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Oklou gagnante, Theodora chouchoute des 18/20 ans : on vous raconte le Prix Joséphine 2025

01 octobre 2025
Par Joséphine B.
Oklou gagnante, Theodora chouchoute des 18/20 ans : on vous raconte le Prix Joséphine 2025
©Louis Comar

Ce mardi 30 septembre, Oklou a remporté le prix Joséphine 2025 avec son album « Choke Enough », succédant à Bonnie Banane, lauréate en 2024. De son côté, la « Boss Lady » Theodora a conquis le jury 18/20 ans. Un palmarès 100% féminin à la créativité redoutable et l’engagement affirmé, symbole d’une génération d’artistes qui en a sous le coude. Parce qu’on y était (et qu’on a adoré), retour sur cette cérémonie riche en surprises.

20h30 ce 30 septembre. Salle comble. La mythique scène de l’Olympia s’apprête à accueillir les dix finalistes en lice pour le prix Joséphine 2025, pour près de trois heures de shows électrisants. Spoiler alert : la soirée s’est révélée passionnante. Du talent, de la diversité, de l’engagement – il n’en fallait pas moins pour ravir un public qui s’est laissé happé tout au long de cette quatrième édition (nous y compris).

Depuis quatre ans, le Prix Joséphine célèbre la créativité des artistes musicaux, qu’ils soient émergents ou accomplis. Ici, pas de logique commerciale : seule compte la qualité de production et l’excellence d’un album phare. Sa philosophie ? Ouverture d’esprit, éclectisme, audace… Sur le papier, ça fait (déjà) rêver.

Palmarès de l’édition 2025 :

Un défilé d’univers musicaux singuliers

Cette année, la cérémonie s’ouvrait pour la première fois au grand public à l’Olympia – un lieu on ne peut plus emblématique. À la fois vaste et intimiste, la salle mythique, qui a vu défiler des générations d’artistes, conférait à l’événement une ambiance toute particulière.

Et c’est Gabi Hartmann qui a eu l’honneur d’ouvrir les hostilités. Délicate et planante, elle a emporté le public dans son voyage introspectif, sublimé par sa voix apaisante et ses compositions jazz envoûtantes, justement dosées de pop et de soul. Une entrée tout en douceur.

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Puis, changement de décor avec le deuxième finaliste, Blasé. Producteur devenu musicien, il a fait vibrer la scène de l’Olympia avec son mélange de genres unique, entre pop, disco, funk et rock. De la créativité à l’état brut – ce qu’incarne si justement le Prix Joséphine.

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La folk poétique de Laura Cahen, l’electro piquante de Marie Davidson, le rock singulier d’Arthur Fu Bandini : on en a pris plein les oreilles – et on a clairement aimé ça. Durant la soirée, les styles se sont entremêlés dans un tourbillon musical à la fois puissant et captivant.

Le rap par exemple, trop souvent victime d’une mauvaise réputation, a été dignement honoré par Ino Casablanca. Avec sa performance sincère et audacieuse – interrogeant notamment les codes du rap français –, il a su marquer les esprits tout en éveillant la foule.

Wallace Cleaver, lui, a fait preuve d’une sensibilité inattendue dans une prestation d’une intensité rare, profondément bouleversante, à laquelle il était difficile de rester indifférente. Deux artistes qui ont réussi à casser les clichés. Et ça mérite d’être souligné.

Si de nombreux genres musicaux ont été brillamment représentés, c’est bel et bien l’electropop qui a conquis le jury – tout comme le public. Bien qu’elle n’ait pas remporté le fameux prix, Miki a clôturé honorablement cette belle soirée avec sa nonchalance assumée dont on ne peut se lasser.

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Et puis, il y a eu Oklou. Rien qu’en tendant les oreilles, on devinait à l’intensité des applaudissements que l’artiste ne repartirait pas les mains vides. Face à un public hypnotisé par son univers entre rêve et réalité, la jeune artiste s’est démarquée avec son hyperpop véritablement innovante. Une récompense amplement méritée – est-il même nécessaire de le préciser ?

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Deuxième lauréate de cette soirée, Theodora a séduit le jury 18/20 ans. Mais pas que. Sans doute l’une des artistes les plus attendues de la soirée, elle a réussi à faire lever des dizaines de spectateurs (instant moins agréable pour ceux qui se retrouvaient derrière), électrisant toute la salle avec ses titres iconiques qui font sa renommée. N’est pas « Boss Lady » qui veut.

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Une cérémonie qui prône (enfin) l’engagement

Au-delà de l’excellence musicale, cette sélection 2025 s’est distinguée par la profondeur des thèmes abordés, portant la voix d’une génération qui s’interroge, qui s’exprime et qui se révolte, dans une société aux multiples failles.

Avec son album City of Clowns, la Canadienne Marie Davidson dénonce par exemple l’emprise de la technologie et la paranoïa de la « big data », tandis que Laura Cahen explore la notion de frontières – qu’elles soient intimes ou géographiques – dans De l’autre côté.

Outre l’engagement sociétal, certains artistes ont fait le choix d’assumer pleinement leur vulnérabilité. Avec Choke Enough, Oklou dépeint la quête de sens, la solitude et l’émotion brute. Une sensibilité que l’on retrouve également chez Wallace Cleaver (merci) – un contraste marquant dans l’univers du rap, où elle demeure souvent occultée.

Enfin, avec une sélection majoritairement féminine (miracle !), les femmes ont pris la parole pour revendiquer leur liberté de choix. Avec son Bad Boy Lovestory, Theodora invite à une hyperféminité puissante et assumée, tandis que Miki sort les griffes avec Graou, nonchalante et incisive à souhait.

Ainsi, que retenir de ce Prix Joséphine ? Déjà, pour commencer, c’était une franche réussite. Sur la scène de l’Olympia ont défilé des talents divers et variés, forts d’une créativité à toute épreuve et d’une volonté accrue d’embarquer le public dans leur propre univers.

Mais au-delà d’honorer les genres, cette cérémonie a donné l’opportunité à des artistes engagé·e·s de défendre des causes qui leur sont chères, en élevant la voix sur des sujets tabous, invisibilisés et/ou sources de conflits.

Pour terminer, en récompensant deux artistes féminines – un signal fort dans une industrie où l’accès à la reconnaissance reste un combat pour les femmes –, le Prix Joséphine souligne le courage et l’audace de ces créatrices définitivement prêtes à conquérir la scène. Et on ne peut qu’applaudir cette initiative, comme on l’a déjà tant fait tout au long de cette folle soirée.

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Article rédigé par
Joséphine B.
Joséphine B.
Rédactrice fnac.com
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