêlant sociologie du personnage dans son environnement et contexte familial. Ponctuée de mésaventures et de son épanouissement à travers les différentes périodes, la vie d’Antoine Doinel se fait dans l’observation, et parfois l’incompréhension, du monde qui l’entoure. En quête d’indépendance et d’amour, surtout de l’autre, Antoine n’a pas peur de commettre des petits larcins pour s’affirmer et montrer aux yeux de tous qu’il en vaut aussi la peine. Une collection à redécouvrir le 17 mai.