À l’affiche du biopic « Christy », en salle ce 7 novembre aux États-Unis, et bientôt dans « La Femme de ménage », Sydney Sweeney s’impose comme l’un des visages phares de la nouvelle génération d’actrices américaines. Mais depuis ses débuts dans « Euphoria », la jeune femme de 28 ans enflamme les débats : campagnes publicitaires polémiques, prises de positions discutables… On vous explique pourquoi Sydney Sweeney fait autant parler.
Révélée dans la série HBO Euphoria (2019-), réalisée par Sam Levinson – dont la saison 3 est prévue pour le printemps 2026 –, Sydney Sweeney y incarne Cassie Howard, une adolescente vulnérable et en constante recherche d’affection. Son obsession ? Être aimée, désirée et validée par les hommes, notamment par le très toxique Nate Jacobs, campé par l’irrésistible Jacob Elordi. Une victime collatérale du male gaze, ce regard masculin omniprésent qui objectifie, façonne – et déforme – la perception des femmes à l’écran.
Et si, finalement, le personnage de Cassie avait fini par déteindre sur son interprète ?
@hbomax That’s dedication. #euphoria #sydneysweeney ♬ original sound – HBO Max
Prisonnière de ses rôles ?
Car si Euphoria prétend dénoncer la sexualisation des jeunes femmes, la série semble néanmoins en reproduire les codes… jusqu’à la caricature. Ralentis sensuels, cadrages insistants sur sa poitrine, plans fragmentés sur son corps : Cassie incarne (malgré elle) le fantasme. Et Sydney Sweeney en fait les frais.
Dans une interview consacrée à The Independent, l’actrice confiait :
« Il y a eu des moments où Cassie devait se retrouver seins nus, et où je disais à Sam : « Je ne pense pas que ce soit nécessaire. » Il me répondait : « OK, on n’en a pas besoin. » »
Ce rôle, qui l’a révélée, l’a aussi enfermée dans la peau d’une icône hypersexualisée. Ainsi, lorsqu’elle joue l’étudiante cynique de The White Lotus, la nonne tourmentée d’Immaculate, ou la romantique de Anyone But You, son corps est systématiquement scruté et commenté… tout comme lors de ses apparitions sur tapis rouge.
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Une liberté (vraiment) affirmée ?
Lors de la cérémonie Variety’s Power of Women le 29 octobre dernier, Sydney Sweeney a fait sensation (c’est peu de le dire) dans une sublime robe transparente argentée, sculptant et dévoilant chaque courbe de sa silhouette.
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Ce soir-là, la jeune actrice prononce un discours puissant sur la condition des femmes dans l’industrie cinématographique… vite éclipsé par sa tenue ultra-sexy, objet de tous les regards – et pas pour les bonnes raisons.
« Je sais ce que ça fait de devoir prouver qu’on mérite d’être là, d’être vue, d’être prise au sérieux. » Sydney Sweeney
Sur les réseaux sociaux, les commentaires s’enflamment. Pour beaucoup, sa robe est jugée en totale contradiction avec le message qu’elle porte : « Elle parle du fait d’être sous-estimée, mais sa robe met en avant tout sauf son discours », peut-on lire sur Instagram, ou « Il n’y a rien d’émancipateur à se présenter ainsi pour ensuite se plaindre d’être objectifiée ».
Évidemment, en 2025, les femmes devraient pouvoir s’habiller comme elles le souhaitent (sans qu’un téton ne déclenche un débat international). Cependant, difficile d’ignorer le paradoxe d’une actrice qui dénonce l’objectification, tout en entretenant une image savamment marketée, centrée sur son corps.
Sydney Sweeney véhicule un message pour le moins ambivalent. Ses dernières polémiques ont laissé quelques traces et le dossier est, disons-le, plutôt conséquent.
L’art de la controverse
L’actrice de 28 ans se revendique libre et indépendante – on ne peut que le saluer. Seulement, certaines de ses décisions vont parfois à l’encontre de ce qu’elle prétend combattre.
En août 2025, elle suscite une vive polémique après la diffusion d’une campagne publicitaire pour la marque American Eagle. Dans l’une des versions – supprimée depuis –, la jeune femme, toute de jean vêtue, clame fièrement : « La composition de mon corps est déterminée par mon jean… Hey, levez les yeux ! » (avec un gros plan sur sa poitrine en prime) – « jeans » et « gènes » se prononçant de la même façon en anglais.
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La campagne, jugée sexiste, « eugéniste » et même « fascisante », déclenche une véritable tempête médiatique. Réaction de l’intéressée ? « J’ai fait une pub pour des jeans. Franchement, la réaction a été une surprise, mais j’adore les jeans. Je ne porte que ça. Au final, je savais à quoi servait cette pub, et c’était pour de super jeans, cela ne m’a pas affectée personnellement », peut-on lire dans GQ.
Et l’actrice n’en est pas à sa première provocation. Souvenez-vous : en mai 2025, Sydney Sweeney s’associe à la marque américaine de savon pour hommes (tiens donc) Dr. Squatch, pour vendre une gamme de savons infusés… à l’eau de son bain.
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La publicité, tournée façon campagne de luxe, fait évidemment scandale. Et la cerise sur le gâteau ? La réaction du président américain Donald Trump, ravi d’apprendre que la jeune femme était inscrite au Parti républicain de Floride – bastion du conservatisme trumpiste : « Si Sydney Sweeney est républicaine, alors sa publicité est fantastique. »
Alors, toujours défendable ?
Comme beaucoup de femmes dans l’industrie, Sydney Sweeney subit insultes et commentaires déplacés. Car, dès lors que l’une d’entre elles ose s’affirmer, elle est (encore) systématiquement jugée, attaquée, critiquée.
Néanmoins, à force de jouer avec le feu médiatique, la comédienne finit par alimenter ce même système qui l’emprisonne. Elle dénonce l’objectification… tout en la transformant en stratégie publicitaire, son corps devenant le produit.
Un jour, Sydney Sweeney encourage les femmes à s’aimer et à s’assumer comme elles sont. Le lendemain, elle confie à Variety (à propos de la chirurgie esthétique) : « Je n’ai jamais rien fait. J’ai une peur bleue des aiguilles. Pas de tatouages. Rien. Je vais vieillir avec élégance. » Difficile de s’y retrouver, tant Sweeney aime à cultiver l’ambiguïté.
Alors qu’elle sera à l’affiche de l’adaptation très attendue du bestseller La Femme de ménage (au cinéma ce 24 décembre 2025) et du biopic sur la boxeuse Christy Martin (sortie le 4 mars 2026), ces récentes polémiques pourraient-elles entacher sa toute jeune carrière ?