Nouvel An chinois : 7 livres pour partir en Chine

L’Évangile selon Yong Sheng de Dai Sijié

On avait découvert Dai Sijie avec Balzac et la Petite Tailleuse chinoise, un premier roman paru en 2000, qu’il adapte au cinéma en 2002, suivi notamment du Complexe de Di, prix Femina en 2003, histoire fictive du premier psychanalyste chinois. Ce romancier cinéaste, né en Chine et installé en France depuis 1984, écrit en français, mais continue d’explorer son pays d’origine et son histoire récente dans un récit en partie autobiographique. En effet, Yong Sheng, le héros de son dernier roman, n’est autre que son propre grand-père, fils d’un fabricant de sifflets pour oiseaux, un des premiers pasteurs chinois à l’aube de la révolution maoïstes.

Nous qui n’étions rien de Madeleine Thien

Madeleine Thien est une romancière canadienne, née à Vancouver de parents chinois. Avec ce cinquième livre plusieurs fois primé au Canada, elle revient sur les origines et l’histoire de sa famille dont le destin, parfois tragique, est intrinsèquement lié à celui de la Chine, de la Révolution maoïste de 1949 jusqu’aux événements la Place Tiananmen en 1989 en passant par la Révolution culturelle à la fin des années 1960. Une grande saga historique et familiale dans la lignée de Tolstoï.

China Dream de Ma Jian

À la fois onirique et ultra réaliste, cette fable met en scène Ma Daode, un cadre régional, en charge du déploiement du « rêve chinois » à la Xi Jinping, aux prises avec ses souvenirs douloureux de jeunesse durant la Révolution culturelle. Comment effacer les mémoires des Chinois pour mettre en œuvre le « renouveau national » préconisé par le président quand on est soi-même assailli par les remords et réminiscences douloureuses d’un passé honteux ? Ma Jian a dû s’exiler de Chine en 1986 car ses écrits trop satiriques déplaisaient au pouvoir et sont interdits dans son pays. Ce nouveau roman est dédié « à George Orwell qui avait tout prédit ». 

Maîtres et esclaves de Paul Greveillac

Un des grands-pères de Paul Greveillac est chinois, lui-même a vécu et travaillé à Shanghaï. Dans cette magnifique saga historique et familiale, nous suivons les destins de 3 générations de peintres à travers l’histoire contemporaine de la Chine. Le roman débute durant la période du Grand bond en avant, se poursuit durant la Révolution culturelle, les événements de la Place Tiananmen et va jusqu’aux années 2000. Ce don pour le dessin sera pour le premier une malédiction, pour le second un moyen d’ascension sociale. Mais ce sera au prix de la trahison d’une partie de lui-même, un reniement et une compromission qui lui reprochera son fils.

Cuisine chinoise de Dao Zao

Pour changer des romans, une bande dessinée. Dao Zao (un pseudo qui signifie « riz précoce ») est une jeune dessinatrice qui s’est fait connaître en Chine par les réseaux sociaux. Ses dessins, très fouillés, s’inspirent beaucoup de la tradition picturale chinoise et les thèmes choisis sont imprégnés de bouddhisme, de taoïsme et de vieilles légendes. Son 2e album, Cuisine chinoise, évoque en 5 histoires la vie quotidienne chinoise et sa gastronomie. Une façon très poétique de vous mettre l’eau à la bouche !

À table !

Et parce qu’on ne fête pas le nouvel an chinois sans plusieurs bons repas, voici deux livres pour vous initier à la gastronomie de l’Empire du milieu.

À la table d’une famille chinoise d’Éliane Cheung

Éliane Cheung a grandi dans une ambiance culinaire, le restaurant chinois tenu par ses parents. Elle livre à la fois des recettes faciles à réaliser, mais raconte égalent l’histoire de sa famille et ses traditions.

Chine de Margot Zhang

Autre approche, le livre de Margot Zhang, créatrice du blog culinaire Recettes d’une Chinoise, est une bonne initiation aux grands classiques, rendue particulièrement accessible grâce aux nombreuses photographies d’illustration.

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