Économie, éducation, société, écologie : les grands thèmes des débats actuels se retrouvent dans les livres les plus intéressants de la rentrée. De quoi faire le plein d’idées et réfléchir plus avant à l’état de notre monde et de ses habitants. Voici cinq essais marquants, à lire et à conseiller.
Quand l’enfant s’élève
Spécialiste des questions éducatives, Céline Alvarez s’est notamment fait connaître en menant une expérimentation pédagogique dans une école de Gennevilliers, narrée dans Les Lois Naturelles de l’enfant. Cette fois, la jeune femme s’est intéressée à l’une des problématiques cruciales de l’enfance : l’apprentissage de la lecture. En parcourant la France et la Belgique, au sein de classes de CP et de maternelles, elle a pu tester des méthodes inspirantes pour redonner confiance aux écoliers en difficulté et les pousser à s’épanouir. Le récit de cette entreprise et les témoignages des intervenants et des élèves sont à retrouver dans Une Année pour tout changer, qui séduira tous ceux qui veulent en savoir davantage sur ces questions d’importance capitale.
Un nouveau capital 
Avec Le Capital au XXIe siècle, Thomas Piketty avait marqué son époque, vendant des millions d’exemplaires d’un ouvrage d’économie comparative traduit dans une quarantaine de langues. Capital et idéologie le voit continuer son décryptage du système financier contemporain en s’attachant cette fois à décrire les flux d’argent dans leurs aspects anthropologiques, culturels et historiques. Plus qu’une analyse, cet essai se veut un véritable manuel d’égalité, Piketty utilisant l’apport de plusieurs disciplines pour tracer la voie à suivre pour que le troisième millénaire ne soit pas une répétition des erreurs du passé quant au partage des richesses.
De la démocratie dans le monde
Le Prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz livre ses dernières vues sur le monde dans Peuple, pouvoir et profits. Étude spécifique sur la place des hommes politiques démagogues et des grandes entreprises dans le marasme actuel, cet ouvrage démontre comment certaines multinationales, des tenants de la mondialisation et des gouvernants dépassés travaillent ensemble à une société injuste que subit un peuple de plus en plus en colère. Pour appuyer son propos, le scientifique imagine à son tour un programme pour demain, fait de progressisme et de rétablissement d’une politique démocratique et sociale, notamment aux États-Unis. Salutaire en ces périodes sombres pour l’Occident…
Être un homme 
Des livres d’histoire aux romans inspirés d’un fait divers (Laëtitia ou la fin des hommes), en passant par les souvenirs d’été (En camping-car), les écrits d’Ivan Jablonka brillent par leur variété. Cette année, il a choisi la forme de l’essai pour faire part de ses pensées en matière sociale. Des hommes justes marque la rentrée en interrogeant le rapport au genre, à l’identité et à l’égalité des sexes. Sous-titré Du patriarcat aux nouvelles masculinités, ce pavé entreprend également d’imaginer une société plus juste envers les femmes, via entre autres un renoncement au machisme et au patriarcat. Un programme d’avenir !
Collapsologie à venir
L’ancien ministre de l’Écologie Yves Cochet a tracé les contours des trente prochaines années au cours de nombreux articles. Selon lui, le monde tel que nous le connaissons va s’achever d’ici 2030. Ensuite, entre 2030 et 2040, la civilisation passera en mode survie, avant que les années 2040 à 2050 ne soient un temps de renaissance. Le cofondateur des Verts et mathématicien, spécialiste des énergies fossiles (il est l’auteur de Pétrole apocalypse), livre les détails de cet avenir peu encourageant, mais sûrement très probable dans son nouvel essai, Devant l’effondrement : essai de collapsologie. Idéal pour garder quelques engagements écologiques en tête ces prochains mois…
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